Tad et le secret du roi Midas : Générique au possible

Après un premier épisode (Tad l’explorateur : À la recherche de la cité perdue) chancelant, en partie à cause de son humour hasardeux, Tad l’explorateur revient pour une nouvelle aventure, beaucoup plus solide sur ses appuis, mais guère plus que cela. Le premier épisode aura eu peu d’impact sur la vie des protagonistes, probablement pour aider ceux qui n’ont pas connu le premier à atterrir dans cet univers. Tad est toujours cet ouvrier de chantier rêveur, qui ne veut qu’une chose : revoir la belle Sara qui l’a accompagné pendant leur première aventure. Coïncidence arrangeante, elle l’appelle alors qu’il rêvasse, pour l’inviter à sa convention où elle révèlera une découverte archéologique extraordinaire. Bien entendu, cette découverte, qui peut mener au pouvoir du roi Midas, rien que ça, n’intéresse pas que les bonnes âmes passionnées de vestiges et de ruines. Nos héros devront s’engager dans une course contre Jack Rackham, le méchant, pour trouver le collier du roi Midas avant lui et l’empêcher de nuire.

Un synopsis simple, sans réels rebondissements,avec rien que du très attendu dans son déroulement. Tad, en bon proto-Indiana Jones qu’il est, va parcourir des ruines anciennes, résoudre des énigmes, s’engager dans des courses-poursuites et bien entendu éviter son lot de pièges. Des scènes qui donneront lieu à un slapstick qui sans avoir l’envergure d’une production Blue Sky (L’Age de Glace, Rio), réussi à maintenir son rythme, tout en délivrant son quota d’« instant cartoon. » Tout ici a pour but de remplir le cahier des charges du film d’animation pour enfants, on imite sans égaler les Dreamworks et autres Pixar, en laissant malheureusement de côté la seconde lecture qui éviterait aux plus grands de s’ennuyer ferme.

Restent les personnages qui naviguent entre la caractérisation simpliste (le méchant est méchant pour être méchant) et la fonction scénaristique nécessaire. La traîtresse est là pour aider l’histoire à ne pas faire du sur-place, alors que Sara, pourtant débrouillarde et efficiente, finira malgré tout par se faire capturer, pour que Tad la délivre. On en vient ensuite aux sidekicks, trop nombreux (Jeff le chien idiot, une momie irritante et Bernardo le perroquet muet), au point de troubler l’équilibre humoristique. Si les blagues parviennent à rehausser le niveau du premier épisode, c’est aussi parce qu’elles sont convenues et moins forcées, si ce n’est pour les interventions de la momie. Le personnage ne trouve difficilement sa place qu’en criant et en se donnant en spectacle, bien plus que les autres protagonistes.

Quant à Tad, il peinera à charmer un autre public que les très jeunes. Sa bonne bouille et sa bonhomie avenante lui créent d’emblée un capital sympathie séduisant, mais elles n’accompliront rien de plus. Manufacturé pour les enfants et uniquement pour eux, Tad et le secret du roi Midas, même s’il est plus beau et mieux taillé que son prédécesseur, n’a pas le relief nécessaire pour sortir du carcan qu’il s’est créé. Convenu et plan-plan, il emprunte des sentiers déjà parcourus maintes fois. Le film agit à l’image d’un petit air guilleret, sans fausses notes, que l’on écoute passivement, mais que l’on oublie aussitôt celui-ci terminé.

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