Édito – Semaine 21

10 petits jours puis la fête est finie. Déjà, nous avons envie de dire. Le 71e Festival de Cannes s’est clôt cette année un samedi et non le dimanche, dans l’indifférence générale ou presque. Le samedi pendant que tout le monde dîne à l’extérieur, sont en terrasses pour l’apéritif ou en familles. Un samedi pendant que les cinéphiles sont au cinéma, les footeux devant la dernière journée cruciale de Ligue 1 (avant la Coupe du Monde dans 3 semaines !) ou ailleurs, le Festival de Cannes remettait ses prix sous la òla verbale d’Edouard Baer, le coup poing d’Asia Argento par son discours et le couronnement d’Hirokazu Kore-Eda et son film, Une Affaire de Famille.

Mais cette édition 2018 de Cannes s’est passée sans encombre ou presque. Tout y était formel, presque calculé, sans le moindre relief, avec seulement deux choses à retenir en dix jours  : la montée des 82 femmes et celle des actrices noires contre les clichés au cinéma. Puis point barre… Avons-nous juste retenu quelques annonces pompeuses à l’arrivée des journalistes le premier de festival via les comptes Instagram immortalisant l’annonce d’un Rambo 5, et… plus rien.

Les TV n’ont fait que quelques duplex, mais la saveur et l’enthousiasme n’y étaient pas ou plus. Le Festival de Cannes ne passionne plus. Les spectateurs et les cinéphiles ne s’y intéressent plus ou peu, moins qu’avant, seul un coup d’œil et puis s’en-va-t-on à ses occupations. Dans le mirage événementiel français, le Festival de Cannes n’est plus LE moment. Il est devenu un passage obligatoire, le pont de sauvetage de certains artistes et/ou de journalistes pour compléter une grille annuelle de critiques et d’interviews. En dehors, mais aussi au cœur du festival, les langues commencent à se délier pour dénoncer un festival en demi-teinte. Point d’événements, les hôtels n’ont fait le plein à 85%, mais surtout aucune star. Où étaient les stars de cinéma ? L’année dernière déjà, nous sentions le soufflet retomber, comme si Cannes n’était plus « The Place To Be ». Les films ne se bousculent plus pour y être montrés en avant-première, les stars n’y font plus le show. Adrian Brody était-il sur la Croisette ? Cannes sans Adrian, c’est comme le Nutella sans Huile de palme ! Aucune vidéo des grosses soirées de Cannes n’ont tourné sur les réseaux sociaux, pire les directeurs d’Hôtels ne communiquent plus sur la saison. Ils sont en train de pleurer des recettes en berne. Comment l’édition prochaine va-t-elle s’organiser ?

Qu’on se le dise, Cannes ne fait plus recette. Il n’est plus ce rendez-vous de rêve. La faute à qui ? Le téléchargement illégal, Netflix… hahahaha, non juste la faute à un festival vieillissant, 71 ans, il faut passer le cap. Le Festival de Cannes vit sa crise de septuagénaire, pire souffrirait-il d’Alzheimer ? Il peine à attirer, pire, il ne fait pas d’efforts pour se rendre attirant. Il faut voir les sélections de cette année. Seul Lars Von Trier ou Terry Gilliam étaient présents pour jouer le jeu, mais hors-compet’ ! Au cœur des sélections, seul Kore-Eda ressort grand gagnant. À peine le palmarès publié que nous l’avions oublié. Interro surprise = 0/20  !

Bref, une 71e édition que nous allons oublier rapidement pour nous concentrer rapidement sur la 72e. Ce n’est pas tout ça, mais l’année prochaine, faut être sur place  ! Donc au boulot et à la semaine prochaine.

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