Titan : Objectif Lune de Saturne

Présenté hors-compétition au dernier festival de Gérardmer, Titan débarque chez nous directement en E-Cinéma dès aujourd’hui. Et sincèrement, on comprend pourquoi les distributeurs du film lui ont évité une sortie en salles. Car Titan, derrière ses allures ambitieuses et un amour indéniable du genre, est un film manquant ouvertement de souffle et d’inspiration.

La première partie du scénario ne manque pas d’intriguer. Alors que dans un futur proche, la planète Terre se meurt et que les ressources s’épuisent, un groupe de scientifiques a tourné son espoir vers Titan, une petite planète du système solaire, la seule à pouvoir accueillir des êtres humains. Hélas, l’atmosphère sur Titan, bien que propice au développement de la vie, est hostile : beaucoup d’azote, des températures très froides, du vent très fort. Pour pouvoir vivre sur Titan, un professeur ambitieux (Tom Wilkinson, le seul acteur à sauver du casting, forcément très bon en scientifique menteur et prêt à tout) a mis au point un traitement hasardeux consistant à modifier l’ADN de sujets humains pour les rendre aptes à vivre sur Titan. Une expérience top secrète se déroulant dans une base militaire isolée et à laquelle se prête Rick Janssen, un idéaliste décidé à transformer le futur quitte à se transformer lui aussi, sous les yeux de sa femme, impuissante.

De cette idée intéressante, Lennart Ruff ne tire pas grand-chose de passionnant si ce n’est la première partie de son récit où l’ambiance se met en place dans des cadrages trop beaux pour être honnêtes, cachant forcément la vérité sur ce qui se passe réellement à l’intérieur des volontaires de l’expérience. Des volontaires qui subissent des mutations étranges et qui ne survivent pas tous aux différents processus de l’expérience. Le problème de Titan, c’est qu’une fois qu’il nous a intrigué avec le concept, il ne va jamais plus loin. Posant habilement son ambiance au début, le récit finit par perdre de son souffle au fur et à mesure de son avancée. La faute à un dénouement prévisible mais également à une perte d’intérêt totale pour les enjeux que déroule le film. Il faut dire que Sam Worthington et son peu de charisme n’aident pas à donner de l’empathie à son personnage tandis que la pauvre Taylor Schilling, remarquée dans Orange is the New Black, se tape un personnage de femme écrit de façon tout à fait convenue.

S’il aurait certainement fait un excellent épisode de La Quatrième dimension ou de Au-delà du réel, Titan ne convainc pas sur sa durée d’1h30, effleurant simplement l’étendue de ses thématiques pourtant très riches. Dommage de le voir sombrer dans une tonalité très moyenne dès qu’il pourrait décoller, Ruff se contentant d’aligner les scènes sans y croire, n’arrivant jamais à tirer le meilleur de ses éléments. Si l’amour que le cinéaste porte au genre est indéniable, il faudra qu’il se démarque beaucoup plus de ses références et qu’il se pare d’un casting plus solide pour convaincre lors de son deuxième essai.

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