Les Mondes de Ralph : Press Start !

En 2012, les studios Disney cherchent désespérément à sortir un nouveau classique d’animation dans leur collection qui resterait, qui marquerait et qui relancerait la machine suite à une bonne décennie empli d’œuvres intéressantes mais loin d’avoir été marquantes. Il faut dire que les studios ont eu énormément de mal à enclencher la transition entre l’animation classique et celle en images de synthèses. De l’aube des années 2000 au succès de La Reine des Neiges en 2013, Disney ne faisait plus l’unanimité auprès du public, en dépit de quelques essais concluants (Raiponce en 2010) et d’autres que nous vous invitons à réévaluer sérieusement (La Planète au Trésor, Frère des Ours ou encore Volt, Star Malgré Lui). Si l’immense succès de La Reine des Neiges a su mettre tout le monde d’accord quant aux capacités des studios à toujours savoir émerveiller les petits et les grands, nous avons tendance à oublier Les Mondes de Ralph, sorti un an auparavant, et qui amorçait parfaitement l’entrée de Disney dans le monde moderne. Ralph la Casse est le méchant du jeu-vidéo Fix-It Felix Jr. Très attristé par sa condition de méchant, il aimerait être reconnu et accepté par ses pairs en tant qu’individu à part entière. Maladroit et gaffeur, Ralph rêve d’obtenir une médaille de héros afin de prouver au monde qu’il est capable de grandes choses. Il décide de partir en quête de cette prestigieuse récompense au travers d’autres mondes virtuels. Sa quête le mènera au cœur du jeu-vidéo Sugar Rush, un jeu de course farfelu au sein d’un pays fait entièrement en sucreries. Il va rencontrer Vanellope Von Schweetz qui rêve de participer à une course de qualification. Ensemble, ils vont se serrer les coudes afin d’obtenir ce qu’ils désirent le plus au monde.

Nous sommes deux ans avant l’incursion de Disney au sein du monde des super-héros (Les Nouveaux Héros). Avec Les Mondes de Ralph, les studios de la célèbre souris viennent surfer sur une mode nostalgique très en vogue. La conciliation entre les enfants et les adultes au travers l’industrie du jeu-vidéo est au cœur du film. Le personnage de Ralph métaphorise ce bon vieux Donkey Kong, un personnage balourd qui est programmé pour tout casser. Vanellope englobe, quant à elle, tout ce qui a fait les héros des enfants des années 90 (Mario Kart en tête de liste). En l’espace de près de deux heures, le film va nous mener sur les chemins évolutifs de l’industrie du jeu-vidéo. Des bornes arcades de Space Invaders à Call of Duty, c’est un véritable pamphlet à la gloire de l’âge d’or de cette industrie qui se profile sous nos yeux ébahis. D’autant que Ralph croisera des héros populaires que nous aurons plaisir à reconnaître (Pac-Man, Bowser, Ken, Ryu, Sonic…) mais pas seulement. En effet, Les Mondes de Ralph va également titiller le septième art en allant chercher des hommages à Alien, Star Wars, Retour Vers Le Futur, Toy Story, Batman ou encore Terminator 2. Sorte de Ready Player One avant l’heure, le film est un enchantement, une bible de la pop-culture qui allie parfaitement ses références pour en tirer un film loin d’être indigeste.

C’est bel et bien avec Les Mondes de Ralph que les studios Disney reprennent totalement confiance en leur capacité à savoir s’inscrire dans l’ère du temps. On y retrouve tous les ingrédients qui font d’une production Disney un classique instantané. La quête d’un héros en pleine recherche d’identité, des personnages secondaires cocasses et farfelus, un univers coloré et identifiable au premier coup d’œil, un humour à la double lecture très intéressant et une morale sur l’amitié comme seul Disney en a le secret. La réalisation est signée Rich Moore, qui sortira le superbe Zootopie en 2016. Et l’on peut y déceler sans problème ses envies de pacifisme et de tolérance qu’il déclamera avec Zootopie. Les Mondes de Ralph est un film qui clame la beauté de la différence. Une ode au partage et à l’acceptation de l’autre. Bien que parfois simpliste et quelque peu académique, pour ne pas dire naïf, on se laisse prendre au jeu avec une facilité déconcertante. La réalisation est limpide, fluide et nous emmène, comme un bon jeu-vidéo, au cœur des niveaux avec un émerveillement qui ne s’estompe jamais. Les Mondes de Ralph nous rappellera Toy Story dans sa manière de personnifier des objets du quotidien pour leur donner du corps et une âme rondement appréciables. L’idée d’utiliser les conduits électriques qui alimentent les bornes arcades pour en créer d’immenses tunnels souterrains qui permettent d’aller et venir entre les mondes est absolument lumineuse. Tout le réseau électrique se transforme en une immense gare routière. L’animation nous transporte, on est sous le charme en permanence. On saluera le travail sur la modélisation des personnages qui changent en fonction de leur époque de création. Ce sera d’ailleurs délectable de voir Félix tomber amoureux d’une femme soldat de Hero’s Duty en s’amourachant de la très haute définition de cette dernière. S’il y a bien une seule ligne de dialogue qui personnifie cette alliance du rétro et du moderne, pour sûr que nous retiendrons la rencontre entre ces deux personnages. Et puis il sera bien difficile de ne pas craquer pour la bouille attendrissante de Vanellope…mais là c’est le fan Disney qui prend le dessus sur le critique !

Si Disney a retrouvé un élan de popularité certain avec La Reine des Neiges, on ne peut pas oublier le très bon travail d’amorce des Mondes de Ralph. Avec ce film, les studios renouent avec tout ce qui nous émerveille chez eux depuis toujours. En témoignent les classiques sortis par la suite (Les Nouveaux Héros, Zootopie, Vaiana) qui demeurent profondément ancrés dans l’ère du temps. Les Mondes de Ralph a parfaitement relancé la partie, faites vos jeux…

1 Rétrolien / Ping

  1. I Smile Back : Sourire de façade. -

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*