Commando pour un Homme Seul : N’est pas 007 qui veut !

Au début des années 70, le personnage de James Bond n’a plus si fière allure au cinéma. Sean Connery a laissé le costume à George Lazenby qui peine à rassembler le public dans les salles. Plus personne, ou si peu, estime la popularité de l’agent 007 au moment où Sean Connery revient vieilli pour Les Diamants sont Éternels. Le succès du film puis l’arrivée tonitruante de Roger Moore assurera la saga sur le long terne. Mais la cacophonie de l’époque donne quelques idées à deux producteurs souhaitant prendre la relève dans une période où l’espionnage est un genre en vogue. Les années 60 ont connu une vague Euro-Spy venant de l’Italie et de la France, quand l’Angleterre assurait avec les aventures de James Bond qui fera de Sean Connery une star. Si les Italiens sont rapidement passés aux westerns et aux Giallis, quand les Français se régalent des pitreries de Bebel et du charisme d’Alain Delon, les Anglais se cherchent des espions.

La littérature est un vivier fourni. Si les droits des romans de Ian Fleming sont bloqués, il reste son pendant Alistair Maclean. On doit à ce dernier des écrits tels que Les Canons de Navarone et sa suite ou encore Destination Zebra – Station Polaire et Quand les Aigles Attaquent avec Clint Eastwood et Richard Burton.
Alistair Maclean a, parmi sa bibliographie, un personnage d’espion nommé Philip Calvert, dont les producteurs Elliott Kastner et Denis Holt, vont fixer leurs espoirs de relève. Les deux hommes ont connu le succès avec l’adaptation de Quand les Aigles Attaquent dont le scénario était assuré par l’auteur lui-même. Il en sera de même avec ce Commando pour un Homme Seul qui, si succès, pourrait déboucher sur une nouvelle licence de films.

Le film connaîtra un succès modéré notamment en Angleterre, ce qui n’assurera pas la possibilité de suites. Mais la volonté est bien présente dans le film de faire les choses dans les règles. L’histoire est simple, Philip Calvert, un agent des services secrets anglais, enquête sur des pirates ayant attaqué des bateaux transportant de l’or au large des côtes écossaises. Dans le rôle principal, on trouve un jeune Anthony Hopkins débutant au cinéma. L’acteur y fait déjà preuve de son flegme irrésistible quand il assure dans des scènes d’actions typiques de l’époque, bien aidé par Bob Simmons, doublure également de Sean Connery en tant que James Bond. Le film s’ouvre sur une infiltration sur un bateau avant une longue enquête semée d’embuches sur une île écossaise pleine de charme. En dépit de ne pas faire preuve d’un exotisme certain, Commando pour un Homme Seul est une proposition efficace en tant que film d’action. Combats à mains nues, séquence sous-marine ou encore fusillades et explosions finales aux services d’un long-métrage méconnu que Rimini Editions vient d’exhumer en une superbe copie HD. Le film est une rareté, longtemps oublié, mise en scène par un technicien belge, Étienne Périer. L’homme a bourlingué entre son pays natal, la France et l’Angleterre mettant ses talents aux services des grands comédiens de l’époque. Il signe en 1960, Meurtre en 45 Tours avec Danielle Darrieux, Le Mercenaire en 1962 avec Stewart Granger ou encore en 1971, le film catastrophe, Zeppelin avec Michael York. Il finira sa carrière à la télévision pour divers téléfilms et séries Tv en France.

Commando pour un Homme Seul est une proposition couillue de vouloir prendre la suite des aventures de James Bond. Si le film n’a pas réussi sa mission, la lutte avec 007 étant bien trop âpre, il reste aujourd’hui une aventure surannée d’espionnage où Anthony Hopkins se découvre sous un jour nouveau. L’acteur assure en Philip Calvert, espion au service de Sa Majesté, dont la girl n’est autre que Nathalie Delon, fatale croqueuse d’hommes d’où la rousseur assure le côté solaire d’un film dont on vous invite sincèrement à découvrir. C’est disponible en DVD & Blu-ray chez Rimini Editions.

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