Marvel’s The Punisher – Saison 1 : New-York Zone de guerre.

Le Punisher est de retour après avoir embrasé la seconde saison de Daredevil. Élément perturbateur, déclencheur d’une guerre à New York, mais surtout élément fort d’une deuxième saison morne avec comme seul pivot le Daredevil. L’attente était donc forte pour la première réelle incursion du Punisher dans l’univers Marvel/Netflix. Une hâte de voir ce personnage balancer des balles à tout va, perçant les différents décors de la série. Le Punisher apparaît dès les premières minutes de la série. Le premier épisode vient en soi conclure le parcours du Punisher de la saison 2 de Daredevil. Il brûle la tête de mort et son gilet pare-balles pour mieux se fondre dans la masse et mourir.

Le Punisher est mort dans cette saison 1. Frank Castle aussi, pour tout le monde en tout cas. Les médias le croient mort, il a été presque oublié dans les autres séries parallèles, notamment Defenders. La première saison du Punisher déroute rapidement par son positionnement. La série colle vraiment au comics par son esprit, mais l’histoire prend des libertés. Elle s’adapte à notre monde prenant un parti pris intéressant. Nous vivons en permanence avec ce conflit du Moyen-Orient. Frank Castle est un ancien marine, un mercenaire faisant la sale besogne pour le gouvernement américain. Il aime ça, c’est son métier, son savoir-faire, presque une passion comme il le dit dans un dialogue de l’épisode 8. Il est un soldat qui obéit aux ordres avec la perspective de retrouver ensuite sa famille. Mais suite au massacre de celle-ci, les choses changent comme introduit chez Daredevil.

Au départ de cette première saison, Frank Castle n’est plus. Sous un faux nom, il casse inlassablement des murs sur des chantiers de NY. Cela canalise une colère encore prégnante. Rapidement, Micro prend contact avec lui. Micro travaillait pour le gouvernement. Après avoir intercepté des images sensibles, il est pourchassé jusque sa mort potentielle. Mais à l’image du Punisher, Micro essaye de se faire vengeance. Alors les deux hommes s’associent pour se libérer et mener bataille pour la vérité. La série erre dans un confinement de machination permanente. Le gouvernement, notamment la CIA et autres institutions militaires, tirent leurs épingles d’un jeu machiavélique. On est jamais loin d’une aventure à la Jason Bourne. Mais le Punisher n’est pas l’agent secret. Les méthodes sont expéditives quand bien même Micro canalise le mercenaire.

Point de Punisher pendant cette saison. Marvel nous présente Frank Castle. C’est l’homme lui-même qui intéresse Steve Lightfoot, showrunner sur la série. Frank Castle, cet ex-soldat traumatisé par la perte de sa famille s’opposant face à une ombre gouvernementale se payant les services de ses ex-compagnons d’armes. Ces compagnons, la plupart meurtris par les conflits et les batailles menées. Des ex-soldats traumatisés de retour sur leurs terres, dans leurs familles vivant mal la réinsertion. La première saison du Punisher s’y intéresse avec intelligence. Les morts comptent et parlent dans leurs têtes les rendant fous. Quand la tête va bien, c’est le corps qui renvoie l’homme à ses actes. Une jambe/un bras en moins ou le mensonge pour cacher une lâcheté qui dévore de l’intérieur. La saison 1 consacrée au Punisher pense à ses êtres et en parle avec justesse. Elle en tire profit pour tenir certains épisodes ou pour se faciliter la tâche en pompant volontairement certains grands films comme le Taxi Driver de Scorsese. Lewis Wilson incarné par le possédé Daniel Weber, révélation de la série, soldat meurtri, totalement traumatisé dont la folie du combat va l’émanciper vers les profondeurs obscures de l’être. Le gamin est resté au cœur des cris et balles sifflantes des combats au Moyen-Orient. Il est encore couché dans le sable couvert du sang des femmes et des enfants explosés suite aux attentats commis contre les soldats américains. Sa tête explose chaque minute, le gamin est une cocotte minute en ébullition. Le personnage est la véritable bombe se mettant face à Frank Castle. Il va devoir repeindre la tête de mort pour s’opposer à lui, ce gamin ayant passé la case « adulte » devenant instantanément un monstre.

Marvel’s The Punisher

Punisher saison 1 est le premier essai sans gras de la part de Netflix avec le catalogue Marvel. Jon Bernthal prouve sa capacité à être le Punisher. Il est et sera pour longtemps LE Punisher pour une génération entière. Il faut dire que la concurrence n’a jamais été vraiment rude. Dolph Lundgren n’en avait pas le talent, en dépit de la posture, Thomas Jane était bien trop frêle malgré son hommage poignant dans le court-métrage Dirty Laundry réalisé avec Phil Joanou. Seul Ray Stevenson (Rome) n’aura pu saisir sa chance en cause le manque de considération de la part de Lionsgate après la sortie de War Zone en 2008. Ne croyant jamais au projet confié à la cascadeuse Lexi Alexander (Hooligans) quand bien même le film fût produit en grande pompe. La sortie se fera confidentielle, directement en vidéo en France. Avec soin et une certaine envie, Ray Stevenson serait devenu LE Punisher tant attendu. War Zone est une adaptation fidèle, dark et ultra violente, tout ce qui fait le sel du comics de base. Jon Bernthal récupère alors un rôle en berne, moment propice pour lui de devenir une icône de la pop-culture, cet anti-héros souvent décrié, mais tellement adoré par une fan-base dévouée. La série leur rend hommage et sert le personnage au cœur d’un récit réfléchi, modernisé et captivant de bout en bout. Jon Bernthal n’est pas seulement le Punisher, il est surtout Frank Castle.

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