Gungala – La Vierge de la Jungle : Déforestation cinématographique

On ne le répétera jamais assez, mais Artus Films prend de sacrés risques à chaque création de collection et de nouvelles éditions vidéos. Les westerns, films d’horreur et fantastiques ont leurs cibles de niche, certains titres étant plutôt attendus à la (re)découverte ou pour une première édition en DVD. Mais la création d’une nouvelle collection consacrée aux « Filles de la Jungle », c’est à une fumeuse tranche de cinéma laquelle s’attaque Artus Films.

Disponible depuis le 4 décembre 2018, la collection s’ouvre avec Gungala – La Vierge de la Jungle réalisé par Romano Ferrara, metteur en scène inconnu dont ce sera le dernier film. Produit en 1967, Gungala répond aux différents Fumetti qui cartonne dans les étales des kiosques en Italie, voire en France. Des aventures exotiques et sexy qui se retrouvent sur grand écran, à l’image de Diabolikus, Kriminal ou Diabolik réalisé par Mario Bava.
En 1967, année de sa sortie, Gungala profite d’un élan populaire pour assurer son succès. En exploitant les Fumetti axés sur des copies de Tarzan ou sauvageonnes aux bikinis de peaux légers, Gungala s’ancre entre la grande période des Tarzan avec Johnny Weissmuller et le début des années 80 où l’on retrouvera le comte Greystoke sous les traits de Christophe Lambert et Sheena Reine de la Jungle sous les courbes avantageuses de Tanya Roberts. Les années 80 connaîtront de nouvelles années pulps grâce à Indiana Jones, Allan Quatermain et de nouvelles aventures dans les jungles autour du monde.

Mais 10 ans en amont, c’est dans la savane du Congo que l’on retrouve des explorateurs campés par des comédiens sans le moindre talent pour nous amener à la rencontre de Gungala, sauvageonne sexy dont aucune actrice italienne de l’époque n’accepta le rôle. Il faudra aux producteurs de jeté un œil dans le nord de l’Europe pour trouver Kitty Swann, jeune et sublime jeune femme pour interpréter cette variation diablement érotique de Tarzan. Le film profite énormément du physique de l’actrice n’ayant aucune ligne de dialogues, mais courant nue au ralenti sur une mélodie digne des plus fabuleux porno des 70′. On ne peut que difficilement résister aux charmes de cette actrice danoise aux yeux bleus hypnotisant qui nous fait grâce de ses formes sublimes au milieu d’une troupe d’animaux composés des pires félins africains. 

Outre la présence de Kitty Swann en sauvageonne maquillée et apprêtée, Gungala – La Vierge de la Jungle n’a strictement rien à proposer. Le film est une aventure plate d’un trio de personnages monolithiques à la recherche d’une pierre précieuse. Manque de pot, cette fameuse pierre est accrochée au cou de Gungala, logé entre ses deux seins couleur caramel pour des zooms agressifs et accrocheurs d’une mise en scène sans la moindre inspiration. Gungala méritait bien mieux que cette aventure au cœur d’une savane reconstituée dans un terrain vague ou un Bois de Boulogne italien. L’exotisme est nourri de stock-shot dégoté par une production pingre exploitant un filon facile bien aidé par une bonne dose d’érotisme.

Gungala – La Vierge de la Jungle n’a clairement rien à proposer à défaut du corps de Kitty Swann beau à en crever. Ce qui est également le cas pour l’édition DVD produite par les gars de chez Artus Films qui fournissent un master propre et surprenant. L’édition est garnie par un bonus revenant sur le genre et son histoire par Julien Sévéon sur une vingtaine de minutes. Une bien belle édition DVD pour un film qui n’en vaut pas forcément le coût, à moins d’être un grand fan du genre ou un complètiste compulsif.

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