Otages à Entebbe : Hé ! Vous connaissez tous ces films qui parlent de nazis ?

Le 25 septembre dernier, sortait en Blu-Ray et DVD, Otages à Entebbe, distribué en France par Orange et UGC. Réalisé par le brésilien José Padilha à qui on doit déjà la série Narcos sur Netflix ou encore le Robocop de 2014. Basé sur l’histoire vraie du détournement du vol Air France 139 Tel Aviv – Paris (avec une escale à Athènes) le 27 juin 1976, par quatre révolutionnaires, deux palestiniens du Front Populaire de Libération de la Palestine et deux allemands membres des Revolutionäre Zellen, une organisation de guérilla urbaine et de gauche dont les idéologies sont principalement l’anti-impérialisme, anti-sionisme et le féminisme. L’avion est alors détourné vers Benghazi en Libye pour se réapprovisionner pendant plusieurs heures avant de décoller vers Entebbe en Ouganda. Alors sous le contrôle de Idi Amin Dada, maréchal-président et dictateur du pays. S’en suivra une semaine pendant laquelle les otages juifs seront triés et les autres libérés au fur et à mesure, à l’exception des membres d’équipage du vol d’Air France ayant refusé de partir sans tous les passagers. Jusqu’au 4 juillet 1976, jour de l’assaut par les troupes israéliennes dans le but de libérer les otages.

Les événements ont été adapté en un scénario écrit par le dramaturge Gregory Burke qui avait déjà fait son entrée dans le monde du cinéma en signant le scénario de 71 (ou ’71) en 2014, avec notamment Jack O’Connell des films Les Poings contre les murs ou encore HHhH. À l’écriture, on sent la patte théâtrale, avec un récit très intimiste et qui se prête très bien à une approche plus individuelle puisqu’on nous présente cette prise d’otages à travers les yeux de tous ses acteurs.

Du côté des acteurs du film, on retrouve du beau monde. Comme Rosamund Pike (Gone Girl, HhhH) et Daniel Brühl (Inglorious Basterds, Captain America : Civil War) pour jouer les deux révolutionnaires allemands. On remarquera la présence de français à la distribution, notamment Denis Ménochet qui donnait la réplique à Christoph Waltz dans la scène d’introduction d’Inglorious Basterds qu’on voit interagir avec Daniel Brühl dans plusieurs scènes du film, sans doute dans une volonté d’évoquer chez les spectateurs leurs souvenirs d’Inglorious Basterds. On notera côté français, la très brève apparition de Samy Seghir de Neuilly sa mère(,sa mère). Du côté d’Israël, le premier ministre Yitzhak Rabin est incarné par Lior Ashkenazi (The Bubble, Foxtrot) et le ministre de la Défense est quant à lui, incarné par un Eddie Marsan (Deadpool 2, Atomic Blonde) au maquillage très étrange. Et on retrouve finalement Nonso Anozie (Cendrillon, Game of Thrones) dans le rôle d’Idi Amin Dada.

Le film ne manque pas de qualités. D’abord, le jeu de Daniel Brühl qui apporte une vraie profondeur à, basiquement, un personnage de terroriste et donc bien joué pour en avoir fait le cœur du film. Mais aussi, la scène de l’assaut dantesque vue au travers du jeune soldat Zeev Hirsch, joué par Ben Schnetzer (Warcraft : Le Commencement) qui nous rappelle que José Padilha n’est pas un novice du cinéma d’action.

Malgré son histoire, le film fait tout pour ne pas prendre parti. Même si les pro-palestiniens pourront toujours trouver à redire sur les scènes entre le premier ministre israélien et ses ministres et les pro-israéliens sur les scènes qui encensent William Böse joué par Daniel Brühl ou encore une scène remplie de sous-entendus entre Zeev Hirsch et son supérieur Yonatan Netanyahou concernant le fait que la petite amie de Hirsch devrait rejoindre l’armée s’ils veulent avoir l’espoir de rester ensemble. Yonatan Netanyahou qui sera la seule perte humaine israélienne durant l’assaut et dont le frère cadet, Benjamin Netanyahou est devenu l’actuel Premier ministre d’Israël. Et toute la trame concernant la femme d’Hirsch et son spectacle de danse fera assez déplacé. Même si, le parallèle entre le spectacle et l’assaut apportera du poids à la scène. On se demande quel est le sens de tout ça. Hormis nous donner d’un côté un allemand pro-palestinien et de l’autre un couple d’israéliens pour équilibrer la balance émotionnelle.

Finalement, Otages à Entebbe est plus que convenable. La pression montre crescendo jusqu’à l’assaut final. L’action et les personnages sont des réussites. Et ce sont les points les plus important pour un film cherchant à relater des faits historiques. Avec une distribution réunissant américains, britanniques, allemands, français et israéliens, le film arrive remarquablement bien à jongler entre prise d’otage et préparation israélienne pour nous donner une vision panoramique de cet événement marquant et rapidement faire le point sur la situation israélo-palestinienne depuis et jusqu’à aujourd’hui.

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