Édito – Semaine 29

Depuis le succès de la première salve de ressorties consacrées à Dario Argento, Les Films du Camélia tente une approche avec Lucio Fulci. Perversion Story, Le Venin de la Peur, La Longue Nuit de l’Exorcisme et L’Emmurée Vivante ressortent ce 17 juillet 2019 dans de superbes copies restaurées, quatre longs-métrages composant sa première période phare entre 1969 et 1977.

Avec cette nouvelle fournée de ressorties, on s’aperçoit qu’il y a une mode à rechercher les vieilleries des années 70 et 80, considérées à tort à l’époque comme des œuvres bis dépravées que beaucoup découvraient dans les salles de quartier. Il y a comme une mode, un phénomène d’exhumation de ces vieux réalisateurs célébrés par la jeune génération, soutenue par celle intermédiaire qui les avait gardés précieusement en tête pour les transmettre et aujourd’hui leur redonner un grain de jeunesse. En même temps que le cycle Lucio Fulci en salles mercredi, c’est Mario Bava qui a le droit à sa rétrospective complète à la cinémathèque française depuis quelques jours, avec notamment La Ruée des Vikings, Six Femmes pour l’assassin et Les Trois Visages de la Peur visibles en parallèle au Reflet Médicis. 

Tout cela tombe quand Dario Argento refait surface avec quelques nouveaux titres restaurés dont Ténèbres et Quatre Mouches de Velours Gris, accompagnant la sortie du documentaire consacré au réalisateur italien par Jean-Baptiste Thoret, Soupirs dans un Corridor Lointain. Pour cet été, au cœur d’un Paris étouffant, vous avez l’opportunité de rattraper un temps lointain, le cinéma populaire italien dans toute sa splendeur, aussi large que pertinent dans les propositions et les rapprochements à y faire. Mario Bava, Lucio Fulci et Dario Argento, des maîtres ayant inscrit les lettres de noblesse d’un certain cinéma de genre, les heures glorieuses du cinéma italien qui aujourd’hui sont célébrées à la hauteur de leurs talents.

Chez Close-Up Magazine, nous avons décidé très tôt de célébrer Lucio Fulci. Réalisateur que nous avons connu assez tard avec des titres comme L’Enfer des Zombies ou L’éventreur de New-York. Des films aux titres tapageurs découverts dans des cycles Zombies lors de nuit au PIFFF ou en DVD Neo Publishing pensant tomber sur un slasher un peu crade. À l’époque, la frontière est assez mince entre giallo et slasher surtout que Lucio Fulci tourne le film en 1984 à New-York avec un tueur masqué à la voix de canard. Coin-coin.
Aujourd’hui remis dans son contexte et célébré comme il se doit, on vous propose une semaine entière consacré au « Poète Macabre » injustement souligné de cette façon par on ne sait quel critique/spécialiste. On préférera de notre côté titrer cette semaine : Lucio Fulci – Misanthropie Macabre. 
À revoir une grande partie de sa filmographie pour l’occasion, on s’aperçoit rapidement du regard porté par le réalisateur italien sur le caractère humain et ses penchants pervers. La violence de l’homme pris dans ses frustrations, son obscurité et sa vile malice pour assouvir sa violence ou ses penchants sexuels de tout bord. (Re)découvrir le cinéma de Lucio Fulci est une sacrée expérience que l’on vous invite à suivre chaque jour de cette semaine avec une flopée de titres en salles à partir de mercredi ou en vidéo chez Artus Films notamment. 
Nous en profitons alors pour revenir sur Selle d’Argent, Frayeurs et L’Au-Delà, tous disponible sur le site de l’éditeur français. Pour cette occasion inédite, nous avons réalisé pour vous cher lectorat une interview exclusive de Catriona MacColl, égérie de la deuxième période phare du réalisateur italien, lors de la dernière édition du Bloody Week-End. Elle était en effet invitée en tant que jury dans l’Est de la France, et elle en a profité, à notre micro, pour revenir sur ses collaborations avec Lucio Fulci dans Frayeurs, L’Au-Delà et La Maison près du Cimetière.

Une semaine complète donc sur Close-Up Magazine, une nouvelle proposition de format que l’on renouvellera peut-être à l’avenir, tout dépendra du succès réservé à cette semaine consacrée à Lucio Fulci, le misanthrope macabre qui nous fera peut-être signe de l’Au-Delà.

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