45e Festival du Cinéma Américain de Deauville – Chapitre 4

La routine s’installe et les liens se créent avec le personnel d’organisation au fil des projections notamment avec le directeur du cinéma Le Morny qui nous accueille chaleureusement le matin à 9h pour les projections presse.
Ce matin justement, nous avons découvert American Woman, long-métrage réalisé par Jake Scott, fils de Ridley, dont on devait déjà le réussi Welcome To The Rileys avec Kristen Stewart et James Gandolfini en 2009. 
Un réalisateur discret n’ayant que trois longs-métrages à son actif sur 20 ans de carrière en comptant cet American Woman. L’histoire suit Deb Callahan, une mère de 31 ans qui travaille comme caissière dans un supermarché, se retrouve seule à élever son petit-fils encore bébé, après la disparition mystérieuse de sa fille. Elle va devoir affronter ses errements passés pour se construire une nouvelle vie d’adulte. Mais sa quête est remise en question le jour où la vérité sur la disparition de sa fille éclate… Sans trop vous en dire, car la critique est déjà disponible sur Close-Up Mag, American Woman est un drame poignant sur une femme de la working-class qui se débat avec ses démons intérieurs et des relation toxiques pour garder la tête hors de l’eau. Jake Scott met en scène un film déchirant où Sienna Miller trouve le grand rôle de sa carrière. Elle est bien aidée par Cristina Hendricks toujours aussi surprenante de justesse, comme elle nous l’avait prouvée précédemment dans Dark Places de Gilles Paquet-Brenner.

American Woman de Jake Scott

C’est au pas de course que nous rejoignions le CID pour la séance de 11h où est présenté The Peanut Butter Falcon. Une sacrée découverte où l’on retrouve Shia Laboeuf en pêcheur pourchassé par des rednecks qui se lie d’amitié avec Zak, un jeune trisomique en fuite d’un centre de retraité où il a été confié malgré lui. Alors que les deux amis vivent une aventure digne de Mark Twain, Eleanor, l’infirmière en charge de Zak, continue de le chercher pour le ramener au centre.
Comme dit plus haut, The Peanut Butter Falcon est un long-métrage devant beaucoup aux récits de Mark Twain. Produit pour le simple plaisir de faire tourner un film à Zack Gottsagen, acteur trisomique qui souhaitait faire du cinéma, le film de Michael Schwartz et Tyler Nilson est un voyage humain bienveillant, d’une authenticité rare. Shia Laboeuf trouve un nouveau rôle à sa mesure de grand talent quand Dakota Johnson, dans le rôle d’Eleanor, apporte sa beauté solaire pour une aventure en radeau réjouissante, qui procure un bien fou. Après American Woman, The Peanut Butter Falcon est la grande découverte de ce 45e festival du cinéma Américain de Deauville.

Peanut Butter Falcon avec Dakota Johnson et Shia Laboeuf

Après une conférence de presse pour Sienna Miller des plus inintéressante avec 45 minutes de retard, et ce en dépit de la beauté de l’actrice, nous partons quelque peu déçu de ce rendez-vous manqué pour déjeuner.
Nous revenons alors au CID pour la dernière projection de cette journée avec Charlie Says. 2019 sera malgré elle l’année de Charles Manson. 50 ans après les faits terribles ayant entraînés la mort de Sharon Tate et ses amis dans sa maison par la Famille Manson, plusieurs films et séries ont placés le personnage au centre de leurs récits. Que ce soit l’épisode 5 de la saison 2 de Mindhunter et son apparition dans Once Upon a Time… in Hollywood sous les traits de Damon Herriman, Charles Manson refait parler de lui au cinéma pour les besoin de ce film mis en scène par Mary Harron. Réalisatrice à qui l’on doit la transposition impossible de American Psycho au cinéma avec Christian Bale qu’elle révéla par la même occasion dans le costume trois-pièce de Patrick Bateman, psychopathe macabre au cœur de Wall Street.
Avec Charlie Says, elle s’attache à reconstituer la période amenant aux terribles méfaits de la famille. Mary Harron capte surtout la fascination des jeunes femmes embrigadées pour Charles Manson, vu ici comme un gourou manipulateur. Drogue, sexe et musique au cœur du Spahn Ranch avec le déferlement de violences dont nous ne serons pas dispensés. Matt Smith est un surprenant Manson en dépit d’un physique distinct. Mais les véritables révélations sont Hannah Murray (Game of Thrones), Sosie Bacon et Marianne Rendon incarnant respectivement Leslie Van Houten, Patricia Krenwinkel et Susie Adkins, impliquées directement et condamnées à vie pour les meurtres. On les retrouve ainsi en prison au cœur d’un travail de retournement et de sociabilisation avec une professeure souhaitant leurs faire prendre consciences de leurs actes.
Charlie Says est un essai classique, mais fort par son sujet. Mary Harron capte l’essentiel, voire un peu plus, pour reconstituer les relations complexes se liant dans cette famille Manson et les conséquences de ces actes pour les jeunes filles en prison. Le film réjouira ceux qui souhaitent en apprendre plus sur l’affaire et le personnage Manson, les autres n’apprendront rien de plus, le film se destinant précisément aux nouvelles générations soulignés par les présences d’acteurs de Doctor Who et Game of Thrones.

Charlie Says de Mary Harron

Fin de journée pour un mercredi léger nous permettant un peu de repos bien mérité. Demain au programme, Judy and Punch avec Mia Wasikowska et Damon Herriman, The Climb qui suit une amitié de deux hommes sur plusieurs années puis JT Leroy avec Kristen Stewart… À demain.

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