45e Festival du Cinéma Américain de Deauville – Chapitre 2

Exercice fastidieux et redondant que de vous narrer nos journées de projection et de déambulations au cœur de ce 45e Festival du cinéma Américain de Deauville. Faire le point sur les films vus, vous les présenter chronologiquement entre deux aérations en forme d’anecdotes. 

Je suis dans ma chambre d’hôtel, il se fait tard. On a vu 5 films aujourd’hui. Six étaient prévus, mais après s’être posés dans une brasserie, ce fut dur de redécoller en ayant mangés rapidement. Donc Au Revoir à Jamais dans notre lecteur DVD comme prévu depuis des mois. Ce passage à Deauville était l’occasion de le revoir sur grand écran. Notre motivation et notre appétit en auront voulus autrement. Tant pis avons-nous envie de déclarer. 
Cinq films donc, mais l’on passera rapidement sur Knives and Skin de Jennifer Reeder. L’histoire d’une disparition d’adolescente qui va servir de prétexte à la réalisatrice de faire le portrait d’une Amérique mal dans sa peau tout en convoquant David Lynch. Elle reprend ses tics et astuces pour un premier essai loin d’être dénuer d’intérêts, mais aux personnages parfois insupportables.
On vous parlera également peu de Terre Maudite, petit western fantastique visant le marché de la vidéo. On s’ennuie gentiment quand bien même le charme de l’actrice principale, Caitlin Gerard, imprime l’écran chaque instant.

Knives and Skin de Jennifer Reeder

On a jeté un œil à Share, film HBO en compétition qui relate les tourments d’une jeune basketteuse après la diffusion d’une vidéo douteuse lors d’une soirée entre amis. Le film n’évite aucun poncif du genre navigant dans une démagogie atterrante. L’actrice principale est pourtant attachante, mais la révélation finale peut sembler douteuse. HBO souhaite enfoncer des portes avec un sujet de société quand bien même la production fait preuve d’une bien-pensance gênante. On vous laissera juger sur pièce à l’occasion, le film, comme matériel, pouvant ouvrir le dialogue et le débat. Mais un point de vue concret de la part d’un metteur en scène manque cruellement pour permettre au film de s’offrir une place de choix dans cette compétition.

Share de Pippa Bianco

Du côté des bonnes surprises, nous avons découvert le nouvel essai de Nate Parker après Birth of a Nation. Débarrassé de toutes accusations suites aux faits de viols l’incriminant remontant à ses années d’universités, Nate Parker revient aux affaires avec American Skin et se positionne comme un héritier direct à Spike Lee. On ne vous en dit pas plus, vous laissant vous diriger vers notre critique parue ce jour. Nate Parker est un cinéaste à suivre, l’un des plus intéressants de sa génération. Un acteur devenu réalisateur s’offrant au passage des rôles de choix, lui acteur charismatique et réalisateur aux thèmes forts remettant la situation des afro-américains au centre pour rabattre les cartes d’un système américain toujours défaillant les concernant.

American Skin de Nate Parker

Un petit mot pour conclure sur le documentaire de la journée portant sur Miles Davis, artiste de génie qui aura su rebondir à chaque étape forte de sa carrière. Birth of Cool de Stanley Nelson Jr revient sur toute la carrière du musicien. Un documentaire passionnant mettant en relation ses inspirations de génie avec les femmes de sa vie. Peut-être un brin long (1h55 pour un documentaire, c’est parfois fastidieux), le long-métrage restera malgré tout une référence sur l’artiste et sur une partie de l’histoire moderne de la musique et du jazz.

Douze films en à peine trois jours de festival, le rythme est soutenu pour nous en cette édition 2019. Cela va s’accroître les prochains jours et le travail continue dans un cadre idéal pour la célébration du cinéma américain. Rendez-vous demain avec quatre nouvelles découvertes.

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