Dr No (1962) : « Bond, James Bond »

James Bond

Le personnage cher à Ian Fleming, créé en 1953 pour les besoins de Casino Royale, apparaît pour la première fois au cinéma dans sa saga officielle dans le brouhaha d’un club réservé de Londres. Des tables de jeu et un face-à-face avec une jolie brune aux yeux azur qui le dévore sous la fumée d’une cigarette. Il s’appelle Bond, James Bond, présentation type dont il ne se lasse toujours pas. Élégant, charismatique, voire magnétique, James Bond attire l’œil pour ne plus quitter l’écran au cœur d’une première aventure qui l’enverra en Jamaïque.
James Bond est incarné avec brio par Sean Connery, première incarnation du personnage dans la série officielle qui reprendra le rôle six fois, additionnant une participation non-officielle dans Jamais plus Jamais en 1983. Mais tout cela on y reviendra plus tard. Sean Connery, qui en est au début de sa carrière en 1962, obtient le rôle de James Bond qui le consacrera en tant que star du cinéma. Notamment après Goldfinger en 1964 où sa carrière est définitivement lancée. L’acteur écossais a fait un tour chez Hitchcock (assez logique) puis collaborera avec Sidney Lumet, Irvin Kershner, Vittorio De Sica ou Edward Dmytryk. Sean Connery est l’incarnation parfaite de James Bond. Après sa participation au rôle, tout renverra sans cesse vers lui, quelles que soient les générations atteintes. D’un charisme implacable, quoique pas encore mûr dans Dr No, Connery dompte le personnage au cœur d’un film assez simple par son intrigue. Dr No est bien mené et devra son succès sur la transposition d’un personnage de romans reconnu, mais surtout sur la plastique de Sean Connery, 3e lors du concours Mister Univers en 1950. 

L’ordre de mission

Dépêché de sa table de Poker où il affrontait avec un charme certain Sylvia Trench, James Bond doit partir en Jamaïque pour enquêter sur la disparition d’un agent sur place et de sa secrétaire. Il y rencontre Félix Leiter, agent de la CIA, dont il deviendra proche, qui enquête lui sur la perturbation par ondes radio de lancements de fusées depuis Cap Canaveral. Ils trouveront les réponses sur l’île de Crabe Key où règne un dragon selon les locaux.
Budget modeste pour cette première mission de James Bond qui nous embarque d’emblée dans un coin exotique du globe. La Jamaïque où il fait bon de porter des costards épais avec chapeaux. Le film réalisé par Terrence Young montre les petits ports de Kingston et ses troquets où l’agent secret dîne en compagnie de Quarrel et Félix Leiter. Dans sa dernière partie, le héros prend le large pour des petites îles d’une beauté rare avec cours d’eau et petite cascade pour se laver de bon matin. Le dépaysement est total quand bien même la mission est périlleuse opposant l’agent secret à Dr No, lieutenant du S.P.E.C.T.R.E, organisation terroriste souhaitant prendre le contrôle du monde. Rien que ça !

Antagoniste

Dr No

Dr No, 8e de rang dans l’organisation S.P.E.C.T.R.E, qui apparaît assez tardivement dans le film, au début du troisième acte. Un homme aux mains détruites par des expériences scientifiques dangereuses. Tous les méchants de James Bond seront par la suite marqués de façon distincte par une particularité ou une difformité. Tous, plus ou moins, auront des caractéristiques marquantes, méchant principal ou subordonnés à leur solde. Dr No ouvre le bal, homme froid et monolithique à la voix railleuse qui ne fera franchement pas le poids face à James Bond. Toutefois, il marquera les esprits étant le premier grand méchant incarné par Joseph Wiseman. Acteur canadien assez discret à la carrière ténue entre les années 50 et 70, il se fera plus discret dans les années 80 avant de disparaître pour une douce retraite. Joseph Wiseman nous a quittés en 2009, Dr No étant son rôle le plus mythique. 

James Bond Girl

Honey Rider

La première James Bond Girl de l’histoire n’est pas Honey, mais Sylvia Trench incarnée par la sublime Eunice Gayson. Actrice rare, mais d’une beauté veloutée, elle réapparaitra dans les deux films suivants de la saga considérée comme la seule liaison sérieuse de James Bond avant la Comtesse Teressa Di Vincenzo dans Au Service Secret de sa Majesté qui deviendra sa femme.
Mais la plus connue de toutes restera Honey Rider incarnée par la magnifique Ursula Andress. Elle est dans le film une pêcheuse de coquillages qui sort de l’eau telle une sirène sur l’île de Crabe Key. Elle arrivera au mauvais endroit au mauvais moment, James Bond étant repéré par une patrouille du Dr No. Elle sera faite prisonnière avec lui l’accompagnant dans un périple final explosif.
Avec le rôle d’Honey Rider, Ursula Andress atteint un statut de star. Elle a quelques rôles à son actif, mais sa sortie de l’eau en bikini dans Dr No fera d’elle une icône. Sa carrière prendra un virage tonitruant pour ne plus s’arrêter jusqu’à la fin des années 80.
L’actrice suisse est tout autant célèbre pour sa vie privée entre sa liaison avec James Dean en 1955 juste avant la mort de l’acteur, puis avec Jean-Paul Belmondo à la fin des années 60. 

Section Q

Walther PPK

Pas de gadgets encore dans ce premier opus. Seulement un compteur Geiger que James Bond reçoit en Jamaïque par la valise diplomatique. Sinon, l’agent 007 fait un remplacement d’arme, M lui exigeant d’échanger son Beretta 6.35 mm contre un Walther PPK 7.65 mm qui reste, aujourd’hui encore, son arme fétiche.
M estime le Beretta comme une arme pour dame qui a déjà failli coûter la vie de 007 après s’être enrayé. Ce qui a valu à James Bond six mois d’hospitalisation. Le Walther PPK assure une force de frappe plus grande et une meilleure fiabilité. Ce que nous constaterons dans la séquence dans la chambre de Mlle Taro.

3 Rétroliens / Pings

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