
Ralph avait cassé la baraque en compagnie de Vanellope à sa sortie pour Noël 2010. Plus de 400 millions de dollars de recettes mondiales et connaissant Disney, le studio n’allait pas en rester là. Fini le partage des mondes sous forme de bornes d’arcade appelant la nostalgie des années 80. Nous sommes plongés dans ce nouvel opus dans l’ère 2.0 avec l’Internet.
Vaste monde qu’est l’Internet. Ralph et Vanellope vont l’apprendre à leurs dépens quand la WI-FI est connecté dans la salle d’arcade où leurs bornes résident. La vie est tranquille depuis le premier film. Six années ont passées, Ralph se satisfaisant d’une routine rassurante. Ce n’est pas le cas de Vanellope dont Sugar Rush ne lui procure plus aucune adrénaline. Après une prise d’initiative malencontreuse de Ralph, Sugar Rush est en panne. Pour réparer la machine, un voyage dans l’internet s’impose.

Vaste sujet pour ce Ralph 2.0 d’incorporer le monde de l’internet à celui de l’Arcade. Les enfants sont pour le coup en terrain conquis malgré le défi de convaincre dans cette transposition d’un monde inconnu. Avec le recul, on s’aperçoit que les deux réalisateurs sur le film, Rich Moore et Phil Johnston (également scénariste), ont joué aux malins.
Tout part de la panne de Sugar Rush et le besoin d’un nouveau volant pour le jeu, disponible uniquement sur Ebay. À cause de Ralph 2.0, cette critique n’évitera pas le placement de marques à but non-lucratives, le long-métrage se déroulant dans un monde de marketing assez féroce. Le voyage s’organise donc pour nos deux héros vers Ebay en passant par la box Wi-Fi. La découverte d’un univers faste et furieux que les deux réalisateurs mettent en image par le même procédé de personnalisation utilisé dans Vice & Versa. Les sites sont de grands lobbies et entreprises dirigés par la poigne d’un personnage imageant à lui seul tout le fonctionnement du site. Les Spams sont des vendeurs à la sauvette dans les rues, les virus proviennent d’abominations dignes de Total Recall et alerte «Ebay» des coursiers nourris au Red Bull. Tout est personnifié assez idéalement et confortablement évitant en permanence de perdre le jeune public. L’apparition du Spam incarné par Jonathan Cohen est hilarante, à l’image des joyeuses trouvailles faites par la production pour caractériser chaque détail.

Passé le temps de la découverte, le film s’émancipe vraiment pour laisser parler son cœur. Ralph 2.0 est une nouvelle réflexion sur l’amitié. Le premier film développait les questions de la solitude des personnages et leurs besoins d’être reconnus à leur juste valeur. Ralph et Vanellope en ressortaient plus forts, mais surtout amis pour la vie. Dans ce film 2.0, ce lien fort est entretenu merveilleusement pour emmener les personnages vers l’émancipation et le fait de s’ouvrir vers les autres. Depuis les premières aventures, ils passent le temps ensemble occultant le reste. Ralph 2.0 montre alors le besoin de Vanellope de découvrir des mondes inexplorés, d’avancer dans sa vie de petite princesse reine des circuits. Forcément Ralph est plus renfermé sur cette réflexion, mais surtout coincé dans ce cadre idyllique en termes d’amitié. Le chemin ne se fera pas sans embûches, mais Disney délivre un nouveau message moralisateur d’une bonté que seuls les créateurs du studio ont le savoir.

Amenant un peu de chaleur dans cet hiver 2019 rude, Ralph 2.0 est, comme nous le soulignons ci-dessus, un film de petits malins. Dans cette exploration de l’internet, Rich Moore et Phil Johnston jouent de facilité en caractérisant très lointainement l’univers. Le long-métrage se concentre essentiellement sur Ebay et BuzzTube quand nous voyons de loin Amazon ou Facebook. Mais encore plus fastidieux, pour réussir leurs aventures et leurs missions, les deux personnages vont être amenés à participer aux jeux disponibles dans l’internet via l’intervention de Spams. Vanellope se retrouve forcément dans un jeu de course quand Ralph va perpétuellement lui courir après et tout casser sur son chemin. Un film qui ne prend pas de risque malgré le monde immense à sa disposition. Le plus important n’est pas la forme sublimement colorée ni le récit d’une aventure inarrêtable et diablement efficace, mais le fond. Le cœur d’un divertissement développant les valeurs de l’amitié, ses règles et ses limites autour de deux personnages irrésistibles. Ralph est un gros bagarreur tendre et Vanellope, une chipie sucrée intenable dont on espère les revoir rapidement.
Disney, en dépit de son exploitation sauvage de ses marques, est un studio génial en termes de production de personnages attachants et irrésistibles. Cette force de créer des univers chaleureux et colorés que les spectateurs adorent retrouver pour la meilleure et agaçante gestion de franchises garantissant un succès permanent. Ralph 2.0 est un nouvel accomplissement critique et public, le Box-Office américain parlant de lui-même avec un total de 175 millions de dollars cumulé. Nouvelle réussite pour le géant américain, alors que le film n’est pas encore sorti dans le reste du monde.
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