La Dernière Vie de Simon : Fantastique histoire d’amour.

Présenté Hors-Compétition lors de la 27e édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, La Dernière Vie de Simon fut le rayon de soleil d’une édition pluvieuse et humide. La découverte d’un metteur en scène à suivre de près, l’accomplissement pour lui de neuf années d’effort pour atteindre un résultat parfait.
On ose employer le mot «parfait» pour ce premier long-métrage en salles le 5 février 2020. Parfait car Léo Karmann (fils de l’acteur Sam Karmann) fait en permanence les bons choix. Les bons choix d’angles, de coupes et d’une narration fluide évitant tout gras inutile. Le film se suffit à lui-même dans son 1H40 débutant comme un conte fantastique pour dériver tranquillement vers une pure histoire d’amour.

La Dernière Vie de Simon suit donc Simon, un jeune orphelin âgé de 8 ans. Son rêve est de trouver une famille prête à l’accueillir. Mais Simon n’est pas un enfant comme les autres, il a un pouvoir secret : il est capable de prendre l’apparence de chaque personne qu’il a déjà touchée… 
Dés l’introduction, le secret de l’enfant est éventé. Dans les lumières de la fête foraine vide jusqu’à l’orphelinat, Léo Karmann convoque Steven Spielberg pour installer son spectateur sur une base saine. Les références sont tirées du cinéma américain familiale des années 80. On pense aussi à Robert Zemeckis pour l’ambiance et la plastique visuel très soigné du film. Puis Leo Karmann reprend les rênes de son film pour instiller une atmosphère légère. Nous ne sommes pas prêts à faire face au drame et aux enjeux qui vont se poser face à Simon du haut de ses huit ans. 
De là, La Dernière Vie de Simon évapore tout malaise. On accepte le parti pris compréhensible pour avancer d’une dizaine d’années. Les enfants deviennent des adultes, mais la mort pèse toujours sur eux. Madeleine n’oublie pas Simon et Simon n’oublie pas le drame qui s’est joué dans la forêt. La révélation du secret est proche et l’on sait l’explosion proche. Elle est même naturelle, Leo Karmann l’amenant avec tact et sensibilité. Tant au scénario qu’à la mise en scène, il donne cette impression de maturité et d’une expérience certaine, alors que La Dernière Vie de Simon est son tout premier long-métrage en tant que metteur en scène après quelques courts-métrages.

Le générique découle et l’on reste scotché par l’aboutissement d’un tel essai. La Dernière Vie de Simon est un premier film sans réelle défaut, car tout est à sa juste place. Le travail sur le montage est pertinent en tout point et les choix de mise en scène juste et intelligente. Rare sont de telles perles à nous parvenir sans la moindre fausse note à relever au premier coup d’œil. Un grand premier film qui passera les années à force de révision et devenir un divertissement sûr. Espérons juste que ce coup d’essai ne mette pas la barre un peu trop haute pour Léo Karmann, réalisateur ambitieux et humble, dont la carrière est à suivre, car réellement prometteuse.

4 Rétroliens / Pings

  1. La Dernière Vie de Simon : Rencontre avec Léo Karmann, réalisateur du film. -
  2. Édito – Semaine 8 -
  3. Une sirène à Paris : Candeur et poésie -
  4. The Room : Lien familial électrique -

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