Dragon Ball Super – Broly : Le film pour les fans, enfin sur grand écran

Après Battle of Gods et Fukkatsu no F, la Toeï s’attaque enfin à son premier film Dragon Ball Super. Et quelle entrée en matière en réadaptant la légende de Broly. Depuis l’annonce d’une nouvelle série Dragon Ball, les gens ne cessent de la voir comme une suite prévue uniquement pour contenter les fans. Qui pourrait leur donner tort ? Le retour du méchant le plus emblématique de la saga, la création totale de 12 univers avec des combats aussi dantesques qu’interminables et une référence à la temporalité de Miraï Trunks pour nous offrir la version dark de Goku. Bref, dans Super, tout transpire la volonté de récompenser le fan qui sommeille en nous afin de mieux faire passer la pilule d’un manque d’originalité et d’un scénario au creux abyssal.

Une mouvance qui continue ici avec la volonté de revenir sur le personnage, sinon le plus emblématique, au moins le plus aimé de l’univers Dragon Ball, à savoir Broly. Désireux de recréer l’univers déjà en place, ils se servent de ce film comme récipient à tout ce que les OAV ont su offrir d’original. À commencer par la destruction de la planète Végéta par Freezer, la présence de Bardock, tout en passant par …. Oups, ne grillons pas les étapes.

Il va donc falloir mettre au clair un point sur ce film, la question de son canonisme ou non. En effet une question récurrente concernant les productions annexes des séries populaires japonaises est de se demander si elles font partie intégrante de l’histoire. L’argument numéro 1 est de dire que « si ce n’est pas créé par le maître lui-même, ce n’est pas canon ». Ainsi nous pourrions aisément dire que celui-ci n’est en rien officiel puisque Goku lui-même n’est pas arrivé sur terre au même âge qu’à sa création dans Dragon Ball. Le reste de l’histoire ne suit quant à elle pas ou peu les évènements que l’on peut apprendre ça et là dans les films durant l’aventure initiale. Rassurez-vous, le commando Ginyu est toujours de la partie même s’il n’est là que le temps d’une scène.

C’est là que le terme « Super » prend tout son sens, ce n’est pas vraiment un film Dragon Ball. Au même titre que GT n’est pas une suite officielle, ce film ne peut être vraiment considéré comme une histoire officielle. La volonté est clairement de revoir le lore (folklore) de l’histoire et de se l’approprier sous le tampon « Super ». En fin de compte ça ne pose aucun véritable problème dans la mesure où les films précédents ne faisaient pas exception quant à leur aspect non officiel. Il s’agit en tout et pour tout de recréer une histoire avec des personnages déjà existant. Bien que les deux films précédents faisant officiellement partie de l’histoire de DBS, nous pouvons nous demander si la Toeï n’essaie pas de s’approprier les histoires pour recréer le mythe de Dragon Ball, au même titre que Disney avec l’univers étendu de Star Wars.

Pour en revenir au côté « fan movie », on admettra qu’à force de nous voir nous plaindre sans cesse qu’ils ne savent offrir que du fan service sans savoir comment le gérer pour autant, ils ont préféré assumer pleinement leurs actes. Aux grands maux les grands remèdes, s’ils sont incapables de fournir du bons fan-services avec de nouveaux personnages, alors ils vont le proposer avec les anciens. On se demandera d’ailleurs comment un personnage dénué de psychologie ne sachant que crier « GOKU » à longueur de temps et n’étant ni plus ni moins qu’un tas de muscles uniquement utile à taper fort et vite, a pu devenir l’un des personnages préférés de la communauté. Son chara-design lui-même n’était pas original. On appréciera donc à la fois le travail fourni sur le personnage, peut être un peu plus attendu certes, mais légèrement re-designé et plus proche visuellement d’un Yamcha ou d’un Goku, avec un nouveau passé. Un personnage donc bien plus profond, bien plus classe, bien plus mystérieux et tout simplement plus intéressant.

La réappropriation du personnage et de différents aspects des précédents OAV peut dérouter de prime à bord, mais cela reste étonnamment l’une des meilleurs idées de ce film et par expansion l’un des meilleurs passages. Jusqu’à maintenant, ils offraient du fan service car ils ne savaient faire que cela tout en créant des histoires à coucher dehors tellement elles étaient mal fichues (on parle ici uniquement depuis la création de Dragon Ball Super). Cette fois-ci, ils assument pleinement leurs actes et réussissent le pari. Le film se concentre uniquement sur les saiyens, pas de temps a perdre avec Gohan (qui mérite des claques dans DBS), Krillin, Tenshin-Han ou autres personnages de second ou troisième plan qui ne feraient que gêner les protagonistes principaux. Les scénaristes partent du principe que les personnages présents sont beaucoup trop fort et qu’il est inutile de perdre du temps à faire intervenir des personnages qui s’avéreront inutiles.

Cependant, on peut remarquer dans cette volonté de facilité, d’aller au plus vite et au plus simple pour contenter la majorité, on retiendra 2 points essentiels. Le premier est une exagération outrancière d’affrontements. L’un d’eux doit accaparer un tiers de la durée du film à lui tout seul, pour notre plus grand plaisir. Les erreurs d’animations semblent totalement révolues. Les combats et échanges de coups sont fluides et dynamiques, les concentration d’énergie envoient du lourd et les personnages ne donnent pas l’impression d’être dessinés par des enfants de 3 ans. Il n’y a pas à tergiverser, on prend son pied comme il se doit. Le second point en revanche est encore un souci de l’histoire. Comment une inventrice de génie comme Bulma, capable de créer un complexe médical dans une capsule de quelques centimètres de diamètre peut se faire subtiliser les Dragon Ball sans que personne ne s’en aperçoive ni qu’aucun signal d’alarme ne se déclenche ? Il faut attendre les deux petits garnements, Trunks et Goten, pour qu’elle apprenne la nouvelle. Une facilité scénaristique tout de même impressionnante. Mais une fois cet acte passé, on en vient à une histoire correctement menée et plutôt intrigante jusqu’à la fin.

Conclusion, râler paie, continuez de ne pas vous laisser faire quand on vous propose des films médiocres. Sinon vous allez vous retrouver avec un Dragon Ball Evolution 2 et vous serez en PLS. Le film a tout de même ses défauts, loin d’être parfait mais tenant amplement la route. L’histoire globale est intéressante, les combats sont énormissimes et jouissifs jusqu’à épuisement et l’animation est travaillée, finie l’époque Dragon Ball Super où tout était dessiné avec les doigts de pieds.

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