I See You : Dans la tranquillité de son chez soi

Alors qu’une petite ville américaine est le théâtre d’enlèvements d’enfants, la vie de la famille Harper, confortablement installée dans sa grande maison près de la côte, se voit bouleversée par d’étranges événements. Le temps n’était déjà pas au beau fixe depuis que Greg, policier, a appris que sa femme Jackie le trompait. Celle-ci, psychologue, tâche de recoller les morceaux avec lui comme avec son fils Connor mais dans la maison des objets disparaissent et des choses de plus en plus étranges se passent, comme si une présence s’y trouvait…

Difficile d’en dire plus sur I See You sans trop en dévoiler, le film reposant sur un scénario à la mécanique bien huilée que n’aurait pas renié un Shyamalan de la grande époque. Tout en auscultant les fêlures de ce qui se cache derrière une vie américaine de banlieue trop propre pour être parfaite, I See You parvient sans cesse à relancer ses enjeux en révélant, en temps voulu, une information remettant le récit en route. Ainsi alors que l’on pourrait penser que la deuxième partie du film serait redondante, celle-ci ménage une belle surprise en cours de route, rebattant totalement les cartes. Il ne faut donc pas se fier aux apparences dans ce film de petit malin, suffisamment bien écrit pour captiver et suffisamment bien réalisé pour happer le spectateur, Adam Randall maîtrisant ses gammes sans faillir.

Certes on se prend à rêver de ce qu’aurait donné un tel récit entre les mains de Shyamalan justement mais Randall ménage suffisamment bien le suspense pour faire oublier ses références et l’on en viendrait presque à regretter que I See You ne pousse pas plus loin l’exploration des secrets de cette ville américaine d’apparence bien tranquille. Sans travailler une matière nouvelle, le film se regarde avec un intérêt constant, bâti sur une tension sourde se construisant au fil des clés délivrées par le récit. Saluons d’ailleurs les prestations de John Tenney et Owen Teague dans ce qui apparaît comme les rôles les plus complexes du film tandis que Helen Hunt, désormais bien tirée par la chirurgie esthétique, se retrouve finalement au second plan. Dommage pour cette actrice trop rare, que l’on n’avait pas vue dans un rôle marquant depuis le très beau The Sessions. Qu’importe, I See You se montre redoutablement efficace et assure le divertissement jusqu’au bout, plaçant le film comme l’une des belles surprises de ce 27ème festival de Gérardmer.

2 Rétroliens / Pings

  1. 27e Festival International du Film Fantastique de Gérardmer - Jour 3 -
  2. I See You – Test Blu-Ray -

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