45e Festival du Cinéma Américain de Deauville – Chapitre 1.

Deauville et ses goélands traversant de façon nonchalante les rues, son affluence importante lors du premier week-end de septembre et son festival du film américain. La 45e édition de ce dernier vient de débuter en fanfare avec la diffusion d’Un Jour de Pluie à New York de Woody Allen en ouverture. Nous n’y étions pas, arrivant tranquillement le samedi après-midi après un gentil périple dans la campagne normande en voiture. Pas de déplacement en TGV pour Close-Up, mais un trajet en voiture de Paris pour faciliter notre voyage et notre quotidien. Rien de transcendant ce samedi en fin d’après-midi après avoir pris possession de notre accueillante et petite (très petite) chambre d’hôtel. 
Nous redécouvrons The GhostWriter de Roman Polanski dans le cadre de l’hommage rendu à Pierce Brosnan puis Rambo pour la partie « Classique » du festival. Des plaisirs de cinéphile, notamment le dernier restauré en 4K par StudioCanal qui ressortira via Tamasa Distribution le 18 septembre.

Rambo de Ted Kotcheff

Tout commence donc ce dimanche à 9h. Une séance presse matinale pour découvrir Waiting for the Barbarians de Ciro Guerra, réalisateur aperçu à Cannes pour L’étreinte du Serpent en 2015, puis plus tôt cette année avec Les Oiseaux de Passage. Après s’être focalisé sur la genèse des cartels de drogue en Colombie, il adapte un roman écrit par J.M Coetzee.
Le film suit la prise de conscience d’un magistrat d’une petite ville coloniale après avoir été témoin des mauvais traitements subis par les prisonniers de guerre. Un casting trois étoiles composés de Mark Rylance (Le Pont des Espions), Johnny Depp et Robert Pattinson nichés aux cœurs de montagnes rocheuses semble-t-elles arabiques, lieu volontairement atemporel pour rendre universel ce conflit infiltrant la violence au sein d’un cadre calme. Pour plus d’informations et de détails, on vous renvoie à la critique publiée ce jour pour un long-métrage n’ayant pas encore de date de sortie en France.

Waiting for the barbarians de Ciro Guerra

Nous enchaînons avec la projection de Memory – The Origin of Alien réalisé Alexandre O. Philippe. Nous avions fait connaissance avec ce réalisateur suisse par un autre documentaire présenté à Gérardmer en 2018, 78/52, revenant de façon analytique sur la séquence de la douche de Psychose. Avec Alien, l’homme ne sait pas trop comment faire originale et prendre le bon bout. Alors il recycle ses gammes pour un excellent film, mais répétitif pour les assidus ayant lus livres et articles. Le film se montrera passionnant avec des images d’archives rares pour certains néophytes qui souhaitent approfondir la saga Alien, et plus précisément la production du premier film entre les travaux de Dan O’Bannon et Ridley Scott.

Ensuite petit tour sur la terrasse pour attendre longuement la conférence de presse du film, Waiting for the Barbarians. Salle comble évidemment pour accueillir deux des producteurs du film, Mark Rylance, acteur principal, ainsi que la star Johnny Depp. Les questions se focaliseront forcément sur lui, quand Mark Rylance prendra volontiers la parole avec une bonhommie évidente. 
Le temps de prendre un léger encas comme déjeuner, nous voici repartie pour une autre séquence « Classique » avec la projection d’Angel Heart en copie 4K. Le film ressort en salles le 18 septembre via Carlotta et nous vous reparlerons très bientôt de ce classique du film noir s’alliant avec un certain équilibre magique au fantastique pur. À redécouvrir d’urgence notamment pour la prestation charismatique de Mickey Rourke en détective un peu paumé et un Robert De Niro habité en Louis Cyphre.

Angel Heart d’Alan Parker

Un dimanche soir où l’on enchaîne les séances. Cette fois, on découvre Swallow de Carlo Mirabella-Davis. L’histoire d’une jeune femme nommée Hunter qui semble mener une vie parfaite aux côtés de Richie, son mari qui vient de reprendre la direction de l’entreprise familiale. Mais dès lors qu’elle tombe enceinte, elle développe un trouble compulsif du comportement alimentaire, le Pica, caractérisé par l’ingestion d’objets dangereux. Son époux et sa belle-famille décident alors de contrôler ses moindres faits et gestes pour éviter le pire : qu’elle ne porte atteinte à la lignée des Conrad… Mais cette étrange et incontrôlable obsession ne cacherait-elle pas un secret plus terrible encore ? Au départ dur, voire répulsif, le film délite sa psychologie et son personnage principale pour se focaliser sur elle et comprendre son parcours complexe. On ne dévoilera rien ici, mais Swallow est le style de film où il ne faut pas s’attarder sur les éléments de sa première partie. Le film prend une réelle dimension dans sa dernière moitié poignante envers cette femme cherchant son identité et sa place dans ce monde. Un long-métrage atypique et soigné, pur produit de festival dans le bon sens du terme.

Swallow de Carlo Mirabella-Davis

Dernier long-métrage de la journée après une sortie-entrée dans la même salle assez violente. Skin de Guy Nattiv nous fait suivre le parcours d’un jeune homme (Jamie Bell) enrôlé dans une milice suprémaciste blanche aux Etats-Unis. Ils commettent des actions violentes envers les afro-américains, ainsi que des attaques terroristes envers des mosquées. Mais un jour, Bryon rencontre l’amour et souhaite se ranger. Pour cela, il va devoir collaborer avec les autorités et payer sa liberté.
Avec ce genre de drame social sur les questions de racismes en Amérique, on ne fait pas mieux depuis American History X. Il y a bien eu Imperium, présenté à Deauville, avec Daniel Radcliffe il y a quelques années, mais Guy Nattiv peine à nous captiver. Le film se suit avec facilité, mais les questions présentées n’ont rien d’originales quand bien même le film est inspiré d’une histoire vraie. Notons la présence habitée de Vera Farmiga qui n’arrêtera pas de nous surprendre par des choix variés, mais payants. Skin est distribué en France par The Jokers, donc devrait sortir en salles, sans date de sortie annoncée à ce jour.

Ce dimanche 8 septembre fût une première journée bien chargée. Nous sommes replongés dans le bain chaud après deux petites projections « Classique » en amuse-gueule le samedi soir. Le Festival de Deauville bat son plein d’entrée, le lundi s’annonçant tout autant chargé avec 6 films au programme.

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