Édito – Semaine 20

Notre rubrique « Classique » prend ses aises cette semaine, faute d’une actualité forte. Les cinémas du Quartier Latin vont inévitablement faire le plein avec les ressorties de Fight Club de David Fincher et Divorce à l’Italienne de Pietro Germi.
On ne souhaitait pas louper ces deux sorties valant mieux que 10 nouveautés que les distributeurs deviennent de plus en plus frileux à nous montrer. Les distributeurs et attachés de presse travaillent avec la presse quand cela les arrange, nous envoient des mails enflammés pour nous vanter leurs produits en manque de presse, mais font la sourde oreille quand nous souhaitons découvrir un film attendu de leur catalogue. Une relation alambiquée entre amour et déchirement.
Surtout en ce mois de mai où les deux parties vont vivre ensemble pendant 10 jours sous le soleil étouffant de Cannes. Nous n’y serons pas, malheur pour nous ou bonheur de profiter de Paris loin des tumultes et du stress des strass et paillettes d’un festival L’Oréal. Forcément on ne verra pas le Tarantino ou bien d’autres, mais nous les découvrirons plus tard, plus posément dans le confort des salles parisiennes accueillant les projections de presse. Enfin si l’attaché de presse souhaite bien nous les montrer. Ce sera alors notre choix d’aller les (dé)couvrir en public dans une salle UGC vide un matin à dix heures la première semaine avant que le film se fasse oublier comme beaucoup de choix venant de Cannes. Ces fameux films dont tout le monde se bat pour avoir le privilège de dire l’avoir découvert à Cannes, alors que six mois après, la plupart l’ont oublié en essayant à peine de faire 50 000 entrées France. Le Cercle s’enflamme pour, mais le lambda passe devant le cinéma sans lever la tête.

Le lambda, il souhaite du Avengers, du John Wick ou Hobbs & Shaw pour bouffer crânement son Pop-Corn à l’UGC Les Halles. Du bruit, de la fureur et des muscles réflexifs faisant tout sauter sur un écran géant gris et fatigué. Des films qui se ressemblent tous, qui se copient pour mieux s’affirmer. Le cinéma ne propose plus grand choix dans la découverte d’un art. Alors parfois, il vaut mieux retourner dans ses vieux cinémas que compte Paris, ville au plus grand nombre de salles au monde. 321 salles pour être précis et ce plaisir immense de pouvoir arpenter certaines ne s’accrochant point à l’actualité, mais à une cinéphilie pointue. On pense à vous Christine 21 et Écoles 21 (en travaux actuellement), ou toi le Grand Action (mon amour !) où l’on projette de venir redécouvrir Fight Club. Ces derniers temps, on a posé nos fesses au Champo pour découvrir Cérémonie Secrète de Joseph Losey ou au Reflet Médicis (voisin de quartier) pour Requiem pour un Massacre. La cinéphilie évolue nous évacuant des grands complexes pour affiner nos loisirs et nos projections. Paris est une ville cinéphilique par excellence de par ses décors (quoi qu’en dise Jean-Pierre Jeunet), mais surtout pour ses lieux de cinéma que certains gardent sains et saufs pour de grands après-midi de partage et de passion.

À la semaine prochaine !

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