Katie says Goodbye : … et ne se retourne pas.

Katie est née d’un songe de son réalisateur, Wayne Roberts, une nuit, il y a quinze ans. Elle lui est apparue marchante seule sur une route. Le premier plan de ce premier long-métrage de Wayne Roberts répond à ce rêve. Katie prend forme sous les traits d’Olivia Cooke, jeune actrice en vogue actuellement à Hollywood. On a pu voir son joli minois dans Ouija en 2014, le DTV Golem – Le Tueur de Londres ou Ready Player One, nouvelle super-production par Steven Spielberg. La jeune actrice voit sa carrière s’envoler alors que nous faisons réellement connaissance avec elle dans ce film de Wayne Roberts, Katie says Goodbye, en salles le 18 avril prochain.

Katie est une jeune femme du Sud-ouest américain qui rêve d’une nouvelle vie à San Francisco. Elle vit ses premiers amours et se révèle d’une honnêteté désarmante. Son empathie compulsive envers les autres fait d’elle une proie facile. Sa ténacité et sa jeunesse seront mises à l’épreuve par ceux qu’elle aime le plus au monde.

Quoi de plus simple que ce petit film se reposant essentiellement sur ses personnages principaux pour exister ? Un film qui nous conte la vie dans le fin fond du sud-ouest de l’Amérique, un trou paumé se résumant pour Wayne Roberts à un terrain avec des mobiles-home et un drive-in pour routiers. Il y aura bien une incursion dans la ville se résumant à une ruelle étroite ou le garage où Bruno travaille. Bruno est le nouvel arrivant, celui qui va perturber la vie de Katie. L’homme est ténébreux et taiseux. Il sort de prison, Katie en tombe immédiatement amoureuse.

Bruno arrive dans la vie de Katie quand elle souhaite dire au revoir à cette vie qui la maintient. La perspective d’un renouveau du haut de ses 17 ans la pousse à continuer à arpenter cette route chaque jour et d’y croire. La jeune femme y croit en cette vie. Elle n’a vu que cela de toute façon en compagnie d’une mère paumée et instable vivant au crocher de sa fille. De cette vie minable, Katie trouve des substituts comme avec sa patronne, Maybelle (sublime Mary Steenburgen), véritable mère pour elle, ou avec Bear, protecteur et amant.

Katie a sa propre vision de la vie. Elle est comme une fleur fragile résistant au vent en dépit de ses petites racines. Elle aime la vie, la goûte à pleines dents et essaie de s’en sortir. Pour cela, elle fait des passes comblant un salaire minable de serveuse. Des économies cachées dans une boîte à chaussures pour partir. Elle arrive au but.

Katie Says Goodbye est un drame poignant où le néo-réalisateur crée une empathie bienvenue envers cette jeune femme frêle dont nous tombons instantanément sous le charme. Malheureusement la vie n’est pas toute rose et son passage vers l’âge adulte se fera avec fracas. Katie est naïve, mais point bête. Mais l’homme est un monstre qui guette sa proie dans l’ombre. Plus qu’un portrait d’une innocence abîmée par la vie, le long-métrage de Wayne Roberts est le regard sur un monde destructeur. Ce coin paumé du sud des États-Unis n’est qu’un décor. Le réalisateur voit plus loin pour son second long, Richard Says Goodbye, suite indirecte de celui-ci avec Johnny Deep en professeur atteint d’un cancer. Un troisième film viendra conclure une sorte de trilogie avec Billie Says Goodbye avec une femme atteinte d’Alzheimer. Les trois destinées se rejoindront alors, on saura ce qu’est devenue Katie, une femme ayant trouvée son chemin au bout de cette grande route américaine, comme l’avait songé Wayne Roberts il y a 15 ans maintenant.

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