Mary et la fleur de la sorcière : Le début d’un nouveau jour

La fleur du chapardeur de concepts ou Souvenirs de Ghibli

Après son départ du studio Ghibli en 2014, Hiromasa Yonebayashi revient sur nos écrans avec son studio Ponoc. Un retour assez différé puisque son nouveau long métrage, auquel on va s’intéresser dans ces quelques lignes est sorti en juillet 2017 dans les salles japonaises, en février 2018 dans nos salles françaises et arrive enfin sur nos petits écrans en DVD et Blu-ray le 3 juillet 2018, distribué par Diaphana Distribution. Nous montrant une nouvelle fois que l’organisation cinématographique entre l’Orient et l’Occident demande encore du travail.

Mary et la fleur de la sorcière est la première production du studio Ponoc, créé en 2015 par Yoshiaki Nishimura et composé d’anciens du studio Ghibli comme Hiromasa Yonebayashi – réalisateur de Arietty et Souvenirs de Marnie – ou encore Riko Sakaguchi – scénariste du Conte de la princesse Kaguya. Tout comme Arietty et Souvenirs de Marnie, il s’agit d’une adaptation, en l’occurrence du roman de Mary Stewart, auteure britannique, The Little Broomstick, jamais sorti en France.

C’est l’été de ses 11 ans et Mary vient d’emménager à Redmanor, chez sa grande-tante Charlotte. Lors d’une promenade dans la forêt, elle découvre « la fleur de la sorcière » qui est réputée pour ne pousser que tous les 7 ans ainsi qu’un vieux balai recouvert de vieilles branches et de vieilles lianes. Cette fleur mystérieuse, lui permet pour une nuit de posséder des pouvoirs magiques et grâce au balai, d’accéder à l’école de magie Endor. Et non, il n’y a pas d’ewoks.

Ne vous méprenez pas, Mary et la fleur de la sorcière n’est pas un Ghibli à proprement parler. Il possède la même patte graphique et une bande son mémorable. Mais il s’agit d’une nouvelle page qui se tourne voir même d’un tout nouveau livre. Ponoc sera-t-il le digne successeur de Ghibli ? Mary et la fleur de la sorcière marque le retour aux histoires de petites et jeunes filles et de leurs parcours initiatiques plein de féeries et d’aventures. On reconnaît des influences évidentes, le début du film faisant grandement écho au début du Château dans le ciel, le côté petite sorcière sur son balai avec son chat à Kiki, la petite sorcière et l’école de magie qui renvoie à l’auberge du Voyage de Chihiro. Après Le vent se lève et le Conte de la princesse Kaguya qui marquent peut-être la fin d’un cycle dans les vies d’Hayao Miyazaki et du regretté Isao Takahata, Mary et la fleur de la sorcière marque les débuts d’un autre pour Hiromasa Yonebayashi et ses collaborateurs de Ponoc.

Cependant, ce qui a fait la force et continue à faire la force du style Ghibli c’est l’atmosphère d’émerveillement. Devant un Ghibli, le spectateur retourne en enfance devant une nouvelle féerie inédite. Chaque film est unique et ne ressemble à aucun autre. Les ressemblances entre Mary et la fleur de la sorcière et les classiques Ghibli font que les spectateurs reporteront leur attachement émotionnel sur ce film car il leur rappellera les films de leur enfance. La nostalgie ne le disputerait-il pas à la nouveauté ? Alors, nous sommes très loin d’une repompe et le film s’en sort plus que bien considérant que le studio Ponoc part de rien. Dès son premier essai, il doit se hisser au niveau de ceux qui se sont fait leur place avant lui. Mais ces petits détails créent un arrière-goût de Ghibli là où devrait se trouver de toutes nouvelles saveurs.

Bien que la conjugaison des dessins à la main et des images numériques rendent l’animation de certaines scènes assez lourde. Le rythme donne un vent de fraîcheur au film, il est à l’image du personnage de Mary, bien plus vif et dynamique qu’apaisant et calme, plus moderne en somme.

Mary et la fleur de la sorcière est le film de la séparation entre ses créateurs et Ghibli. Mais il n’est pas encore celui de l’émancipation. Et d’ailleurs, est-ce le but recherché ? Le film fait remonter à la surface l’enfant en nous, l’enfant qui a découvert des films comme Le Voyage de Chihiro, Nausicaä de la vallée du vent ou Mon Voisin Totoro. Mary et la fleur de la sorcière sera probablement l’équivalent du Château dans le ciel pour un studio Ponoc à surveiller de près.

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