8e Champs-Elysées Film Festival : Jour 7

Voilà une semaine déjà que nous couvrons le CEFF sans vraiment nous en être rendus compte. En effet, en période de festival, nous sommes comme dans une bulle, enchaînant les films, jouant sur notre ressenti temporel. Il pourrait très bien s’être passé une semaine comme deux jours, difficile de le réaliser tant nous nous rendons aux mêmes endroits pour y multiplier les séances. Alors que la chaleur rend la fatigue perceptible, nous avons attaqué cette septième journée avec L’angle mort, présenté dans la compétition française. Réalisé par Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic, le film se montrait prometteur avec son histoire d’homme capable de se rendre invisible et son joli casting où Isabelle Carré et Golshifteh Farahani se côtoient. Malheureusement, les deux réalisateurs, en dehors d’une ou deux idées, se montrent bien incapables de transcender leur récit (d’après une idée originale d’Emmanuel Carrère) et partent dans tous les sens, se montrant peu cohérents, lançant des pistes sans y revenir. L’écriture du film, très littéraire, lui confère un style particulier pas forcément malvenu mais il aurait fallu se reposer sur un autre acteur que Jean-Christophe Folly pour y insuffler de la vie.

L’angle mort

Après une petite pause goûter bien méritée (et oui voir un film, ça demande des efforts), nous voilà repartis, au Balzac cette fois pour la présentation de Siblings, documentaire d’Audrey Gordon (dont on vous recommande Première campagne) qui pose sa caméra en Amérique, notamment sur un camp de vacances entièrement réservé aux frères et sœurs placés séparément en famille d’accueil, leur permettant de se retrouver une semaine dans l’année. Dur constat de voir autant d’enfants séparés, notamment Liberty, placée en famille d’accueil loin de ses 13 autres frères et sœurs. Malheureusement le regard que pose le film est si reculé qu’on peine à foncièrement s’y attacher, le voyant d’une manière détachée, Gordon peinant ici à susciter le même enthousiasme que celui de Première campagne.

Her smell

Heureusement nous aurons été gâtés avec Her Smell, nouveau long-métrage d’Alex Ross Perry, se concentrant en 2h14 sur le parcours d’une star du rock en plein déclin, paranoïaque et délurée, incapable de se prendre en main. Influencé par le Steve Jobs de Danny Boyle, Alex Ross Perry construit son film en cinq séquences clés, très longues et très immersives, nous permettant de mieux cerner les personnages sans en faire des caisses. Le résultat est radical, proposition de cinéma forte et intense prenant aux tripes, déroutante parfois mais se montrant bien plus inspirée que la moyenne des films du genre, permettant à Elisabeth Moss de montrer une fois de plus l’étendue de son talent. Prenant, parfois vertigineux, Her smell est à ne pas louper en salles lors de sa sortie le 17 juillet prochain ! Mais d’ici-là, on vous en parlera plus en détails. En attendant, rendez-vous demain pour notre dernière journée au CEFF !

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