Mon garçon : Alone in the dark.

Que ferait-on si notre enfant disparaissait mystérieusement ? C’est par cette perspective que Christian Carion, le metteur en scène, prend le spectateur. Celui-ci devient le héros du film dans la peau de Guillaume Canet. L’acteur français est Julien, qui, passionné par son métier de géologue, voyage beaucoup à l’étranger. Ce manque de présence a fait exploser son couple quelques années auparavant. Lors d’une escale en France, il découvre sur son répondeur un message de son ex-femme en larmes : leur petit garçon de sept ans a disparu lors d’un bivouac en montagne avec sa classe. Julien se précipite à sa recherche et rien ne pourra l’arrêter.

Christian Carion ne lâche jamais Julien, ce personnage incarné avec puissance par Guillaume Canet. La particularité de Mon garçon, en DVD et Blu-ray depuis le 23 janvier, est la direction en termes de mise scène que choisit Carion. Dans le rôle de Julien, Guillaume Canet est en permanence dans l’improvisation. Pendant que la scène se déroule avec les consignes du réalisateur pour les autres comédiens, Guillaume Canet doit répondre tel un échange de ping-pong et gérer son émotion en fonction des événements. Cela implique un naturel bluffant dégagé par l’acteur. On y ressent une humanité plus forte, surtout dans ce contexte dramatique virevoltant rapidement dans un thriller glauque.

Le naturel de Guillaume Canet à être Julien permet une empathie renforcée qui se créer avec facilité. Rapidement, on est pris à le suivre dans ses recherches, son investigation pendant que la Gendarmerie reste bien tranquillement à faire la morale derrière son bureau. Julien agit et nous aussi par la même occasion. Le spectateur est en permanence à son niveau, jamais sans un coup d’avance. On vit les événements avec lui, on devient Julien dans l’approbation de ses actes. Au bout d’un moment, on agirait exactement de la même façon pour retrouver notre enfant. Pour garder une aura cinématographique, presque « jeu-vidéo », le film devient obscur au fur et à mesure que le personnage principal assemble les pièces du puzzle. Mon Garçon vire même dans sa dernière partie à une forme de « Taken » bis jubilatoire tant Guillaume Canet n’agit jamais comme un super-héros, mais comme un père désespéré et tourmenté par ce drame.

Mon Garçon est un film surprenant à plus d’un point. Guillaume Canet y trouve l’un de ses rôles les plus forts, naturel et constamment juste en étant le double du spectateur partant sur les traces sordides de cette disparition d’un enfant, le sien, dans la campagne alpine, décors idéaux pour ce type de thriller. De son côté, Christian Carion vise juste en appelant son acteur à improviser, le mettant face à son jeu, ses émotions et ses réactions au fur et à mesure des événements. Guillaume Canet n’est plus un acteur qui subit la mise en scène et le scénario, mais un homme, un artiste, qui agit pour faire avancer le long-métrage, un thriller obscur captivant, une véritable prouesse à laquelle on se prend d’emblée au jeu.

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