Hollywood, grande machine à recycler ses marques populaires, n’aura pas tardé à sortir de sa musette l’idée d’un univers étendu Men in Black. En effet, après un premier film culte et deux autres opus moins heureux (même si le troisième, datant de 2012, avait de l’allure), il est apparu aux producteurs qu’il serait bon de capitaliser sur cet univers foisonnant et finalement peu exploré.
Sur le papier, l’idée de ce Men in Black International est fort alléchante, montrant combien l’univers des films est vaste et ne se cantonne pas aux États-Unis. Le film met alors en scène un nouveau duo d’agent, la débutante et passionné M et le téméraire H, beau gosse pas forcément finaud. Ensemble ils devront faire équipe pour empêcher la Ruche, une race extraterrestre, de mettre la main sur une arme surpuissante. Et pour justifier le International du titre, ils iront de Londres à Naples en passant par le Maroc et Paris.
C’est bien beau tout ça mais qu’est-ce que ça donne ? Et bien rien. Sous ses dehors sympathiques, mis en avant par le joli duo très cool et très classe que forment Chris Hemsworth et Tessa Thompson, Men in Black International est une coquille vide, un produit de consommation pensé par des producteurs désireux de cocher toutes les cases à la mode actuellement. Le rythme du film est trépidant, comme si justement F. Gary Gray (NWA : Straight Outta Compton, Fast and Furious 8), conscient de la vacuité de l’ensemble, tentait de combler le tout en évitant au spectateur de se poser un petit instant.
Malheureusement, il ne faut guère longtemps pour réaliser que ce spin-off, certes bien vendu n’a pas grand-chose à proposer. Divertissant juste ce qu’il faut, le film n’est que vacuité, écrit, réalisé et monté à la va-vite, sans aucun regard artistique. Se situant à la frontière entre le ni bon, ni mauvais, Men in Black International est une œuvre tiède de la pire sorte, bien incapable de nous faire ressentir quoi que ce soit. On l’a vu dans Thor Ragnarok, le duo formé par Chris Hemsworth et Tessa Thompson peut être explosif. Les acteurs ont beau faire du mieux qu’ils peuvent, les dialogues plats, les vannes pas drôles et le montage complètement aléatoire du film ne leur rendent aucune justice et achèvent de faire de Men in Black International un voyage vite vu et vite oublié, lisse et sans intérêt, preuve éclatante que ce n’est pas en écoutant les types en costard du département marketing qu’on arrive à faire de l’art…
2 Rétroliens / Pings