Freaks : Parade Monstrueuse

Primé à trois reprises lors du PIFFF en décembre dernier, Freaks a été sélectionné au festival de Gérardmer cette année en Hors-Compétition. Pour nous chez Close-Up, ce fut l’occasion de pouvoir enfin le découvrir, très curieux de voir ce film qui fait depuis un petit moment l’unanimité chez nos confrères.

Porté par le trop rare Emile Hirsch, le toujours excellent Bruce Dern et la débutante Lexy Kolker, Freaks nous plonge dans un monde alternatif où certains être humains ont développé des supers-pouvoirs. Traqués par les humains dit  »normaux », ces monstres (les Freaks du titre) n’ont d’autre choix que de vivre cachés ou de se faire déporter dans une prison isolée pour y être enfermés et torturés. Après la mort de sa femme, un homme doté de pouvoirs décide ainsi de vivre isolé dans une maison avec sa fille Chloé qu’il protège excessivement du monde extérieur. Mais Chloé fait rapidement la rencontre d’un étrange marchand de glaces qui va la mettre face à sa propre nature et face à un choix crucial…

Difficile d’en dire plus sans déflorer totalement l’intrigue de Freaks, un premier film plutôt malin cachant son maigre budget avec peu de décors et en se concentrant surtout sur le jeu d’acteurs. En effet, tous sont impeccables, notamment Lexy Kolker qui livre une prestation intense en jeune fille faisant face à la brutale réalité d’un monde qu’elle découvre. Malheureusement cette belle prestation manque de sel tant elle est coincée au cœur d’un scénario aux allures de déjà-vu.

En effet, difficile de ne pas penser à X-Men ou à Heroes devant ce film qui, au final, ne raconte rien de vraiment nouveau dans un genre de plus en plus usé jusqu’à la corde ces dernières années. Certes, l’approche de Zach Lipovsky et Adam B. Stein commence sur une première partie paranoïaque pour finir vers quelque chose de plus intense et ne manque pas de belles trouvailles visuelles. Mais à réfléchir à deux fois, on a du mal à comprendre l’engouement autour d’un film de genre qui ne fait guère dans l’originalité et qui n’essaye même pas d’apporter une vision nouvelle autour d’une figure vue et revue. Le portrait intime de cette famille rongée par la peur et la tristesse a beau être prenant et le film habilement mené, le fait est qu’on n’en retiendra pas grand-chose si ce n’est la volonté de proposer une énième histoire de super-héros, avec un petit budget.

Un petit budget montrant vite ses ficelles et ce avec d’autant plus d’évidence que cette année, on a vu au PIFFF et à Gérardmer un film comme The Unthinkable qui ne montre jamais son budget léger et qui impressionne par une vraie gestion des moyens. Ici, on sent beaucoup trop le concept forçant ses personnages à l’isolement et sans pure réflexion de cinéma derrière si ce n’est une envie de jouer un peu avec les codes (en allant tout de même vers quelques clichés faciles). Freaks ne sera donc pas le bon film espéré venu sauver une sélection de festival un peu morne mais assure le spectacle le temps de son visionnage. C’est déjà ça mais on attendait mieux.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*