Batman – Gotham by Gaslight : Petit saut dans l’histoire.

Depuis la sortie en 1993 du film d’animation, Batman contre le Fantôme Masqué, chaque sortie d’une aventure animée du Dark Knight est un événement. Ce qu’ont bien compris DC Comics et Warner Bros depuis une dizaine d’années avec deux ou trois films d’animation annuels partagés entre Batman, ses méchants et la Justice League.

Mais la recette gagnante est ce bon vieux Batman. DC Comics pourra toujours se reposer sur lui, véritable porte-étendard du catalogue. Et les histoires exploitables ne manquent pas. Nouvel exemple avec Gotham by Gaslight, transposition animée du comics éponyme écrit par Brian Augustyn et dessiné par Eduardo Barreto et Mike Mignola. Encore inédit en France, le comics est paru en 1989 aux États-Unis. Particularité de l’histoire, elle ne s’implique dans aucun arc narratif. Gotham by Gaslight adapte l’univers de Batman à l’époque victorienne. Toujours à Gotham, Bruce Wayne devient le Batman suite à son retour dans la ville avec son oncle. L’intrigue le met face à un tueur de prostitués.

Batman : Gotham by Gaslight est le premier récit de la collection « ElseWorld » embrayée par DC Comics suite au succès de ce récit parallèle. Il y aura Kingdom Come ; Superman : Red Son ; JLA : Le Clou ou en encore Batman vs Dracula : Pluie de Sang.

Ayant fait le tour des multiples trames liées au super détective, DC Comics décide d’adapter Gotham by Gaslight pour son nouveau film d’animation. Un petit événement en soi, car le récit original n’a jamais été traduit en France. Le film nous arrive avant le comics disponible le 22 juin 2018 chez Urban Comics. Ce qui n’est en rien trop grave à la vue des libertés prises par Sam Liu responsable du projet. Le film prend plus communément l’ambiance du livre pour établir son propre récit. La confrontation avec Jack L’Éventreur en est toujours le cœur. Mais Sam Liu s’amuse à placer les personnages les plus célèbres de l’univers du Cap Cruisader. Une astuce permettant d’accroitre la familiarité avec le film. Là est la faiblesse du film. Pourquoi exploiter des figures si familières pour si peu finalement ? Poison Ivy apparaît 3 minutes comme l’une des victimes de l’éventreur, Harvey Dent n’apporte rien à l’évolution du récit ou encore Alfred dans son rôle habituel. Seule la réinterprétation de Robin est astucieuse, voire judicieuse, ou encore le rôle de Selina Kyle qui apporte forcément ses charmes au récit.

Batman : Gotham by Gaslight est une réussite au niveau de son ambiance. Gotham se transforme en un Londres de la fin du 19e siècle. Les rues sont brumeuses et sombres. Le mal règne de toute part et Jack L’Éventreur s’immisce avec virtuosité dans l’univers de Batman. Le contexte aide énormément reprenant des éléments historiques réels notamment l’exposition universelle ayant eu lieu à la même époque à Chicago. Ce même moment où un tueur en série opérait dans les rues de la ville américaine. L’éventreur du film y renvoie tout autant qu’au fameux Jack dont on ne connaîtra jamais l’identité. Dans le film, Batman a fort à faire avec cette interprétation de Jack L’Éventreur. L’homme chauve-souris n’est qu’un homme qui ne peut compter sur ses gadgets. Les affrontements se feront aux poings, des combats d’une extrême violence et mis en scène avec brio notamment dans l’abattoir et sur le zeppelin. Une dualité qui mènera vers un twist surprenant, un retournement de situation, fragile sur le papier, mais si choquant à l’image que l’on en reste pétrifié.

Batman : Gotham by Gaslight est une nouvelle adaptation réussite pour la branche animation de DC Comics associée à la Warner Bros. Le film de Sam Liu, de par sa mise en scène oscillant entre superbe et efficacité, se découvre avec grand plaisir pour le fan et une certaine curiosité pour le spectateur lambda. La contextualisation du Batman à l’ère victorienne (avec une légère touche de steampunk) est une brillante réussite. L’univers de base s’y prêtait merveilleusement, alors l’exploitation d’une telle facilité est brillante. Elle permet la production d’un divertissement solide et violent à ne pas mettre devant les enfants de moins de 12 ans.

2 Rétroliens / Pings

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