Judy : A star has gone out

Adaptation de la comédie musicale End of the Rainbow de Peter Quilter, Judy est un film inattendu signant le come-back de son actrice principale Renée Zellweger et braquant la lumière sur une actrice aujourd’hui oubliée, Judy Garland.
Oubliée par une nouvelle génération qui n’a que faire du Magicien D’Oz, biberonnée à A Star is Born avec Lady Gaga et … pardon ? Le Chant du Missouri ?

Judy est un long-métrage sur deux actrices. Tout d’abord Renée Zellweger qui rafle l’Oscar de la Meilleure Actrice pour le rôle. L’actrice texane a connu son heure de gloire dans les années 2000 avec les deux premières adaptations de Bridget Jones, mais surtout pour avoir été Roxie Hart au cinéma pour les besoins de l’adaptation de Chicago par Rob Marshall. Puis elle incarnera Breatrix Potter dans Miss Potter en 2006, avant que sa carrière ne batte de l’aile. À l’orée des années 2010, elle s’écarte des plateaux, enchaînant les flops au cinéma. Renée Zellweger fait alors une pause de six ans avant de reprendre les plateaux de tournage avec Bridget Jones Baby, troisième film et nouveau flop critique, voire public, autour de la plus célèbre célibataire de la culture moderne.
Judy répond alors aux détracteurs, l’actrice retrouvant une étoffe magnifique pour réamorcer une carrière morte. Un Oscar donc, mais la consécration d’une actrice trouvant son «grand» rôle au cinéma. Oubliez Roxie Hart, Renée Zellweger est une Judy fabuleuse dans les derniers mois de sa vie pendant une tournée malheureuse à Londres entre ses problèmes d’alcoolisme, un nouveau mariage et les dernières désillusions d’une carrière envolée. 

Judy Garland donc, actrice culte, une icône pour tout cinéphile qui se respecte, aujourd’hui méconnue d’une nouvelle génération biberonnée à d’autres références. Ce biopic se consacre aux derniers instants de sa vie. On la voit lutter pour la garde de ses enfants, lutter contre son corps, mais surtout se battre contre ses maux intérieurs.
Nous faisons connaissance avec une actrice décédée bien trop tôt, à l’âge de 47 ans, mais qui la consacrera comme une étoile d’Hollywood. Le film se focalise sur une dernière tournée de l’artiste pour une série de concerts à Londres. Une étoile née bien trop tôt, le film faisant un parallèle pertinent avec l’un de ses films cultes, Une Étoile est née, notamment son remake signé par Bradley Cooper en 2019. La déchéance d’une star qui chute en plein concert, arrive ivre et insulte les spectateurs. Une étoile qui s’embrase après une vie contrôlée par les studios, la droguant pour mieux répondre aux exigences du spectacle.
Rupert Goold fait alors des allers-retours dans le passé, notamment pendant le tournage du Magicien D’Oz de Victor Fleming, où sur le tournage, le propriétaire du studio et producteur Louis B.Meyer recadre et casse psychologiquement la jeune femme. Cette dernière subit la pression et le harcèlement d’un studio ayant engagé une nourrice rigide pour la surveiller et la restreindre. Un point qui trouve acte dans l’actualité du moment avec les diverses histoires de harcèlements dans l’industrie hollywoodienne. Un biopic qui prend position pour mieux affirmer ses deux actrices et la position déplorable de la femme au sien d’un milieu patriarcal démentiel. Judy est loin d’être un grand film, mais il a la pertinence de s’inscrire comme témoin d’une époque pas si révolue que cela, tout en portant au sommet ses deux actrices magnifiques, rendant tout de même un bel hommage à Judy Garland lors d’un dernier tour de scène ahurissant d’émotions.

Renée Zellweger est l’éclat d’un long-métrage classique, voire académique. Le genre d’écrin où seul un diamant pour s’avérer être éternel. Via le rôle de Judy Garland, l’actrice rentre dans l’histoire et remporte un Oscar mérité. Rupert Goold peine, de son côté, à trouver la justesse d’une mise en scène apathique. Quatre ans après le médiocre True Story avec James Franco et Jonah Hill, Judy est loin d’être la révélation pour lui. Ayant destiné sa carrière au théâtre, Judy en est un film témoin manquant d’ampleur. Tout repose sur les épaules de Renée Zellweger qui s’efface pour devenir Judy, grande par le talent le temps d’un film, dans la peau d’une artiste magique et magnifique, immortelle à l’écran le temps de quelques films cultes dans l’histoire du cinéma américain.

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  1. Édito – Semaine 9 -

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