GoldenEye (1995) : « Portons un toast à votre évaluation ! Et qu’elle soit très fouillée … »

James Bond

En raison de problèmes juridiques, Timothy Dalton, sous contrat pour 3 films, finit par jeter l’éponge en 1994, la date limite pour la production ayant été dépassée. Le choix de la production se porte donc sur Pierce Brosnan, qui avait déjà été approché en 1985 mais n’avait pu endosser le costume de l’agent 007 en raison de son contrat sur Les enquêtes de Remington Steele.

Concernant Brosnan, difficile d’être totalement objectif lorsqu’on a grandi avec les films le mettant en scène, mais force est de constater qu’aujourd’hui encore, il fait clairement partie des incarnations les plus iconiques du personnage, entre pouvoir de séduction immédiat, et brutalité plus contemporaine. Et dès sa superbe scène d’introduction, il s’approprie parfaitement le personnage, prenant visiblement beaucoup de plaisir dans le costard du super agent plongé dans des aventures spectaculaires. La décontraction est là dès la scène post générique lorsqu’il se lance, sourire carnassier à l’appui, dans une course avec le personnage interprété par Famke Janssen, alors que son examinatrice est présente dans la voiture. Les fondamentaux sont respectés avec panache, donc !

L’ordre de mission

L’introduction se passe en 1986, à Arkhangelsk, dans une usine d’armes chimiques près d’un barrage. James Bond doit y rejoindre son ami Alec Trevelyan, agent 006 déjà infiltré, afin de faire exploser l’usine. Après la mort de son mentor, il se lance dans une de ces cascades dont il a le secret, sautant à moto dans le vide afin de réceptionner un avion en plein vol et d’en reprendre le contrôle, faisant de cette scène d’introduction l’un des morceaux de bravoure les plus improbables et spectaculaires de la saga.

L’action de l’essentiel du film se déroulera neuf ans après les faits initiaux. Après avoir fait la connaissance de sa nouvelle supérieure, interprétée par l’impériale Judi Dench, il a donc le droit au fameux débriefing lui expliquant, pour faire simple, qu’un signal de détresse vient d’être détecté près de la station Severnaya. Pendant le débriefing, ils assisent à l’explosion de l’un des satellites de classe GoldenEye, entraînant l’arrêt des transmissions. Pendant ce temps, une tuerie a lieu dans la base, et lorsque les images reprennent, Bond aperçoit une survivante. Après une discussion privée et animée avec M dans son bureau, cette dernière lui donne comme mission de se rendre en Russie afin d’y retrouver GoldenEye …

Nul doute à le revoir encore aujourd’hui que GoldenEye est l’un des opus les plus forts de la saga, se revoyant à chaque fois un plaisir total, parvenant à amener Bond vers un cinéma d’action moderne et très ancré dans son époque tout en respectant les fondamentaux du personnage. La réalisation est confiée à Martin Campbell, solide artisan qui connaîtra son heure de gloire à cette époque, enchaînant ce film et Le masque de Zorro, avant quelques années plus tard de rebooter une seconde fois la saga James Bond avec le génial Casino royale (mais chaque chose en son temps) !

Antagoniste

Bien entendu, il est difficile de se lancer dans ce genre d’exercice rétrospectif sans entrer dans des détails dévoilant les rebondissements principaux du film. Nous partons du principe que quiconque lira ces lignes ne sera pas un néophyte en la matière, mais s’il se trouvait par hasard que vous n’ayez pas vu le film, nous vous conseillerons fortement d’arrêter la lecture ici. L’adversaire central de Bond dans le film est une vieille connaissance à lui,  c’est le moins qu’on puisse dire. Alors que l’on pense pendant une majeure partie du film que le méchant principal sera le colonel Arkady Ourumov, responsable de l’usine d’armes chimiques du début, que l’on retrouve général après l’ellipse, et qui vole la clé d’activation de GoldenEye, il est en réalité éclipsé par le vrai méchant, à savoir Alec Trevelyan, ancien ami de Bond présumé mort, qui réapparaît en milieu de film, dans la pénombre afin de bien faire son effet auprès du public.

Ayant eu la moitié du visage brûlé pendant l’opération initiale, il en tiendra rigueur à Bond. Dénommé « Janus », il dirige l’organisation criminelle du même nom et prépare sa vengeance contre l’Angleterre. Son plan consiste à voler l’hélicoptère Tigre et à l’envoyer au général Ourumov qui prendra possession des satellites GoldenEye  afin de détruire leur centre de commande. Entre vengeance basique et terrorisme plus vicieux, on est ici dans la base du méchant Bondien, mais avec ce quelque chose de plus tragique qui éloigne quelque peu le tout des délires mégalos des méchants d’antan. Interprété par le charismatique Sean Bean, il apporte la complexité nécessaire au personnage pour qu’on n’arrive pas à le détester totalement. L’un des méchants marquants de la saga, à n’en pas douter.

James Bond Girl

Passons rapidement sur l’examinatrice que Bond séduira rapidement au début du film, pour arriver à celle qui restera comme l’une des plus iconiques des méchantes de toute la saga, à savoir Xenia Zirgavna Onatopp, interprétée par une Famke Janssen, à la fois affolante de sex appeal, et dangereuse au point qu’on est à la fois stimulé dans nos sens, mais avec l’envie de rester le plus éloigné possible d’elle. Originaire de l’ancienne République soviétique de Géorgie, elle fut pilote de chasse dans l’armée de l’air soviétique. Après l’effondrement de l’URSS, elle a rejoint l’organisation terroriste de Janus. Sa spécialité consiste à étouffer les Hommes durant les relations sexuelles du genre bestiales, occasionnant des moments assez irrésistibles, l’actrice s’en donnant clairement à cœur joie dans la furie. Elle prend son pied littéralement à jouer le personnage,  et cela se transmet sur le spectateur.

Si elle décolle réellement grâce à ce rôle (le seul film un peu marquant dans lequel elle se soit alors distinguée était Le maître des illusions de Clive Barker, film peu reconnu à l’époque, du moins du grand public), son interprétation explosive lui aura ouvert bien des portes, au point de se retrouver chez John Dahl (Les joueurs), ou Woody Allen (Celebrity) avant quelques années plus tard, de se retrouver dans une autre saga devenue mythique, il s’agit bien entendu de X-men !

Natalya Simonova, est programmeuse aux installations de Severnaya, et c’est la seule survivante de la tuerie initiale. Elle accompagne Bond à Cuba pour y désarmer le GoldenEye, et bien entendu tomber sous son charme. Interprétée par Izabella Scorupco, cette dernière est indéniablement très belle, et apporte juste ce qu’il faut au personnage pour qu’elle s’éloigne quelque peu des clichés misogynes dont la saga aura eu du mal à se débarrasser. Hormis ce rôle, la comédienne n’aura rien fait de très significatif dans sa carrière, même si l’on peut tout de même mentionner un rôle dans Vertical Limit, réalisé quelques années plus tard par le même Martin Campbell.

Section Q

Les gadgets du jour sont un stylo explosif ou une ceinture à piton. Le premier fait  de gros dégâts si l’on clique 3 fois dessus, ce qui sera bien utile à la fin lors d’une situation tendue. Le second s’introduit dans des lieux difficiles d’accès, est équipé d’un filin d’alpiniste, d’un grappin autobloquant et d’une visée laser. Citons également rapidement la montre équipée d’un détonateur et d’un laser et la BMW Z3, avec radar omnidirectionnel, missiles dissimulés sous les phares avant, système d’autodestruction et parachute. La base !

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