Top 5 : Les familles super-frappadingues au cinéma !

Avec la sortie du film, Les Indestructibles 2 au cinéma ce mercredi 4 juillet, au cœur duquel Brad Bird s’évertue à nous conter avec maestria les nouvelles péripéties d’une super-famille, on a eu envie de dresser le portrait de cinq familles de cinéma super-frappadingues. Ces familles dont les rencontres via écrans interposés ne nous ont pas laissés de marbre, bien au contraire, nous ont marqués à vie. Bien évidemment, qui de mieux que la Famille Parks pour ouvrir ce top 5 !

1 – La famille Parr (Les Indestructibles – 2004 & 2018)

Que dire de la petite famille mise en scène par Brad Bird ? Les Parr et leurs superpouvoirs remplissent la case des archétypes, pour mieux en tirer parti et s’en extraire. Chacun a son rôle bien défini et les capacités qui vont avec. Robert, le père avec sa super force soutient sa famille économiquement pendant que Helen, la mère élastique, plus flexible, s’occupe de la maisonnée et des enfants : Flèche le gamin survolté dispose de sa super vitesse, alors que Violette l’ado en crise peut disparaître ou se protéger via des boucliers d’énergie. Reste le petit dernier, et le préféré de tous : le bébé Jack-Jack, véritable boule d’énergie aléatoire, aux multiples pouvoirs qui agissent comme un jeu de hasard dépendant de son émotion du moment. Cette dynamique semble à la fois classique et secondaire, mais elle impacte l’univers des deux volets des Indestructibles au premier plan. L’ego de Robert et la patience d’Helen mis à rude épreuve, comme les chamailleries des enfants qui vont se ressentir sur le déroulement des événements, comme sur leur mise en scène. Le cocktail est plus détonnant qu’il n’en a l’air et donne lieu à des scènes à la dynamique burlesque rare, qui nous rappelle ce que l’on veut voir dans ces super-héros : des gens ordinaires capable de l’extraordinaire.

2 – La Famille Addams (1991 & 1993)

Cette famille a toute sa place dans ce top 5. Nous y avons même pensé en prem’s, car qui de la génération trentenaire n’a pas grandi avec les longs-métrages signés Barry Sonnefeld ? La famille Addams, tout de noir vêtus, pâle comme un linge propre avec une grand-mère sorcière, un oncle Fétide, un majordome Frankenstein, La Chose comme ami de la famille, une sœur et un frère passant son temps à s’entretuer ou à vouloir tuer les autres (le camp de vacances dans Les Valeurs de la Famille Addams). Parlons de la mère, Morticia Addams, femme forte, imposant une forme matriarcale au sein du château familial. Elle est la figure tutélaire réglant chaque détail et prenant chaque décision. Pendant ce temps-là, Gomez Addams est un aristocrate oisif ne pensant qu’à ses loisirs, en l’occurrence le Tango.

La Famille Addams est l’antithèse géniale de la famille traditionnelle américaine. Charles Addams, le créateur des personnages, a joué avec l’inversion des normes pour rendre comique une famille maléfique en tout point. Et c’est un réel bonheur, la famille et les films étant désormais cultes.

3 – La famille McCalister (1991 – 1993)

Au départ nous souhaitions parler de la famille Szalinski qui a rétréci leurs gosses puis agrandit le bébé. Mais l’image de la famille McCalister était trop prégnante pour ne pas les ajouter à ce top 5. Un Noël sans la famille McCalister, ce n’est pas un Noël normal. Il faut bien avouer que cette famille modeste typiquement américaine casse un peu les codes de la comédie américaine. Réunion familiale à la veille de partir en vacances à Paris, il fait les voir faire du boucan et courir dans tous les sens pour rendre fous notre entourage. Tout cela est bien grossi par la plume géniale de John Hughes qui s’en fait un malin plaisir de rendre les composants de cette famille hystérique détestable. D’où le bonheur pour Kevin et nous de se retrouver seul dans cette maison à se prendre pour un petit homme. Gros pots de glace, films interdits à la télévision et autres péripéties faisant de ce film un moment culte pour tout enfant ayant découvert le film à sa sortie. Puis ne parlons pas de la suite, car Kevin a encore raté l’avion se retrouvant à New York au cœur d’un hôtel de luxe à profiter seul d’un nouveau Noël riche en péripéties.

4 – La famille Yamada (Mes Voisins les Yamada – 1999)

Après les Indestructibles, il fallait bien un peu d’animation, qui plus est celui des Studios Ghibli. Mes Voisins Les Yamada, ou plutôt la famille Yamada tout court, nous est conté par Nonoko Yamada, une petite fille espiègle au franc-parler, nous présentant chaque membre de sa famille peu ordinaire : Son père, Takashi Yamada, homme d’affaires un peu bougon ; sa mère, Matsuko, au naturel spontané, un peu fainéante, vite démoralisée par les tâches ménagères et autres travaux domestiques. Quant à Naboru, son grand frère, il déteste étudier. Et enfin Shige, sa grand-mère, une septuagénaire bien bavarde qui ne rate pas une occasion de donner son avis sur tout et de s’amuser des querelles du couple.

Réalisé par Isao Takahata, disparu le 5 avril 2018, un génie a qui l’on doit Kié la petite peste, le déchirant Le Tombeau des Lucioles ou encore Les Contes de la Princesse Kaguya. Ce dernier sera son ultime long-métrage, après 14 ans de silence entre Mes Voisins les Yamada et celui-ci. Il faut dire que l’homme fut échaudé par l’échec du film en 1999, l’un des seuls flops des Studios Ghibli.

Mes Voisins Les Yamada est un essai d’une bonté rare, rafraîchissant et vivifiant. L’image de cette famille dysfonctionnelle cache une analyse pertinente des familles traditionnelles Japonaise entre cynismes et comédie. D’où l’échec du film à sa sortie. Mais ne vous y trompez pas, les Yamada sont irrésistibles  !

5 – La famille Tenenbaum (2001)

Chez Wes Anderson, la famille est importante. Que ce soit celle qui nous lie par le sang (A bord du Darjeeling Limited, Fantastic Mr. Fox, Moonrise Kingdom) ou celle que l’on se choisit (La vie aquatique, The Grand Budapest Hotel, L’île aux chiens), elle est cruciale tout en étant évidemment le centre même des névroses des personnages et une source de conflit permanente. L’exemple le plus frappant est celui de La famille Tenenbaum, troisième long-métrage de Wes Anderson dans laquelle il s’intéresse à tous les membres de l’excentrique famille Tenenbaum. Dans ses autres films, Anderson met parfois en scène des absences (celle du père dans A bord du Darjeeling Limited, celle de la mère dans La vie aquatique) ou alors il ne prend pas forcément la peine de s’attarder sur certains membres d’une famille (les frères de Suzy dans Moonrise Kingdom).

La famille, thème important chez Wes Anderson donc et l’on remarque d’ailleurs que le cinéaste est moins cruel envers ses personnages s’étant choisis sa propre famille qu’envers les autres. Anderson, lui-même entouré d’une belle famille de cinéma (Owen Wilson, Luke Wilson, Jason Schwartzman, Bill Murray, Roman Coppola mais aussi Willem Dafoe, Jeff Goldblum, Anjelica Huston) doit se reconnaître dans ses personnages.

Le ton est cependant acerbe dès qu’on parle de la famille nous liant par le sang et plus particulièrement avec La famille Tenenbaum. Dans cette extraordinaire famille de cinéma, inspirée par La splendeur des Amberson, Wes Anderson met en scène multitude de névroses. On a le père égoïste qui feint d’être malade pour rassembler sa famille, la mère qui le supporte de moins en moins et les trois enfants, tous intelligents mais sacrément atteints par de jolies névroses. Chas, travaillant dans la finance, a du mal à se remettre de la mort de sa femme et couve ses deux enfants. Richie, ancien champion de tennis a abandonné toute compétition pour partir faire un voyage en bateau autour du monde et oublier Margot, sa sœur adoptive dont il est désespérément amoureux. Margot, elle-même, dramaturge brillante, n’est pas heureuse dans son mariage et passe son temps à enchaîner les cigarettes dans son bain. Une famille atypique (quoique) où il devient normal de se mentir, de se tromper, d’essayer de se suicider et de se prendre des coups. Une famille excentrique que Wes Anderson rend proche de nous, nous faisant presque déculpabiliser de nos propres névroses. Après tout, ce n’est pas de notre faute si nous sommes comme ça, c’est nos parents qui nous ont bousillé émotionnellement pendant notre éducation. Un constat souvent amer dans les films mais ici dénué de sens tragique. Puisque c’est ainsi, autant accepter nos névroses et embrasser nos parents tant qu’ils sont là. Une belle leçon assénée par la famille Tenenbaum, la plus excentrique du cinéma américain de ces dernières années.

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