Champions : Une fine équipe !

En ces temps de sorties cinéma massives où les gros blockbusters américains franchisés écrasent tout sur leur passage, il est bon de savoir regarder plus loin si l’on veut dénicher quelques pépites, coincées entre deux mastodontes. Champions, sorti depuis le 6 juin, soit en même temps que Jurassic World – Fallen Kingdom, fait partie de cette catégorie. Nous venant d’Espagne, cette comédie réalisée par Javier Fesser est le feel-good movie de ce mois-ci, une brise légère qui fait du bien par où elle passe, sachant manier l’émotion de façon simple, loin des grosses ficelles américaines.

Le point de départ est cocasse : Marco, entraîneur adjoint de l’équipe de basket d’Espagne, est un homme orgueilleux et sûr de lui, incapable de se remettre en question. Arrêté pour conduite en état d’ivresse, il se voit condamné à plusieurs mois de travaux d’intérêt généraux. C’est ainsi qu’il se retrouve entraîneur de basket au sein d’une association pour déficients mentaux. Marco va alors devoir prendre sur lui pour coacher cette équipe pas comme les autres, les amener vers le championnat, leur donner beaucoup et recevoir énormément en échange aussi.

La construction de l’intrigue est classique et l’évolution du personnage attendue. A vrai dire, la trame générale de Champions est quasiment connue d’avance. Et pourtant le récit avance avec un charme fou pendant deux heures. Si le scénario cède parfois à la facilité, force est de reconnaître que Javier Fesser sait ménager ses effets. Un tel sujet entre les mains d’Hollywood aurait par exemple été complètement balourd et insistant. Si l’émotion vient dans Champions, elle le fait délicatement et ce avec d’autant plus de réussite que le film ne se prive pas d’un humour féroce. A ce titre, les premières scènes dans lesquelles Marco commence à entraîner son équipe sont irrésistibles. Au fur et à mesure, gentiment, le film suit son cours et nous mène exactement où il veut, où l’on savait qu’il allait aller mais avec une bonne humeur toujours égale.

La force du film vient d’ailleurs de l’harmonie de l’interprétation que Javier Fesser a réussi à obtenir. Face à Javier Gutiérrez, impayable en entraîneur caractériel, tous les acteurs jouant les déficients mentaux le sont vraiment. Un vrai défi pour le cinéaste qui obtient là une touche d’authenticité particulièrement bienvenue tant le scénario a fini par être affiné au contact des acteurs. Drôle et émouvant avec une alchimie savamment trouvée, Champions offre évidemment un joli plaidoyer pour la tolérance en évitant de trop se vautrer dans les poncifs. S’il n’évite pas toujours quelques maladresses, Javier Fesser témoigne cependant d’une telle bienveillance et sincérité dans son sujet qu’on lui pardonnera bien volontiers ses petits écarts pour savourer pleinement ce film pétri d’humanité, véritable bulle de bonheur.

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