Abominable : Double « Effet Kiss Cool » garanti !

Abominable, titre trompeur d’un long-métrage digne, produit en collaboration entre Dreamworks Animations et les Studios Pearl, société chinoise. La Chine a pris une place importante ces dernières années à Hollywood. Le divertissement, plus spécifiquement le cinéma, est un marché en expansion. Les films américains prennent une place prépondérante créant des partenariats entre studios américains et chinois d’une importance parfois capitale pour la rentabilité d’un projet (Hobbs & Shaw). Un marché de nouveaux riches qui s’est étendu de manière fulgurante demandant une adaptation rapide et dupeuse. 

Abominable est l’un des premiers exemples en qualité d’animation. Dreamworks Animation amortit ses risques en ciblant volontairement – et opportunément – le marché chinois. Tant pis si cela ne conquiert que modérément le marché américain ou européen par la caractérisation type et rudimentaire de personnages à consonances asiatiques que nous allons suivre au cœur de cette aventure allant à mille à l’heure. Tout d’abord Yi, jeune fille qui vient de perdre son père enchaînant les petits boulots pour s’offrir le voyage promis par celui-ci. Le soir, elle réfugie sa mélancolie sur le toit de son immeuble où elle trouve un Yéti, tout juste évadé d’un laboratoire. Sa mission va alors être de le ramener parmi les siens, à sa maison, en haut de l’Himalaya. Pour cela, elle va être accompagner de son jeune voisin, Peng, fan de basket et de Jin, garçon superficiel adepte des réseaux sociaux, du gel pour les cheveux et amoureux de ses baskets.
Tout ce petit monde va traverser la Chine pour aider le Yéti à retrouver sa terre natale. Forcément, des méchants sont à leurs trousses, un magnat d’espèces rares et une jeune animalière aux faux-semblances.

Rien dans Abominable ne permet de différencier le film d’un autre. Au départ, nous avons même l’impression de tomber au cœur d’un film pour la télévision à force d’accumulation de poncifs et de décors 3D ternes. Mais les personnages font preuve d’un certain charme. La bande est attachante et l’on prend un plaisir indéniable à les suivre au cœur de cette aventure dépaysante et colorée. Abominable agit comme un effet «Kiss-Cool» Menthe Fraîche. Un petit divertissement ravageur nous emmenant aux confins de la Chine sous des airs musicaux d’un bien-être absolu. Le film se targue même d’envolée écologique et lyrique sur la beauté de notre monde soulevé par les capacités divines de l’animal, doux et puéril.

Abominable nous brosse dans le sens du poil neigeux du Yéti. Le long-métrage d’animation nous permet de souffler le temps de la séance, nous évadant en compagnie d’une bande d’intrépides qui vont vivre l’aventure de leurs vies. Alliant effets « Feel-Good » avec un fantastique sucré, Abominable enchaîne les facilités de scénario pour un divertissement total sans la moindre crispation. Là est l’évasion du film réalisé par Jill Culton (Les Rebelles de la Forêt) et Todd Wilderman (Les Croods) qui produisent une avalanche de péripéties pour un long-métrage s’adressant essentiellement aux moins de 12 ans.

Abominable ne révolutionnera pas l’animation moderne, il s’oubliera même rapidement. Mais nous ne pouvons enlever cette capacité au film de faire un bien fou emporté par des personnages sympathiques et des envolées de couleurs par centaines qui nous transporte dans un ailleurs agréable en ces temps ternes et grisâtres. Sans être une totale réussite, Abominable détend nos nerfs et amuse les enfants, la mission sauvetage est donc totalement réussie.

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