44e Festival du Cinéma Américain de Deauville – Jour 5

Une nouvelle journée commence sous l’air matinal frais et vivifiant normand. Après un documentaire portant sur la carrière de Hal Ashby hier à 9 heures (voir notre jour 4 !), c’est cette fois-ci Peter Bogdanovich qui porte son regard sur la vie et la carrière de Buster Keaton, le grand Buster, pour la section Les Docs de l’Oncle Sam.

Buster Keaton, on le connaît tous pour Le Mécano de la Générale et de multiples courts-métrages dans les années 20. Un grand artiste, mais surtout un cascadeur hors-pair qui aura toujours mis en scène son corps pour amuser la galerie. Les mauvaises alliances et différents contrats ruineront sa carrière, mais Bogdanovich insiste sur la dernière partie de carrière de l’acteur/réalisateur faite de publicités notamment pour Ford ou encore des Tv Show célèbres à l’époque.
Un nouveau documentaire magique qui permet de découvrir un homme, mais surtout de redécouvrir un artiste d’un talent hors-norme.

Il est 11h du matin et le temps s’agite sur la côte normande. Le soleil fait le timide, ce qui nous facilite le choix d’aller voir Night Comes On au CID. Premier film de Jordana Shapiro avec Dominique Fishback, le film suit Angel, 18 ans, qui après plusieurs années en prison essaye de reprendre goût à la vie. Elle souhaite reconstruire les liens familiaux distendues avec sa sœur, mais son désir le plus ardent est des plus funeste.
Sujet prometteur qui s’avère finalement être plombant par des dialogues interminables et des problèmes relatifs à tout premier film maladroit en dépit d’un sujet accrocheur. Les deux comédiennes se révèlent être les diamants du film, notamment Dominique Fishback, révélation de cette année avec son rôle dans la série The Deuce.

Après le film, nous prenons le parti de participer à la conférence de presse du film. La discussion est intéressante avec l’équipe, la réalisatrice étant d’humeur taquine et Dominique Fishback nous faisant part de sa technique de travail, elle jeune fille pétillante qui enchaine les rôles complexes et durs. Elle tient une organisation implacable entre post-it aux couleurs représentants les humeurs de ses personnages avec le texte et les intentions, l’aidant au cœur d’un tournage fragmenté. Night Comes On est acheté par Condor pour la France et devrait sortir sous peu. Aucune dates n’est arrêtée, on vous tiendra au courant dès la moindre information.

17h, retour dans la salle du CID. Le vent (trop) frais et agressif a fait son apparition, nous ne rechignons point alors de se calfeutrer dans la salle de projection principale du Festival. Nous y découvrons Arctic, déjà présenté cette année à Cannes dans le cadre des Séances de Minuit et programmé ici en avant-première. Premier film réalisé par Joe Penna, on suit Mads Mikkelsen perdu dans l’Arctique, essayant de survivre malgré lui en essayant de trouver de l’aide. Pur film de survie, le film a l’intelligence de ne pas s’apitoyer sur le personnage principal, mais d’agir en permanence insufflant alors au film une énergie bienvenue tenant en haleine le spectateur. On ne s’ennuie jamais, bien tenu aussi par la présence magistral de l’acteur danois. Vous pouvez retrouver la critique du film sur le site signé par Alexandre.

Pour finir la journée en douceur, on rejoint le Morny, salles de cinéma de Deauville pour la projection en 35mm de Seven dans le cadre de l’hommage à Morgan Freeman. Mis en scène par David Fincher en 1995, quel bonheur de retrouver les sensations d’antan et de pouvoir redécouvrir ce mastodonte en terme de thriller sur grand écran via la pellicule d’époque. La journée ne pouvait mieux se conclure, un vrai plaisir de cinéphile, une véritable opportunité offerte par le festival pendant que tout le monde se fait la guerre pour découvrir en avant-première Les Frères Sisters de Jacques Audiard.

Les Frères Sisters dont nous avons eu le plaisir et le privilège de pouvoir assister à la conférence de presse aux alentours de 15h en présence de Thomas Bidegain (scénariste du film), Joaquin Phoenix, John C.Reilly (acteur/producteur) et de Jacques Audiard. Une conférence typique nous apprenant le rôle clé de John C.Reilly à la production du film, des intentions loin des westerns références d’Audiard et du mutisme inquiétant de Joaquin Phoenix ne débloquant pas un mot. L’acteur en attente du rôle du Joker pour la Warner s’est découvert longiligne et fort maigre, d’une pâleur terrifiante donnant une perspective au prochain rôle phare du méchant DC Comics dont le tournage commence en octobre sous la houlette de Todd Philips et produit par Martin Scorsese.

Demain, Dead Women Walking, Soyez Naturel et Ophelia avec Daisy Ridley. Une petite journée, enfin y’a t-il de petites journées en festival ? Non !

 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*