Demain ne meurt jamais (1997) : « On publie n’importe quoi ces temps-ci »

James Bond

Pierce Brosnan semble totalement en possession de ses moyens et impose définitivement son Bond comme une référence. Depuis Goldeneye, le comédien aura eu le temps d’enchaîner quelques films, et non des moindres, puisque l’un d’entre eux est tout de même signé Tim Burton, et qu’il s’agit de l’un des films majeurs de la pop culture des 90’s, à savoir Mars attacks !, où il fait preuve de beaucoup d’auto dérision. Il aura également pu toucher un large public pour son rôle de noble volcanologue dans Le pic de Dante, asseyant un peu plus sa position d’acteur bankable en matière de blockbuster nineties (et ce même si le film en lui-même n’est pas inoubliable) ! Sa position est donc particulièrement avantageuse, et cela se ressent donc dans cet épisode, sûrement le plus représentatif le concernant.

L’ordre de mission

Alors qu’un navire de la Royal Navy navigue en pleine mer de Chine Méridionale, deux chasseurs chinois survolant le navire l’accusent d’avoir pénétré en eaux chinoises, ce que dément l’équipage britannique. Pendant ce temps, un navire furtif approche et torpille le navire britannique avec une perforeuse. Alors que le Devonshire coule, les marins survivants sont mitraillés par les membres du navire furtif, sous l’œil de caméras.

M enverra alors Bond à Hambourg, y retrouver une ancienne conquête mariée au magnat de la presse Elliot Carver, dont le navire furtif se trouve être sous le contrôle. Devant se faire passer pour un banquier afin de pénétrer au siège du CMGN, fêtant l’inauguration du réseau satellitaire de Carver, Bond va donc y rencontrer ce dernier et sa femme…

Antagoniste

Elliot Carver, interprété par Jonathan Pryce (acteur capable de jouer le plus fiéffé des salauds comme l’homme le plus sympathique du monde), est le méchant Bondien typique, à savoir mégalomane à outrance, renouant avec les méchants d’antan, aux rêves de domination de la planète. Inaugurant un réseau satellitaire, son but est d’avoir l’exclusivité des ondes chinoises pour les 50 prochaines années, ce que lui a promis un général Chinois. Pour ce faire, il prévoit d’envoyer un missile de croisière volé sur Pékin, tuant les membres du gouvernement chinois et permettant au fameux général de prendre le pouvoir. La tuerie initiale servait donc à voler le missile dans l’épave du Devonshire, et accessoirement à avoir le scoop de la tragédie le premier. En agissant ainsi, il risque de déclencher une guerre entre les Britanniques et la Chine, les premiers étant persuadés que la destruction de leur flotte est due aux Chinois. Toujours cette éternelle crainte de guerre nucléaire, qui fait donc les choux gras du CMGN.

Pour seconder Carver, le géant M. Stamper, méchant assez iconique, avec son look aryen, et son côté imperturbable, accomplissant froidement les basses besognes. Interprété par Götz Otto, l’acteur est parfait mais aura malheureusement pour lui assez mal fini artistiquement, se retrouvant tout de même chez Jean-Marie Poiré pour l’inénarrable Ma femme s’appelle Maurice. Même s’il aura joué un officier SS (comme quoi, notre impression concernant son apparence ici n’était pas à côté de la plaque) dans le plus noble La chute, on peut dire que cette évolution de carrière est plutôt compliquée à assumer, et la majorité de sa filmographie ensuite, est constituée de films visiblement très nanardesques (les titres sont déjà tout un programme) !

James Bond Girl

Paris Carver, ancienne conquête de Bond, retrouve donc ce dernier dans des circonstances tendues, le giflant lors de leurs retrouvailles. Bond l’approche afin d’obtenir des informations sur son actuel mari, et elle ne tarde bien évidemment pas à y succomber. Mais Carver découvre tout et Bond la découvre assassinée un peu plus tard. Interprétée par Teri Hatcher, au sommet de sa beauté et de son glamour et connue avant tout pour son rôle dans les quatre saisons de la série Loïs et Clark (qui aura fait les beaux jours de M6, et qui se sera terminée la même année que la sortie du film), elle n’a malheureusement pas le temps de faire réellement exister son personnage, celle-ci disparaissant assez rapidement dans l’intrigue, ayant tout juste le temps d’apparaître dans une scène sexy habituelle.

Le personnage féminin fort du film sera réservé à Michelle Yeoh, dans la peau de Wai Lin, agent se faisant passer pour une journaliste lors de la soirée. Après que cette dernière ait réchappé aux hommes de Carver, elle finit bien entendu par faire équipe avec Bond, et se retrouvera embarquée dans une suite de morceaux de bravoure, qui placent définitivement cet épisode au-dessus du lot. Bien entendu, les producteurs se sont sentis obligés d’ajouter du kung fu, mais cela s’intègre très bien dans le récit, et les scènes mettant à contribution les talents martiaux de cette grande dame du cinéma HK, sont parmi les plus efficaces d’un film qui ne manque pas de ce genre de moments excitants, notamment une poursuite à moto au Vietnam très bien conçue.

La section Q

La principale trouvaille de cet opus est bel et bien la géniale BMW 750IL Security Plus compatible avec téléphone portable permettant de la piloter à distance, et à l’épreuve de toute tentative d’intrusion, en témoigne cette scène dans le parking où les méchants arrivent pour y récupérer un objet important en essayant désespérément de détruire ses vitres, en vain. Nous n’allons pas lister toutes les fonctions de cette dernière, mais elle se révèle digne d’être utilisée par Bond. Pour le reste, on peut citer une montre Omega équipée d’un détonateur ainsi qu’un nouveau 9 mm Walther P99.

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