Cocoon : Le cycle de la vie

Après Splash en 1984, un des premiers longs métrages de Tom Hanks, mais surtout un des premiers longs métrages de Ron Howard, ce dernier revenait sur nos écrans l’année suivante avec Cocoon. Le film ressort aujourd’hui en blu-ray chez nos amis de Carlotta Films. Cocoon est un film gentillet sur fond fantastique à l’instar de Splash ou de Willow qui sortira 3 ans plus tard.

Pendant environ 2 heures, nous suivons l’histoire de 3 vieux amis, pensionnaires d’une maison de retraite qui passent le plus clair de leur temps à faire le mur pour aller s’amuser dans la piscine d’une maison abandonnée voisine. Jusqu’au jour où 4 mystérieux individus louent la maison pour entreposer dans la piscine des rochers qu’ils remontent des fonds marins. Après avoir nagé dans la piscine avec ces rochers ou ces cocons, nos 3 retraités se découvrent une seconde jeunesse.

Comparé aux standards de l’époque, c’est intéressant et audacieux de mettre en scène des personnes âgées avec des extra-terrestres bienveillants après le succès de E.T.. Cocoon traite de la vieillesse, du deuil et du rapport des personnes âgées à la mort. On le voit tout de suite quand on nous fait la visite de l’hospice où les spectateurs sont vites confrontés à la mort par l’intermédiaire des personnages interprétés par Don Ameche et Wilford Brimley. Et toute la dernière demie-heure du film, bien que souvent critiquée pour sa niaiserie n’est qu’une allégorie de la mort et de la façon de gérer le deuil. Peut-être que c’est vraiment E.T. avec des personnes âgées finalement. Mais avant cela, le film nous montre des personnes âgés en quête de jeunesse, qu’on ne voit quasiment jamais interagir avec des personnes autres que d’autres personnes âgées. À l’exception du petit-fils de Ben [Wilford Brimley] ou lorsqu’on les voit faire la fête au bowling ou dans un club (disco) . Donc, il existe une séparation entre le monde des jeunes et des vieux qui met en lumière les conditions de vies des personnes du troisième âge parfois coupées du monde car devenues inutiles à la société.

Mais la toile de fond fantastique permet de raconter cette histoire de manière plus légère et attendrissante. Avec notamment cette romance entre Jack Bonner, interprété par Steve Guttenberg (Police Academy) et Kitty interprété par Tahnee Welch. Finalement, et contrairement à ce que l’on pourrait penser à première vue, le cœur de Cocoon n’est pas ancré dans son genre de science-fiction, celui-ci étant presque tourné en dérision quand on voit la nonchalance des retraités à l’égard des extra-terrestres.

Malgré cela et en dépit des costumes à la limite du gênant ayant sûrement causé des cauchemars chez les plus jeunes spectateurs à l’époque, le film ou plutôt ILM (la société d’effets spéciaux fondée par Georges Lucas) aura tout de même reçu l’oscar pour les meilleurs effets visuels en 1984.

Cocoon est un film attendrissant qui s’inscrit dans le même esprit que E.T. tout en ayant son identité propre. Mais placer le film dans un monde d’adultes ne fait que mettre en relief ses quelques défauts cuculs. Toutefois, il est facile de s’y attacher car le film nous est raconté de façon très humaine et centré sur les personnages. En particulier la scène où Steve Gutterberg comprend que quelque chose cloche avec le groupe de Tahnee Welch.

Cette ressortie en blu-ray chez Carlotta Films le 08 Août 2018 nous permet de nous replonger dans l’un des meilleurs films de 1985, au format HD. Les effets visuels de ILM sont d’autant plus impressionnants. Le film reste très lumineux et les scènes sous-marines sont très claires là où les restaurations ont généralement l’habitude d’assombrir les contrastes.

Le film n’est disponible qu’en version originale ou en français. Mais en bonus, nous avons 5 petits reportages sur le tournage, toujours appréciables, qui nous parlent des effets visuels, de Ron Howard ou encore des difficultés à préparer un tournage sous-marin accompagné de dauphins.

N’hésitez plus, Cocoon est un classique à découvrir ou redécouvrir qui ne fera pas tâche dans votre collection de blu-rays.

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