The Cloverfield Paradox : Promo géniale pour un film bancal

Décidément, en terme de marketing la saga Cloverfield fait fort. Alors que 10 Cloverfield Lane avait débarqué en salles sans prévenir, nous faisant connaître son existence moins de deux mois avant sa sortie, The Cloverfield Paradox, troisième opus lié à l’univers Cloverfield a fait plus fort. Quand tout le monde l’attendait au cinéma cet été, The Cloverfield Paradox a dévoilé sa bande-annonce au SuperBowl ce week-end pour ensuite annoncer à tout le monde qu’il était déjà disponible sur Netflix ! Coup de génie marketing, créant la surprise à un moment où personne ne s’y attendait, il ne nous laissait qu’avec une seule envie : vite découvrir le film. Malheureusement, la seule grande réussite du film tient justement à ce coup marketing très fort, le reste étant amplement décevant.

Jusqu’à présent les deux premiers films Cloverfield avaient réussi à exister pour ce qu’ils étaient, plus ou moins connectés entre eux mais avec une identité propre, très forte. Et si les films n’avaient rien de génial, force est de reconnaître qu’ils regorgeaient d’idées et parvenaient à offrir une vraie proposition de cinéma. C’est moins évident avec The Cloverfield Paradox, long-métrage luttant sans cesse pour avoir sa propre identité sans jamais vraiment y parvenir. L’idée est pourtant là : dans un futur proche, alors que la Terre manque de ressources, une station spatiale est mise en orbite pour tester un accélérateur de particules qui permettrait de pallier à ce manque mettant la population mondiale en péril. The Cloverfield Paradox s’attarde sur cette station et ses chercheurs, luttant pendant plus de deux ans pour faire fonctionner l’accélérateur. Le jour où leur essai est enfin concluant, la station rencontre des problèmes et les scientifiques réalisent que la Terre a disparu de leurs radars. Ce n’est que le début des événements étranges…

Sur le papier, The Cloverfield Paradox était donc très prometteur, porté par un joli casting (Gugu Mbatha-Raw, Daniel Brühl, David Oyelowo, Chris O’Dowd, Zhang Ziyi) mais très vite, le film ne tient pas ses promesses. Dans ses meilleurs moments, le film rappelle La Quatrième Dimension mais dans ses pires moments, il pompe allégrement la plupart des films de science-fiction hollywoodiens sans vergogne. Sans Alien, Sunshine ou Prometheus, The Cloverfield Paradox n’aurait certainement pas la même allure. Et dans le même genre Life – Origine inconnue a fait mieux l’année dernière en proposant un film nerveux et pessimiste qui parvenait à s’élever au-delà d’une simple reprise d’Alien. Ici, les enjeux (pourtant énormes) sont dilués dans la fadeur totale des personnages, simple archétypes bons à être sacrifiés sur l’autel de la bêtise. En dépit de leurs talents, les acteurs n’ont pas grand-chose à offrir et semblent en pilotage automatique. La palme revient à Zhang Ziyi, seule membre de l’équipage à ne pas parler anglais (pourquoi ?) tandis que Gugu Mbatha-Raw se voit dans l’incapacité totale de donner une seule once de profondeur au dilemme rencontré par son personnage en fin de film.

En dépit de son budget de 45 millions de dollars, de son casting solide et de ses jolis décors, The Cloverfield Paradox ne parvient jamais à impliquer son spectateur dans le récit, nous faisant comprendre pourquoi Paramount a évité la sortie salles. Personnages fadasses, réalisation sans relief, force est de constater que le film n’a jamais l’impact qu’il devrait avoir et que l’on peut très bien passer à côté sans se sentir floué. Produit formaté et sans âme, il ne parvient qu’à nous faire languir du prochain opus Cloverfield intitulé Overlord et dont le pitch, réunissant seconde guerre mondiale, nazis et gros monstres laisse quand même sacrément rêveur…

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