Comme des bêtes 2 : La recette s’essouffle déjà

Après avoir cartonné en 2016, Comme des bêtes a donc logiquement le droit à une suite où les chiens Max et Duke voient leur existence bouleversée par l’arrivée d’un bébé sous leur toit. Max, hyper protecteur et trouillard, va cependant devoir se montrer courageux face aux épreuves qui l’attendent qui le mettront face à un renard, à un sauvetage de mouton en haut d’une falaise et au directeur d’un cirque malveillant, décidé à récupérer coûte que coûte son tigre blanc libéré par Pompon qui, depuis qu’il a été adopté, se prend pour un super-héros.

Un cahier des charges fort rempli pour ce deuxième opus donc mais pour mieux masquer les faiblesses d’une suite qui n’a pas lieu d’être, jamais capable de justifier son existence par autre chose qu’un pur argument commercial. Preuve du manque d’imagination des scénaristes, le récit déroule trois histoires distinctes dans ses deux premiers tiers avant de lier maladroitement le tout en fin de parcours afin d’offrir à Max son moment de gloire et d’asséner au spectateur une petite morale bien gentille sur le courage et le fait qu’il faut parfois laisser les choses se faire.

On comparait le premier film à Toy Story, nous montrant ce que nos animaux domestiques faisaient en notre absence de la même façon que les jouets prenaient vie dans la chambre d’Andy dès qu’il quittait la pièce. Et bien contrairement à son modèle, Comme des bêtes 2 n’a rien retenu du principe de suite et se montre bien incapable d’amener ses personnages plus loin que la simple réflexion sur le statut d’animal domestique du premier film. Au lieu d’offrir une aventure de groupe, le fait de séparer les personnages donne l’impression farouche d’un film qu’il aurait mieux valu transformer en mini-série bardées de sketchs plutôt que de nous infliger une telle paresse scénaristique, sortant de son chapeau un méchant totalement fonctionnel, existant de façon totalement improbable simplement parce que ça arrange tout le monde. Le résultat général ressemble alors à une succession de pastilles humoristiques, incapable d’amener du liant émotionnel au cœur de son récit.

Si l’on ne niera pas la qualité de la réalisation et de l’animation, notamment dans les décors qui sont soignés, on ne pourra que reprocher sa paresse latente à cette suite sans intérêt, alignant les gags sans inspiration (à l’exception de deux ou trois plus mémorables), semblant trouver des prétextes scénaristiques pour étirer la durée du film à 1h25, tâchant de maintenir l’illusion d’un ensemble tenu qui dupera évidemment les plus jeunes mais qui ne fera pas long feu auprès de regards plus aiguisés. Au final Comme des bêtes 2 est une preuve assez flagrante d’un manque d’inventivité général d’un studio qui devrait mieux regarder ses modèles avant de se lancer dans la réalisation d’un film, en témoigne l’éclatante réussite d’un Toy Story 4 dont personne ne voulait mais qui a su renouveler ses enjeux avec émotion.

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