Les Diamants sont éternels (1971): « Du moment que veste et pantalon sont assortis… »

James Bond :

Et revoici Sean Connery qui pointe de nouveau son Walter PPK et son torse touffu pour un chant du Cygne permettant à Eon Productions de souffler après l’abandon du rôle par George Lazenby pendant le tournage d’Au Service Secret de sa Majesté. L’acteur écossais réendosse donc à la dernière minute le smoking de 007 contre un chèque fort élevé. On parle de plus d’un million de dollars de l’époque plus intéressements sur les recettes du film. Sean Connery reversera son cachet intégral au Scottish International Education Trust. Un geste appréciable.
Il faut savoir, pendant que Sean Connery faisait mariner Saltzman et Broccoli, que le rôle a été proposé à Burt Reynolds, Adam West (le Batman 60′) et finalement à John Gavin qui signa pour le rôle. Mais les producteurs préféreront la sécurité le temps d’engager Roger Moore sur le long terme. À savoir que John Gavin incarnait la version française de James Bond avec OSS 117 en 1968 dans Pas de Roses pour OSS 117 réalisé par André Hunebelle.
Pour Les Diamants son éternels, Sean Connery a la quarantaine entamée. On sent un physique plus trapu, moins travaillé. Si nous l’avions déjà pointé du doigt pour On ne vit que Deux Fois, ici, Sean Connery n’a plus la ligne pour être 007, en dépit de porter le costume parfaitement et assurer le temps d’un dernier film. On perçoit aussi des tempes grisonnantes, il était vraiment temps d’arrêter pour l’acteur qui fût un James Bond idéal.
Malgré tout, il reviendra pour un James Bond non-officiel dix ans plus tard avec le remake d’Opération Tonnerre, Jamais plus Jamais, réalisé par Irvin Kershner. 

L’Ordre de Mission :

Le film précédent se concluait par la mort de Tracy, abattue par balles après son mariage avec James Bond. Dans ce nouveau film, Bond recherche avec véhémence Blofeld pour lui régler son compte. Revenu de vacances après avoir éliminé Blofeld, 007 enquête sur de mystérieux trafics de diamants stockés afin de les utiliser dans un satellite laser et mettre ainsi en péril l’avenir du monde entier.
Une aventure grandiloquente qui signe une bonne fois pour toutes l’époque 60′ de James Bond. 007, sous la moumoute de Sean Connery, est vieillissant et cela se ressent parfois. L’agent secret voyage entre Amsterdam et Las Vegas combattant un méchant aux allures d’Howard Hawks, niché au dernier étage d’un casino et mettant sa fortune en jeu pour contrôler le monde. Le scénario est signé par Richard Maibaum et Tom Mankiewicz, loin d’être le meilleur de la saga. Cette sixième aventure manque de souffle. Ce qui joue sur le grand final sur la plateforme pétrolière. Au lieu de l’explosion d’action comme à l’accoutumée, ici James Bond joue, tel un marionnettiste, avec le sous-marin de Blofeld, avant que tout parte en fumée. Une dernière séquence presque burlesque, loin du sérieux et de la démesure habituelle qui font de chaque aventure de James Bond un grand divertissement de cinéma. Ici, chaque mise en place est poussive ressentant une production en roue libre qui se sait sur un film de transition, pire même, de remplissage en attendant mieux.

L’antagoniste :

Avec Les Diamants sont éternels, nous ne sommes pas sans la première anicroche. Ainsi on retrouve un personnage ayant déjà eu un rôle dans la série des James Bond. On retrouve donc Charles Gray dans la peau du grand méchant du film bien calfeutré dans une suite au dernier étage de son casino. Charles Gray est un acteur britannique à la courte carrière. On peut en retenir un rôle de général dans La Nuit des Généraux en 1966, une participation au Rocky Horror Picture Show ou dans la célèbre série de Sherlock Holmes dans les années 80 où il incarnait Mycroft Holmes, frère de. Mais c’est donc dans la série des James Bond qu’il s’est fait reconnaître en incarnant deux personnages bien distincts. Dans On ne Vit que Deux Fois, il fait une apparition dans le rôle de Henderson, allié de Bond qui meurt sous le poignard d’un espion à la solde de Osato Chemicals. Puis il revient 5 ans après dans le rôle de Blofeld, qui pour une fois, n’est pas chauve. Ce qui donnera l’image du Blofeld moderne avec Christoph Watlz dans Spectre et Mourir peut Attendre. L’acteur décède le 7 mars 2000 d’un cancer.

James Bond Girl :

Carrière éphémère aussi pour Jill St John, épouse à la ville de Robert Wagner. Dans Les Diamants sont éternels, elle est Tiffany Case, une intermédiaire dans le trafic de diamants que Bond rencontre à Amsterdam. Un brin cruche en dépit de savoir mener sa barque, elle est clairement là pour son physique et apporter un vent de rousseur. Érotique au possible avec sa garde-robe 70′ qui donne le ton au film, elle n’aidera en rien Bond dans son aventure.
Jill St John est surtout une starlette qui réussit une carrière d’enfant-star. Fille d’un propriétaire d’une franchise de restaurants, elle fait ses armes dans diverses séries Tv dans les années 50. Elle apparaît dans les premiers épisodes de Batman avec Adam West, puis participe à divers shows tout le long de sa carrière. Au cinéma, le sixième opus de James Bond est son fait de gloire notable. À noter qu’elle est diagnostiquée surdouée et s’inscrit à 15ans à UCLA pour ses études tout participant à des pièces et autres rôles pour la TV en parallèle.

Il faut relever aussi la présence dans un petit rôle assez mémorable de Lana Wood, sœur de Natalie, qui interprète Plenty O’Toole, Abondance Delaqueue en français. Son rôle marque les esprits par son saut de l’ange, depuis la chambre de James, atterrissant par chance dans une piscine. Juste le temps pour elle de nous faire plonger dans son décolleté avant de couler à pic. Lana Wood, dans le giron de sa sœur ainée, Nathalie Wood, profitera d’une longue carrière au cinéma, et surtout à la télévision participant à tous les shows américains sur plus de 50 ans. Elle se découvre enfant dans le rôle de Debbie que sa sœur incarne ensuite adulte dans La Prisonnière du Désert, puis participera aux séries Les Mystères de l’Ouest ; Mike Hammer ; Starsky & Hutch ; Police Story ; Baretta et même au Captain America de 1979, sortie en salles via un montage de plusieurs épisodes en France à l’époque. Elle est toujours active dans l’industrie à l’âge de 73 ans.

Section Q :

Desmond Llewelyn n’apparait que brièvement dans cet opus pour une discussion téléphonique avec Bond et jouer quelques pièces aux machines à sous. Pas de gadgets mémorables outre le moulage d’empreintes pour falsifier l’identité de Peter Franks à Amsterdam. Bond utilise également un matériel pour escalader le toit du casino et rejoindre la suite de Willard Whyte, magnat mystérieux calfeutré dans sa chambre depuis trois années.

En termes de véhicules, outre le notule lunaire volé pour s’échapper du laboratoire où est reconstitué le tournage du voyage sur la lune de Neil Amstrong (seule blague de bon goût dans le film), on note une Mustang rouge qui rugit pour une course-poursuite dans Las Vegas collant aux aspérités de l’époque, Les Diamants sont éternels sortant en salles la même année que French Connection.

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