Pacific Rim : Guillermo fait joujou.

Imaginez un enfant jouer avec ses robots en plastique contre de gros dinosaures ? On vous présente Guillermo Del Toro, génial metteur en scène de L’échine du Diable ou du Labyrinthe de Pan qui prend l’opportunité qu’est Pacific Rim pour s’éclater et tout briser. Guillermo Del Toro en a rêvé toute sa vie de ce film, ayant rempli ses carnets de notes de dessins de monstres, ceux perçus dans les livres et films fantastiques dévorés pendant son enfance. Un cinéma de genre nourrissant son univers d’enfant puis d’adulte. Pacific Rim est un puissant hommage à Harry Harryhausen et Ishiro Honda, l’aboutissement de 40 ans de passion, souligné par le réalisateur mexicain par un tendre écriteau en fin de générique final.

Pacific Rim est l’affrontement entre les Kaiju et les Jaeger. Le mot Jaeger vient de l’allemand chasseur, tandis que Kaiju vient du japonais, traduit littéralement par bête gigantesque ou bête étrange (terme désignant les monstres des films japonais comme Godzilla du fameux Ishiro Honda !). Ces fameux Kaiju ont surgi des flots via une brèche entre deux plaques tectoniques. Ses monstres extraterrestres détruisent tout sur leurs passages déclenchant une guerre faisant des millions de victimes. Ils recherchent l’épuisement des ressources naturelles de la Terre pour ensuite l’envahir complètement. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été mise en place : de gigantesques robots, les Jaegers, contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à une passerelle neuronale baptisée le «courant». Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju.
Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme traumatisée (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente.

C’est la deuxième incursion pour Del Toro dans le spectacle pop-corn après sa contribution à la saga Blade avec le deuxième opus. Sur une idée première de Travis Beacham (Le Choc des Titans), Del Toro y vient apposer son imaginaire faste soutenu par le budget le plus ample de sa carrière (180 millions de dollars) pour laisser libre champ à ses tentations de gamin geek et fou. Fou de cinéma, fou de monstres et de combats dans les mers agitées du globe. Laissant de côté un scénario solide, prétexte à son défoulement geek, Guillermo Del Toro ressort ses cahiers d’écoliers et ses robots japonais du grenier pour un univers steampunk clinquant. Le résultat est un déferlement de maîtrise de bout en bout, une jouissance bénie pour les yeux, les images converties en 3D étant éblouissantes et captivantes. Chaque plan est une toile de maître (inspiration faite du Colosse de Goya) fourmillant de détails dont une seule vision ne sera satisfaire. Les effets spéciaux confiés aux génies d’ILM aident fièrement le travail du maître mexicain, tout étant plus vrais que natures (voir les combats titanesques, la chute du Jaeger sur la plage enneigée).

Guillermo Del Toro a pensé le film comme un divertissement simple et jouissif. Souhaitant s’éloigner des œuvres sombres peuplant sa filmographie, il fait de Pacific Rim une sorte de défouloir. Une chose rare dans son cinéma, une première presque. Une commande à laquelle le mexicain répond favorablement en échange des pleins pouvoirs. Un fait rare et acté pour lui, ce réalisateur longtemps mis de côté par les studios (Ah Les Montagnes hallucinées !), ne se faisant jamais aseptisé par les studios, dont ici la Warner et Legendary. Avec Pacific Rim, le génial mexicain démontre du haut de ses 150Kg qu’il est plus fort que le concept d’un film, se montrant radical. Tout renvoie à Guillermo Del Toro dans ce premier opus « Pacific Rim » dévorant avec gourmandise ce projet.

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