Sonic, le film : un hérisson bleu dans la ville

À quoi vous attendiez-vous donc ? Faites-vous partie de ces médisants qui n’auraient pas misé une pièce sur le long métrage ou êtes-vous plutôt conciliants et curieux de savoir ce que le long métrage a à proposer ? N’en déplaise aux mauvaises langues, nous sommes allés voir Sonic le Film et contre toute attente, il était d’une qualité nettement supérieure à ce dont on pouvait s’attendre. L’histoire est simple, Sonic doit quitter sa planète natale à cause de forces malveillantes cherchant à obtenir son pouvoir. Pour cela, il utilise ses fameux anneaux qu’il lance en pensant à une destination, créant un portail interdimensionnel. Après quelques temps passés sur Terre à observer des humains de la petite ville de Green Hills, il se fait découvrir par Tom Wachowski alias Scott « Cyclope » Summers (James Marsden) et perd, dans un concours de circonstances, ses fameux anneaux, envoyés sur un toit de San Francisco. S’ensuit alors toute une aventure pour récupérer les anneaux, gâchée par l’arrivée de Robotnik et autres joyeusetés.

Il faut bien l’admettre, les origines des différentes intrigues sont simplistes à en mourir. Sonic, le film n’aura pas la palme du meilleur scénario. Le choix de faire appel à Robotnik et son comportement dans le film trouvent difficilement la seule justification que le long-métrage essaie de donner. Pour autant l’intérêt n’est pas vraiment là et l’excuse suffit amplement pour raconter l’histoire de Sonic tel un conte pour enfant. Sonic, le film se destine essentiellement aux enfants et aux parents nostalgiques des années SEGA. Et puis le jeu n’était pas connu pour raconter une histoire particulièrement exceptionnelle. Les joueurs de Sonic se sont-ils d’ailleurs seulement un jour attardé sur son histoire ? Tout le monde sait que l’on incarne dans le jeu un hérisson bleu qui va très vite et se mettant en boule pour aller encore plus vite et faire des dégâts à ses ennemis, mais pour le reste ? Les différents jeux qui ont suivi et la série animée Sonic X offrent quelques pistes plus intéressantes notamment avec l’arrivée de nouveaux personnages comme Tails, Knuckles ou Shadow, mais la base narrative restait très pauvre. Robotnik n’étant souvent qu’un savant fou qui veut dominer le monde et utiliser les pouvoir de Sonic. En fin de compte, l’adaptation de Jeff Fowler ne trahit que très peu son média d’origine.

Outre l’histoire, le film est nettement plus malin qu’on pourrait le penser. À l’instar de Pokémon Détective : Pikachu, Sonic, le film propose une histoire avec beaucoup de second degré et de références. Le scandale du premier design de Sonic n’étant d’ailleurs certainement qu’une énorme campagne marketing bien menée. Un design aussi bancale, avec la participation du créateur de Sonic pour contenter les fans de la première heure, difficile d’être suffisamment crédule pour ne pas croire que c’était pensé longtemps à l’avance. Dragon Ball Évolution a prouvé qu’on peut faire de la bonne grosse merde et faire venir les spectateurs au cinéma. Seconde preuve, Sonic a fait l’un des meilleurs démarrages de ce début d’année, comme quoi ils savaient très bien que même en foutant un raton laveur en guise de Hérisson bleu ils ne se tireraient même pas une balle dans le pied.

Les références sont nombreuses, mais l’humour est surtout plus mature qu’il ne le laissait présager. Bien que la salle soit remplie d’enfants et de parents, ce sont bien les parents dont on entendait les rires et les fous rires pour certains. En vérité, le long-métrage est si décontracté avec lui-même qu’il est facile de rire à gorge déployée. Évidemment les thématiques abordées sont très enfantines, parfois même éducatives, mais quelques vannes sonnent plus réfléchies, plus impactantes. La faute à un Jim Carrey des grands jours. Il n’est pas l’un des acteurs les plus appréciés dans le monde pour rien, il s’amuse comme un enfant dans une aire de jeu. Rarement on a vu Jim Carrey s’éclater autant sur un film au point que cela se voit. C’est simple, ce n’est pas le Dr Robotnik, mais Jim « The Mask » Carrey. Il base d’ailleurs une partie de son humour sur ce personnage et sa gestuelle. Jim Carrey a rajeuni de 15 ans dans ce film, l’utilisation d’effets spéciaux n’y est pour rien ! De son côté Sonic est ce personnage excité et curieux qu’on lui attribue dans l’imaginaire collectif. Des scènes très marquées sur l’univers cinématographique de ces dernières années comme la scène au ralenti directement inspirée des derniers X-Men, où James Marsden n’a pas joué notons-le.

Quelques ultimes détracteurs reviendront sur tous les aspects n’étant pas convenus aux scénarios d’origine dans les jeux vidéos, comme sa vitesse qui dépasse maigrement les 300 km/h au tout début, sa vitesse ultime se débloquant probablement lors de la scène dans le stade, mais nous ne le saurons jamais vraiment. Des défauts de faible importance dans l’ensemble, le résultat visuel est là, le design final de Sonic est très fidèle. Les acteurs s’en sortent très bien, même si la vedette offre au film tout le crédit qu’on lui doit. On notera tout de même le personnage de Maddie Wachowski joué par Tika Sumpter. Une actrice plus connu à la télévision, mais dont le personnage peine à trouver une véritable importance, elle passe plus de temps à supporter le héros qu’à l’aider dans la résolution des intrigues. Un phénomène étonnement courant à l’heure où les rôles féminins de premier plan se multiplient également. Dans l’ensemble rien d’alarmant et Sonic, le film se savoure telle un muffin au coeur fondant pour le dessert. Ah, et pensez à rester un peu après la scène finale, il paraît qu’il n’y a pas que Marvel qui utilise cette technique.

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