8e Champs-Elysées Film Festival : Jour 6

Sixième jour au CEFF pour Close-Up Magazine ! Autant dire qu’en cette période de chaleur croissante, se réfugier dans une salle de cinéma climatisée est le bon plan. On savoure donc l’opportunité d’exercer une fois de plus un métier fort agréable et on se lance pour une nouvelle journée faite de découvertes !

Nous avons commencé avec Lost Holiday, présenté dans la compétition américaine, réalisé par les frères Matthews. D’abord un peu réticents à l’idée de se farcir un nouveau film indépendant influencé par Wes Anderson et bourré d’archétypes du genre (ces trentenaires perdus et bobos, ne sachant pas quoi faire de leur vie), on finit par se prendre au jeu du film, proposition sympathique et décalée dans laquelle deux amis s’ennuyant pendant les vacances de Noël s’improvisent détectives. Bien que trop long pour son bien, Lost Holiday dégage un certain charme suranné et doit beaucoup à ses interprètes, Kate Lyn Sheil et Thomas Matthews.

Lost Holiday

Nous avons ensuite embrayé sur la dernière master-class du festival, celle du réalisateur David Lowery. En une poignée de films (Les amants du Texas, Peter et Elliott le dragon, A Ghost Story), le cinéaste a su imposer sa voix et son style, sachant nous plonger dans des intrigues ouatées où le temps ne semble plus vraiment se dérouler de la même façon. Cette volonté de travailler le temps et la nostalgie se trouve au cœur du travail de Lowery, comme il l’a dit lui-même lors de cette rencontre d’1h30. Calme et posé, Lowery s’est montré prompt à analyser son œuvre et à parler de ses méthodes de travail, de sa façon de capter des instants de grâce chez ses acteurs. Il a également clamé trop aimer ses personnages pour leur faire arriver quoi que ce soit de trop terrible, d’où le fait que même le méchant de Peter et Elliott le dragon soit loin d’être un mauvais bougre au final.

The Old Man & The Gun

La projection du dernier film de David Lowery, The Old Man & The Gun suivait parfaitement la master-class. Bien que disponible depuis le début d’année sur Amazon Prime Video, découvrir le film sur grand écran a vraiment quelque chose d’envoûtant. Il faut dire que le film est entièrement consacré à Robert Redford et tout en racontant l’histoire vraie de ce braqueur de banques infatigable dans les années 80, le film en vient finalement à parler de Robert Redford en tant que star du cinéma et lui offre son rôle le plus marquant de ces dernières années, malicieux et attachant. En un film, c’est presque un hommage entier à toute la carrière de cet acteur plein de charme et ce personnage de gentleman braqueur incapable de rester en place lui va à ravir.

Saint Frances

Nous sommes ensuite resté au Publicis (dont la climatisation est formidable, foncez-y) pour finir la soirée sur la grande découverte de ce festival, la petite pépite que l’on attendait, le meilleur film de la compétition américaine. Saint Frances est en effet ce que l’on attend comme proposition de la part d’un festival : de la fraîcheur, de la sincérité, du talent. Le talent d’une jeune femme qui va piocher dans sa propre vie et son entourage pour écrire un scénario d’une modernité et d’une fraîcheur rare. Son compagnon dans la vie la suit derrière la caméra avec tendresse et chaleur, conduisant ce film vers la réussite. Saint Frances s’avère complet car sans réels défauts ou lourdeurs. La jeune Ramona Edith Williams, incarnant Frances est bel et bien une sainte, une actrice née, d’une intuition rare. Elle irradie l’écran et amuse la galerie avec une maturité déconcertante, s’affirmant comme le rayon de soleil d’un film qui se pose les bonnes questions et rassure par ses réponses, faisant un bien fou. On vous en dit plus sur cette pépite très vite dans nos colonnes. On trouvera en tout cas difficilement meilleur dans la compétition ! Même si on espère encore, dans les deux jours qu’il nous reste, être surpris !

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