Perdus dans l’espace : Les voyages forment la jeunesse

Alors que Netflix nous a récemment matraqué avec sa nouvelle série Perdus dans l’espace, aperçue un peu partout dans le métro, sur le bus et dans nos rêves (ils sont forts chez Netflix !), nous avons profité de l’occasion pour nous pencher de plus près sur l’œuvre ayant précédé cette nouvelle itération. Si le temps nous a manqué pour découvrir la série originale datant de 1965 (et dont les images aperçues laissent songeur), on s’est donc jetés sur l’adaptation cinématographique réalisée en 1998 dans laquelle la famille Robinson, accompagnée par un major à la tête brûlée et un médecin fourbe part pour une mission de colonisation afin de sauver l’humanité. Un film longtemps fantasmé à travers nos jeunes yeux de cinéphile et dont la découverte aujourd’hui pique un peu.

Car en dépit des moyens octroyés par la production à l’époque (80 millions de dollars), le film de Stephen Hopkins (Predator 2) a pris un sacré coup de vieux. Hopkins a beau savoir où placer sa caméra pour offrir un travail de mise en scène solide, force est de reconnaître que cette aventure familiale à base de tentative de colonisation et de sauts dans le temps n’a plus beaucoup d’allure. Coincé dans un look trop 90’s pour être honnête, le film mélange les décors un peu cheaps et les effets spéciaux terriblement laids. Difficile dès lors de se prendre vraiment au jeu de cette aventure spatiale quand on a vraiment l’impression que les personnages ne font que se balader dans un décor fait de bric et de broc.

Le scénario ne viendra pas sauver le restant du film. D’une durée de 2h10, le film se traîne péniblement en longueurs. Passée une introduction impressionnante (enfin pour l’époque), le récit prend son temps avant de démarrer et de prendre toute son ampleur. Il faudra attendre les vingt dernières minutes pour que l’intérêt s’éveille avec une idée scénaristique plutôt sympathique. Malheureusement l’écriture assez balourde des personnages (avec ce voyage, le père Robinson apprend à mieux s’occuper de sa famille) et le jeu d’acteur assez terrible de Matt LeBlanc, totalement à la ramasse, ne font que renforcer l’impression assez désagréable qui se dégage du film.

Pur produit des années 90, Perdus dans l’espace doit essentiellement son capital sympathie à la présence de Gary Oldman. Totalement cabotin dans son rôle de méchant vraiment méchant (car évidemment le personnage est écrit sans nuances), l’acteur semble se faire plaisir, visiblement ravi de participer à un projet familial (il fut le premier à signer pour jouer dans le film) sans jamais remettre en question la qualité du projet. Le pari est réussi puisque Oldman compose un méchant fort distrayant, volant la vedette à William Hurt qui hérite d’un rôle finalement assez fade au sein d’un divertissement qui l’est tout autant. Ne sachant quoi faire de ses seconds rôles (Mimi Rogers est totalement passée à la trappe dans la deuxième partie du film), misant à tort sur le charisme de Matt LeBlanc (mais qu’est-ce que les producteurs ont pensé ?), Perdus dans l’espace pourrait presque être pénible à regarder s’il n’était pas aussi involontairement drôle. Le problème c’est qu’il est aussi tristement oubliable…

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