26e Festival International du Film Fantastique de Gérardmer – Jour 1, cérémonie d’Ouverture + Jour 2.

Nous voici une deuxième année consécutive sur les terres vosgiennes pour vivre dans son intégralité le Festival International du Film Fantastique de Gérardmer. Un plaisir de pouvoir de nouveau goûter aux saveurs du fantastique et de l’horreur tout en admirant les montagnes enneigées, et surtout de supporter la neige.
La neige est bien présente cette année envahissant trottoirs et rues entières, ce qui n’est pas des plus pratique pour la valise à roulettes. On comprend mieux maintenant les festivaliers débarquant avec leurs simples sacs à doc achetés au rayon montagne chez Decathlon. Nous voici donc à bon bord, logé à l’Hôtel La Marmotte de Gérardmer pour mieux se réchauffer après ce long périple, mais surtout cette interminable attente (une première!) à Remiremont pour prendre le bus.
Bref, nous sommes une nouvelle fois en train de se plaindre alors que les conditions sont idylliques pour découvrir de fantastiques films d’épouvantes et d’horreurs.

Après une soirée d’ouverture insolite et insolente pour cette 26e édition en ce mercredi 30 janvier, nous découvrons Escape Game d’Adam Robitel. Le jeune réalisateur de 40ans s’est révélé avec L’étrange Cas de Déborah Logan, avant de s’occuper du 4e opus de la saga d’Insidious, agréable surprise lors de sa découverte à sa sortie en vidéo.
Avec Escape Game, ce n’est pas la même teneur. On vous renvoie vers notre critique déjà parue pour éviter une redite inutile. Le film sort en salles en France le 27 février prochain et suit six personnes se retrouvant au cœur d’un escape game labyrinthique où les situations incontrôlables feront appels à leurs seules intelligences leur permettant de survivre. Le film produit par Neal H.Moritz est en compétition dans le cadre du festival, mais nous peinons à croire qu’il repartira grand gagnant.

Passons maintenant à la journée de jeudi, qui commence tôt dans le cadre à l’hommage fait à l’acteur Udo Kier présent lors de l’événement. Nous découvrons au MCL L’ombre du Vampire avec John Malkovich et Willem Dafoe. Ce dernier est saisissant dans le rôle de Max Schreck, acteur ayant incarné le célèbre Nosferatu. Le film va beaucoup plus loin en conjuguant l’investissement de l’acteur, à l’époque, avec celui du monstre incarné, créant le malaise en affirmant être un véritable vampire. Le film a un parti pris excitant impliquant Murnau dans ce processus de domptage de la bête en livrant en pâture son équipe technique pour approcher la perfection d’un film qui le restera à jamais. E.Elias Merhige réalise le film phare de sa filmographie, où Udo Kier interprète le producteur dépassé par l’ombre et les exigences de Murnau sur Nosferatu.

Nous enchaînons rapidement avec Rampant. Direction l’Espace Lac à grande enjambé pour un film médiéval coréen à teneur zombiesque. Rampant suit le Prince Ganglim, l’un des fils du roi au pouvoir réputé pour sa maîtrise des arts martiaux, revenant au royaume coréen de Joseon après de nombreuses années passées en captivité dans les geôles des Mandchous de la dynastie Qing. Des luttes pour obtenir le pouvoir, entretenues par le ministre de la Guerre, apparaissent bientôt au sein du palais royal alors qu’une épidémie transforme les humains en morts-vivants errants à la nuit tombée. Le succès tonitruant du Dernier Train pour Busan fait des émules avec succès, Rampant étant une belle promesse sur le papier. On ne s’y trompe pas dans les premiers instants. Le film bénéficie d’une bonne énergie avec une mise en scène généreuse. La reconstitution est soignée, seul le scénario pèche en se fourvoyant dans divers intrigues peu importantes. Les zombies se mêlent à une lutte de pouvoir pour le royaume de Joseon. Trahisons, meurtres et complots sont le lot d’un film peinant à se concentrer sur ses véritables enjeux. De multiples intrigues et trop de personnages interagissent au cœur d’un film promettant de l’épique, mais nous fait l’affront de séquences mièvres à en saigner des oreilles. Trop long et fastidieux dans sa dernière partie, Rampant est une agréable découverte qui comblera les fans du cinéma coréen et autres fantasticophiles. Pour les autres, ils restent tout de même une gentille découverte de festival.

On décide de ne pas trop se disperser trop loin de l’Espace Lac enchaînant avec la séance suivante. Bien mal nous en a pris d’assister à la purge de cette journée. Nous n’avons même pas envie de vous parler de Dachra sous peine de vous donner tout de même envie de le découvrir. Le long-métrage réalisé par Abdelhamid Bouchnak est une souffrance. Rarement nous avons autant insupporté un film. Additionnant tous les aspects du film amateur craspec, il nous donne réellement cette impression de faire face à un film étudiant non maîtrisé où de jeunes acteurs en quête de cachets surjoue un scénario essayant tant bien que mal de se rapprocher du Projet Blair Witch. Si seulement le réalisateur avait opté pour une mise en scène en found footage, sorte de cache-misère pour un film pauvre.
Pauvre film dont on regrette (la première fois de notre vie !) le procédé du found-footage pour mieux coller à un récit de reportage par des étudiants en journalisme sur un fait divers troublant dans la campagne tunisienne impliquant des actes de sorcellerie. Dachra ne devrait jamais sortir en France (heureusement pour vous!), voyageant dans divers festivals en Europe. Le film est une douche froide laissant la salle de l’Espace Lac de marbre. Aucuns applaudissements, des spectateurs s’évadant au premier titre du générique pour prendre l’air frais après une séance (de torture) compliquée.

Plus de séances pour nous avant 22h, l’équipe sur place regagnant l’hôtel pour travailler un peu. Surtout, nous préférons attendre Alexandre qui débarque ce jeudi soir sur Gérardmer suivi d’un bon dîner. Était programmé Aniara que nous avions déjà vus à l’occasion des Arcs Film Festival. Après un court lapse de temps entre les deux événements, pas besoin pour nous de revoir le film dont vous allez pouvoir retrouver la critique à l’occasion de cette édition de Gérardmer. On s’est dit que l’occasion était idéal pour ne pas vous donner envie de découvrir ce film suédois, séance de cinéma elle-aussi complexe lors de sa projection à 2000 mètres en Savoie.

Décidément la journée fut compliquée en terme de cinéphagie. Après avoir accueilli royalement le dernier luron à débarquer sur Gérardmer et un dîner léger à La Soupe aux Choux (que l’on vous conseille en passant par la ville), on se rend à la MCL pour une nouvelle découverte dans le cadre de l’hommage à Udo Kier. Nous refermons une journée somme toute logique avec Chair pour Frankenstein de Paul Morrisey avec le soutien d’Antonio Margheriti, consultant pour les effets gores et la 3-D. Le film était proposé en VF dans une copie 35mm bien abîmée, ce qui n’enlève en rien dans le plaisir d’un nanar gore et grotesque. Les doublages français n’aident dans cette transposition hautaine et pauvre du mythe de Frankenstein avec un Udo Kier jeune et beau, médecin fou et incestueux. Chair pour Frankenstein se rapproche du cinéma fauché de Jess Franco, ce qui n’est pas un compliment quand l’on sait les nanars réalisés par l’espagnol. Nous avons bien ri au milieu de la salle du MCL se réjouissant des dialogues français improbables et du jeu approximatif des comédiens.

Demain vendredi 1er février, des dragons de Beurk, la French Terror vue par les Japonais et Une Rose Écorchée par Claude Mulot.

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