American Nightmare 2 – Anarchy : Anarchy in the U.S

Conforté par le succès du premier American Nightmare (pourtant le moins bon de la saga) dont le concept a plu aux spectateurs, James DeMonaco n’a pas tardé à rempiler pour se replonger de nouveau dans cette Amérique pas si lointaine (l’intrigue se déroule en 2023) et son système de Purge, permettant à la société de connaître 364 jours de paix contre une nuit particulièrement brutale où les citoyens laissent libre cours à leur violence. Cette fois-ci, DeMonaco a la bonne idée d’abandonner le huis-clos du premier film pour nous plonger dans les méandres de la ville alors que la Purge bat son plein. D’où le titre merveilleusement bien trouvé de ce deuxième film : Anarchy.

Car c’est vraiment dans cette suite que l’on se rend compte de l’ampleur de la Purge et de sa violence. DeMonaco, toujours au scénario et à la réalisation, fait montre ici d’une écriture plus acérée et pertinente, mettant en scène plusieurs personnages confrontés à la Purge. Ceux-ci vont croiser la route de Leo, un ex-policier décidé à profiter de la Purge pour abattre l’homme qui a tué son fils dans un accident de voiture. Cet homme devenu vigilante le temps d’une nuit va aider les autres personnages à survivre au cœur d’une nuit particulièrement intense…

En élargissant son terrain de jeu, James DeMonaco offre enfin au spectateur ce qu’il voulait, c’est-à-dire un aperçu de la Purge dans tout ce qu’elle a de plus violent (les images cauchemardesques ne manquent pas) et de plus tordu. Car au fil du récit, les personnages réaliseront que la Purge est aussi un moyen pour le gouvernement d’éliminer les pauvres de la société. En effet, les Nouveaux Pères Fondateurs organisent de façon régulière de grandes battues où ils ramassent des gens dans la rue pour les éliminer et asseoir ainsi leur domination. Un constat glaçant et peu subtil certes, mais diablement efficace.

Pour le reste, American Nightmare – Anarchy n’apporte que peu de surprises. Le récit suit son cours en cochant les cases du genre, offrant ce qu’il faut de suspense et de violence pour contenter les spectateurs frustrés par le manque d’action du premier opus. Anarchy a au moins le mérite de tenir ses promesses, de poursuivre l’exploration d’une Amérique en proie aux inégalités et à la violence (tiens, ça vous dit quelque chose ?) tout en assumant pleinement son statut de série B. Le film doit aussi beaucoup à la présence de Frank Grillo dont le charisme brutal permet enfin d’avoir un ancrage émotionnelle dans la saga. Dans le rôle de ce policier en proie aux démons de la vengeance (avec un look proche du Punisher), il crée une empathie totale avec le spectateur, contrastant avec la bêtise du premier film.

Certes, JamesDeMonaco n’invente rien dans les grandes lignes, pioche des idées chez les cinéastes des années 70 (John Carpenter ou Walter Hill) et sa mise en scène, bien qu’efficace, manque d’un vrai point de vue. Mais avec Anarchy, il laisse enfin libre cours au potentiel de son idée et livre alors un film redoutable, divertissement brutal à la pertinence évidente. On ne saurait en demander plus.

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