En Avant : La Désolation de Pixar

Il était une fois un monde merveilleux rempli de créatures féériques et régi par la magie. Mais au fil du temps, les différents peuples ont appris à se faciliter la vie en créant l’électricité et toute autre commodité. Le monde est alors tombé dans un système de sur-consommation ne fatiguant plus le quotidien d’êtres merveilleux avec la capacité de voler, mais empruntant leurs voitures chaque jour ou l’avion.
La magie n’a plus sa place pour répondre aux besoins journaliers. Comme un miroir de notre propre monde où l’humain sur-consomme et agit dans le but de se faciliter le plus souvent la vie. Mais le parallèle s’arrête à cette introduction critique pour se focaliser sur Ian, jeune lycéen solitaire, qui n’a jamais connu son père, disparu tout juste après sa naissance. L’introduction pertinente ne sert donc que de simple porte d’entrée pour présenter l’univers et bâtir les bases d’un film qui aurait pu finalement se dérouler dans notre monde. Dan Scanlon fait alors lui-même preuve de facilités pour mieux nous conter le drame fraternel autour de la perte du père.

En Avant est la quête de deux frères pour retrouver, l’espace d’une journée, la proximité d’un père parti trop tôt. Pour cela, la magie va être le vecteur d’espoir suite au cadeau fait par le paternel pour les seize ans de Ian, à savoir un bâton avec un sort pour le faire réapparaître. Mais tout ne se passera pas comme prévu (forcément), déclenchant la quête d’une pierre pour réamorcer le sort. Tout cela nous rapproche de la quête de l’anneau par Tolkien, le film de Scanlon empruntant beaucoup à l’univers du Seigneur des Anneaux. Un bien pour un mal, car nous sommes en terrain conquis (le but recherché), la magie pixarienne ne fonctionnant qu’à moitié. Le Studio fait preuve, pour une fois, de peu de créativité et d’originalité. Un peu de Tolkien saupoudré d’une ambiance à la John Hughes pour mieux nous emmener au cœur d’un voyage inattendu où les deux frères vont devoir se serrer les coudes pour affronter moult épreuves. Le film fonctionne alors sur son duo impayable finement écrit pour déclencher des émotions qui toucheront le plus large public. Mais il faut avouer que la réussite du long-métrage s’arrête sur ce seul axe. En Avant fait plus du sur-place avec un récit enjoué, mais d’un classicisme plombant. L’émerveillement « Pixar » n’est jamais là, le film est alors une déception.
En Avant signe-t-il le début de la fin d’un studio qui commence à s’agiter produisant des suites à tout bout de champs, voire envahissant les écrans de cinéma, à savoir deux productions Pixar pour la seule année 2020, avec la sortie prochaine de Soul réalisé par Pete Docter ?
Nous avions déjà eu la réflexion lors de la sortie du Voyage d’Arlo, autre production mineure à l’image d’En Avant. La suite donnera raison à Pixar avec Les Indestructibles 2 ; Coco ; Vice-Versa ou Le Monde de Dory

La déception est grande face à cet En Avant qui ne provoque jamais l’allant du merveilleux pixarien. Un raté (ça arrive !) de la part du studio et de Dan Scanlon, responsable de la sympathique suite Monstres Academy en 2013, pour un nouveau long-métrage alignant quelques poncifs et ne réussissant pas à faire mieux que de se conformer à la production animée actuelle, frisant même sur certaines séquences à de la commande télévisuelle. C’est dire le gâchis de ce Pixar-là.

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