Midnight Sun : L’amour réchauffe les coeurs

Un nouveau drame englobé au cœur d’une romance entre deux adolescents plus beaux que nature, Midnight Sun n’avait que ses intentions pour lui. Quel attrait à devoir de nouveau voir cette énième histoire romantique sur fond de drame pullulant chaque année sur les écrans  ? On a eu notre dose lors de la grande mode des adaptations des romans de Nicholas Sparks avec Le Temps d’un Automne, N’Oublie Jamais, Cher John ou The Lucky One.
Mais un nom a attiré notre intérêt sur l’affiche, un nom imposant bien malgré lui déteignant sur une affiche de film romantique  : Schwarzenegger. 

Nous parlons du fils, Patrick Schwarzenegger, 23 ans et des traits identiques à son père, Arnold, le Terminator en personne. C’en est même parfois confondant, le jeune Patrick renvoyant à son paternel, jeune au début des années 80. Moins figé, mais tout aussi monolithique, le jeune Schwarzenegger prend la relève. On a pu le voir en tant que second rôle dans la série Scream Queens, Midnight Sun étant son premier rôle au cinéma.

Il est tout autant déboussolant de découvrir un Schwarzenegger dans un drame romantique, le père étant plutôt adepte des gros flingues et des épées disproportionnées. Peut-on seulement retenir la sous-intrigue romantique d’Un Flic à la Maternelle (Ivan Reitman – 1990) où il interprète John Kimble, un flic infiltré dans une école où il tombera amoureux d’une femme sous protection. Le fils à une carrure plus fine, même si les gênes et l’entrainement se font sentir. Le jeune homme incarne un nageur sur le point d’intégrer Berkeley quand un soir il tombe sur Katie, chantant à la gare. Elle le connaissait depuis des années, l’observant de sa chambre depuis enfant. Kate est atteinte d’une maladie qui l’empêche d’être au contact du soleil, le xeroderma pigmentosum. Elle vit la nuit, se cache le jour, ne valorisant pas sa sociabilité, outre sa meilleure amie Zoé. 

Midnight Sun est à ranger aux côtés des drames romantiques sur fond de maladie popularisé dans les années 70 par Love Story avec Ryan O’Neal et Ali McGraw. Ce genre de métrage où la larme tombe facilement au moment-clé, des produits pré-calculés pour un public féminin, ne laissant point insensibles les hommes, nous en sommes la preuve. Midnight Sun a ses limites, notamment son couple, beau, mais au jeu limité. Patrick Schwarzenegger est monolithique arborant de multiples sourires figés, mais irrésistibles. Tout se joue sur le physique des personnages, mais surtout sur leurs rapports entre eux. Notamment Katie interprétée par Bella Thorne, arborant une riche carrière au regard de sa filmographie et perçant ici avec candeur et simplicité. C’est elle qui obtient le rôle pivot, qui fera chavirer les cœurs. Son amour pour Charlie (la dernière séquence où il lit l’héritage laissé par Katie peut s’avérer déchirante), mais surtout sa relation avec son père incarné par Rob Riggle. Un acteur habitué des comédies grossières et aux rôles d’idiots insupportables. Dans Midnight Sun, il s’impose comme un père compréhensif et tendre, un rôle à l’extrême opposé de ses participations aux comédies grasses comme Frangins Malgré Eux, Very Bad Cops ou Dumb et Dumber De. Son rôle en est même une révélation tant il excelle dans un exercice souvent relégué en fond. Il prend une place prépondérante dans le récit en père célibataire se battant pour la survie de sa fille.

Nous sommes conscients des limites de Midnight Sun. Le fond ne laisse augurer rien d’autre qu’un drame superficiellement soulevé par le bruit assourdissant des musiques tendances du moment. Mais soyons honnêtes en admettant que le produit fonctionne dans sa volonté à émouvoir et à nous évader dans un amour tendre et naïf pendant 1h30. Crédules, nous le sommes tout le long du film. On se laisse embarquer volontiers pour se transformer en guimauve rose jusqu’au générique. Nous ne décelons aucune réelle qualité à ce long-métrage basique. Mais comme ses prédécesseurs, il a le don de nous émouvoir et nous transporter au cœur d’une gentille histoire d’amour. Nous avouons être une cible privilégiée pour un exercice à double tranchant pour le public. Nous préférons être sincères en admettant nos défauts pour mieux vous prévenir sur le produit final qu’est Midnight Sun. Nous avons chaviré devant N’Oublie Jamais, Love Story nous a bouleversé, Midnight Sun nous a transporté vers un ailleurs doux, un drame facile qui émeut grâce de grosses ficelles solides accordant les codes d’un genre superficiel, mais d’une efficacité rare.

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