Touch Me Not : Everything You Always Wanted to Know About Sex

Étrange film que Touch Me Not, auréolé de l’Ours d’Or et de la récompense du meilleur premier film au festival de Berlin cette année. A cheval entre la fiction et le documentaire, la réalisatrice Adina Pintilie nous fait suivre plusieurs personnages cherchant à apprivoiser leur sexualité et leur intimité. Laura ne supporte pas qu’on la touche et préfère payer des hommes pour se masturber devant elle. Tomas semble obsédé par son ex et Christian, handicapé, affiche fièrement sa sexualité.

Avec Touch Me Not, Adina Pintilie a décidé d’explorer cette immense zone qu’est le désir, la sexualité et l’intimité. Des choses que l’on a trop tendance à ranger dans des cases mais dont les horizons sont bien vastes. Qu’est-ce qui définit notre rapport à l’autre ? Peut-on être totalement en confiance avec quelqu’un ? Comment gérer ses fantasmes ? Autant de questions fascinantes que le film tente d’explorer sans pour autant arriver à y répondre, préférant user d’une mise en scène particulièrement balourde au sein d’un récit fastidieux.

Si l’on peut reconnaître au film sa capacité à nous ouvrir aux autres et à élargir nos horizons (voir quelqu’un comme Christian revendiquer aussi fortement sa sexualité est quelque chose de très beau), on peut regretter qu’Adina Pintilie adopte une démarche particulièrement maladroite. Nous ennuyer pendant un film traitant de la sexualité, il faut le faire ! Pintilie n’est jamais vraiment claire dans sa démarche, mélangeant réalité et fiction sans jamais justifier sa position. Le rythme lent (le film dure deux heures et en paraît trois !), les décors froids très cliniques, la distance opérée par les cadrages et les propres réflexions de la réalisatrice insérées dans le film achèvent de faire de l’expérience du film quelque chose de particulièrement ennuyeux.

C’est d’autant plus regrettable que Pintilie tient là un sujet en or, fort passionnant mais qu’elle aborde avec beaucoup trop de largesse et d’ambition. On aurait aimé que le film se resserre beaucoup plus sur un sujet précis au lieu de s’écarter dans tous les sens. A la rigueur, en faire un pur documentaire aurait été complètement justifié plutôt que cette histoire étrange mélangeant deux registres. On aurait également préféré une approche beaucoup plus chaleureuse, Touch Me Not ressemblant étrangement à un objet expérimental non dénué d’intérêt mais finalement beaucoup trop froid pour susciter une véritable attention et une véritable ardeur. Dommage…

 

 

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