Édito – Semaine 9

A l’heure de faire cet édito et de se pencher sur les sorties à venir de la semaine, un constat s’effectue, loin d’être nouveau : le mercredi est régulièrement congestionné par de trop nombreuses sorties, condamnant une fois de plus les cinéphiles à des choix draconiens. A Paris, c’est une question d’argent et de temps, en province en plus de ces deux problématiques se trouve celle de la disponibilité : le cinéma le plus proche ne diffusera pas forcément le film voulu.

Comment, en cette ère de plus en plus dominée par les plates-formes VOD (et encore Disney + et HBO Max ne sont pas encore arrivées chez nous) un film peut-il espérer se faire voir ? Rien que ce mercredi sortent Judy, Invisible Man, Dark Waters, L’état sauvage ou encore Mes jours de gloire. Autant de films à même de faire frétiller les babines du cinéphile qui, à défaut de ne pas se retrouver débordé de films à voir, a une semaine pour en voir le plus possible ou pour se décider sur les films qu’il sacrifiera.

Dans notre métier, alors même qu’on ne vit que de ça, il nous est impossible de tout voir. Question de temps et de disponibilités également, les semaines n’étant pas extensibles à volonté. Sur les films précédemment cités, on peut déjà avancer que L’état sauvage se fera bouffer sans difficulté par Judy ou Invisible Man. Il y a pourtant plus de cinéma dans le film de David Perrault que dans le Judy de Rupert Goold qui, lui, a la fabuleuse interprétation de Renée Zellweger pour le sauver. Pour un film qui marche, c’est trois autres qui se plantent. Et c’est dommage.

On insistait la semaine dernière sur la nécessité de repenser la distribution de cinéma, on réitère également cette demande ici, pour que chaque film puisse avoir la même chance de visibilité et sa chance de fonctionner. On peut au moins aider à résoudre ce problème. L’autre, insoluble et profond pour tout cinéphile qui se respecte, consiste à vivre avec l’insatisfaction perpétuelle de savoir qu’il ne pourra jamais tout voir et que toute sa vie sera constellée de choix. Après tout un film de vu, c’est aussi un autre film, reposant sur une étagère ou dans une liste Netflix, qui ne l’est pas. Cruel dilemme rythmant nos vie… Mais que serait-on sans ça ?

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