Searching – Portée Disparue : En quête de cinéma.

Grâce au 44e festival du Cinéma Américain de Deauville, la (mal)chance nous a fait découvrir Searching – Portée Disparue, énième film à concept basant un récit basique mise en scène par le prisme d’un écran d’un Mac. 
Apple, maître du film où les produits phares vont servir l’enquête de ce père si désespéré qu’il passera la moitié du film derrière l’écran d’un Mac et/ou l’iPhone à l’oreille.

Dès le générique, on a comme un doute sur la provenance et la réflexion d’un film produit par Timur Bekmanbetov, réalisateur russe responsable de Wanted ou du remake récent de Ben-Hur. Puis les premiers plans sur un Windows Vista nous vrillent les yeux, on ne comprend réellement le concept de nous présenter cette famille via leur consommation superficielle d’un ordinateur. 
Un écran d’ordinateur qui va rapidement se voir être mis en scène par un réalisateur inconnu qui ne sait clairement pas quoi faire de son matériel. Searching – Portée Disparue est un produit d’ore et déjà obsolète, de la consommation fast food qui se tient en un téléfilm pour grandes chaînes surestimé par un studio via son concept.

Mais allons-nous au cinéma pour regarder une conversation Imessage, des recherches Facebook ou l’enquête d’un Instagram ? Clairement non, le cinéma n’est point cela, et produire un tel objet identifié comme vain nous fait crier à l’hérésie. 
Il faut sentir la salle se ronger et s’affaler dans son fauteuil, puis soupirer devant les multiples incongruités du récit. L’écriture est d’une médiocrité rare, mieux encore les twists tournent rapidement à la blague potache quand ce n’est dans une mièvrerie lente à la comprenette.

On n’en tiendra pas grâce à John Cho interprétant un père brave et obstiné à la recherche de sa fille. Il tient l’écran via un écran parallèle parfois dans le coin d’une fenêtre ouverte en retrait pendant ses recherches. Avouons un certain charme à cet acteur découvert dans la série des American Pie et la trilogie Harold & Kumar avant d’embarquer dans l’Enterprise de la nouvelle série cinéma de Star Trek.

Nous étions prêts à laisser une chance à Searching – Portée Disparue de par un concept curieux et potentiellement accrocheur. Mais rapidement le film s’orchestre par une vilaine intention de mise en scène, celle d’une image au cœur de multiples fenêtres ouvertes et d’onglets ouverts/fermés à volonté avec une certaine pédagogie malaisante. Comme si le film souhaitait au cinéma, pendant l’enquête d’une portée disparue, apprendre à notre grand-père le fonctionnement d’un Mac. Forcément on finit par pouffer avant d’être gêné et de soupirer par un manque de rythme évident, nos habitudes d’utilisation nous permettant d’avoir un certain d’avance dans l’utilisation de l’outil mis en scène.

Searching – Portée Disparue est un film à la matière pauvre ne reposant simplement et basiquement sur un concept s’évaporant très rapidement, car jamais réellement réfléchie. Dans le même genre, on pense à la surprise The Guilty nous arrivant du Danemark qui a récemment réussi le tour de force d’être efficace et de tenir sur le simple concept de la tension d’un appel téléphonique entre un opérateur de la police et une victime potentielle. Un film fort aux twists renversants que nous vous conseillons que trop par rapport à cette pochade mielleuse et opportuniste.

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