Édito – Semaine 27

Et si on produisait un long-métrage où Kevin Feige se volatilisait en poussière suite à un big-bang ? D’un seul coup, plus personne ne connaît le personnage produisant des films de super-héros à la pelle, à défaut des Beatles dans Yesterday. Ce qui signifie une vision différente du MCU ou plus de MCU du tout et donc de ce Spider-Man fake dont nous venons de découvrir la deuxième aventure sur grand écran ce 3 juillet faisant suite à Avengers Endgame.

Hier était symbole d’espoir pour un homme ayant des pouvoirs, donc des responsabilités. Aujourd’hui Peter Parker doit assumer le potentiel héritage de Tony Stark décédé dans Endgame et laissant un grand vide pour l’homme-araignée. Tony Stark, figure tutélaire pour un gamin pas si perdu que cela entouré de sa sexy Tante May. Tout l’univers de Peter Parker est chamboulé dans cette phase diégétique marvelien avec de nouveaux repères pour une nouvelle génération connectée à divers gadgets leur facilitant la vie au quotidien. Le jeune Parker s’y colle à cette image en tant que super-héros branché à un satellite lui répondant au doigt et à l’œil. Mais quelle est cette image de Spider-Man ? 

Kevin Feige l’a déconnecté de sa base pour mieux le réinventer. Spider-Man n’est plus le masque d’un jeune adolescent puis d’un jeune adulte aux maux évidents en termes de conscience en soi, sociologique aussi avec ses rapports avec MJ, Tante May puis Harry Osborn. Il n’est plus ce gamin souffrant de la perte de son oncle, mort dans ses bras, solitude qu’il ne peut combler en dépit de tentatives infructueuses avec des personnages qui deviendront pour la plupart des antagonistes forts de son histoire, notamment Curt Connors et Norman Osborn. 

Dans cette nouvelle mouture d’un Spider-Man 3e génération au cinéma, il n’y a plus le sel, la moindre saveur du héros originel que l’on adorait. On regretterait même le skate-boarder incarné par Andrew Garfield dans la relecture « The Amazing » qui finalement avait toute l’identité de l’homme-araignée. Et ce n’est pas notre amour pour la trilogie signée par Sam Raimi qui nous voile la perspective de modernisation du héros, mais bien l’entreprise par Kevin Feige de faire du personnage le nouvel Iron Man, cible envers les enfants pour vendre des combinaisons, jouets et jeux vidéo. Signe en est avec les différents costumes portés en un seul film, à l’image de HomeComing, et la galerie de figurines PoP en découlant opportunément pour bientôt finir dans les pages « soldes » des marchands web. 

Triste époque de nous voir perdre nos héros favoris aux grès d’un marketing féroce prévoyant des longs-métrages jusqu’en 2050. Heureusement il nous reste quelques films en lesquels se rattacher et les comics, les fameuses intégrales nous permettant de tourner la page à l’encontre d’un malin et vil futur.

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