The Punisher – Saison 2 : Une série sinistrée

La saison 1 consacrée au Punisher est la première série Marvel/Netflix sans trop de gras pour camoufler le manque de sang dans la viande. Surtout que le sang et la viande sont le péché mignon d’un anti-héros violent et incontrôlable. Nous pensions alors le catalogue Marvel sur de bons rails chez Netflix. Tout cela était bien évidemment avant la série d’annulations, Marvel ayant gentiment récupéré tous les personnages pour un autre destin. Il ne reste plus que la saison 3 de Jessica Jones en production, déjà annulée elle aussi.
C’est en état de cause que nous nous penchons sur cette saison 2 du Punisher. Le héros ayant le plus de potentiel avec Daredevil sur la plateforme VOD. Notamment avec ce final en apothéose de la saison 1 voyant le Punisher racler la gueule de Billy Russo sur du verre, promettant l’arrivée en fanfare de Jigsaw pour cette saison 2.

Ben Barnes reprend bien le rôle de Billy Russo. Totalement défiguré, mais en thérapie permanente, il ne sera jamais Jigsaw, encore moins le grand méchant d’une seconde saison flottante. De traiter la série en ayant la confirmation que ce sera la dernière, on ressent en permanence que la production et les scénaristes étaient au courant dès l’écriture de ce fait. Tout commence assez fort, Frank Castle étant sur les routes, loin de New-York pour se faire oublier. Il rencontre une mère célibataire puis touche du doigt un renouveau. Mais les ennuis ne sont jamais loin, notamment avec l’arrivée de la paumée Amy. Frank se mue en bon samaritain pour un retour à la case départ.

Cette saison 2 du Punisher joue de nouveau sur deux niveaux. À l’image de la première saison avec Billy Russo et Micro, ici l’histoire d’Amy est de nouveau mise en parallèle avec le retour d’un Billy Russo psychotique. Si les trois premiers épisodes assurent en termes d’action, avouons que la suite traîne la patte. La seconde aventure du Punisher pourrait se résumer en 6 épisodes, là où elle en compte finalement 13. Une ambition folle pour si peu dont on doit ce fâcheux ennuie au contrat qui unit ABC/Marvel/Netflix. On ne relève plus les bâillements à subir Billy Russo en thérapie avec sa psychologue sexy incarnée par Floriana Lima ou les remises en question constantes de Frank Castle sur son besoin de violence. Il faut supporter les épisodes 4-5-6 se déroulant dans l’appartement de l’agent Madani où Amy et Castle se planquent en guettant la mafia russe. Cette saison 2 est une plongée sans concession dans le blablabla inutile pour mieux faire tourner une histoire au long court. Elle n’a clairement rien à raconter, pire on ne recèle jamais quel arc ne sert de structure, à défaut de la saison 3 de Daredevil, trouvant un sens et une identité propre.

Le Punisher est donc en roue libre dans cette saison 2. Jon Bernthal donne même l’impression de s’ennuyer et de ne plus en avoir rien à faire. Il fonce dans le tas, grogne tout en continuant à en prendre plein la tronche. Il incarne un Frank Castle qui n’évolue que trop peu, anti-héros immortel lassant en n’étant jamais l’incarnation iconique espérée des comics. Il faudra attendre un semblant de plan final à la saison pour se rincer l’œil. Ce n’est que trop au bout du compte et une déception de plus envers ce catalogue Marvel sur Netflix. Des héros jamais mis en valeur, et pire, jamais réellement intégrés au Marvel Cinematic Universe comme promis au départ. À défaut de ses phases cinématographiques, Marvel plante son incursion à la télévision si à cela s’ajoute Agent of SHIELD, déception en tout point elle aussi. En espérant meilleure aventure ailleurs pour ces héros aux potentiels énormes méritant bien mieux que ce manque de considération de la part d’un studio hautain et suffisant.

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