Cette fois-ci nous vous proposons de vous pencher sur un court métrage. De format 4 minutes, c’est avec simplicité que Yassine Harbachi fait son premier pas dans le monde de l’audiovisuel. Une thématique universelle, un plan fixe, uniquement un zoom arrière, un seul personnage, pas de dialogue, seulement une voix off et un décor très sobre. Avec un cadre aussi minimaliste, Yassine Harbachi nous invite à une ébauche de réflexion sur la vie et la mort.
L’initiative de la part du réalisateur est bonne. C’est un très bon moyen de s’initier à cet univers sans avoir besoin d’énormes moyens techniques. À ce moment là, seul l’univers artistique du créateur suffit à rendre la production intéressante ou non. Ici, son discours intrigue, mystifie le personnage et son passé. Sans réelle ambition technique, une profondeur au personnage se créée par le style visuel en noir et blanc.
Tout passe par l’ambiance créée par les pensées du personnage. Sa funeste destinée mêlée à son immuabilité rend ésotérique le ton épuré de ce court-métrage. Obscur à son commencement, limpide par la suite, il nous laisse sur un intrigant final, tout cela en à peine 4 minutes.
L’amateurisme se fait cependant ressentir. Si le cadre n’impose aucune réelle difficulté, il manque un possible jeu de lumière qui décuplerait l’effet de mystère imposé par le personnage. La légère rupture de ton de la dernière minute pourrait être mieux orchestrée avec une mise en scène plus travaillée et aboutie. Le plus gros défaut, et non des moindres, revient au son. Plusieurs phrases sont parfaitement inaudibles et le recours au sous-titre pour y pallier est dommageable. Sur ce genre de courte production, le son est clairement l’élément le plus important. C’est souvent cet élément qui permet à une personne de déterminer si elle restera après les 60 premières secondes.
Bel essai, bonne entrée en matière, excellent exercice de style pour imposer son univers et quelques défauts marquant encore un manque d’expérience. Mais le plus dur est de se lancer, et Yassine vient de le faire. À plus tard dans les salles de cinéma.
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